HomeOmbre et lumièrePROBLEME DE LOTISSEMENT A NAGRIN : Les populations dénoncent des cas de malversations

PROBLEME DE LOTISSEMENT A NAGRIN : Les populations dénoncent des cas de malversations


Ils ont fait entendre leur mécontentement lors d’une rencontre avec la presse, le 1er août 2015, à leur siège à Ouagadougou. Eux, ce sont des habitants du quartier Nagrin réunis au sein d’une coordination appelée Coordination des associations pour la défense du droit au logement (CADDL) dont le président est Mathurin O. Nikiéma. Lors de cette rencontre, ils ont fait cas de quelques plateformes revendicatives adressées aux autorités burkinabè.

 

Beaucoup de maisons en construction inachevées, des tôles de certaines concessions arrachées et l’arrêt de travaux de certaines concessions, plusieurs habitants déguerpis au profit d’autres. C’est le constat que l’on pouvait faire lors de la visite de la zone de parcelles objet de malversations, organisée par la CADDL le 1er août dernier, à l’issue de sa conférence de presse. Pour le président de ladite structure, Mathurin O. Nikiéma, ces travaux sont arrêtés par les populations de Nagrin qui dénoncent des malversations portant sur des parcelles. Il a déclaré que le problème de lotissement devient de plus en plus crucial au Burkina et si rien n’est fait, les générations à venir ne sauront plus où loger. « Les parcelles sont attribuées par affinité et aux riches. Des personnes sont venues pour nous déloger de force, et le pire est que ces derniers ont déjà des toits, mais ils veulent prendre nos petites portions pour en faire des lieux de commerce. Nous avons beau interpeller les premiers responsables pour qu’ils nous viennent en aide, rien n’y fit, car certains d’entre eux sont ceux-là mêmes qui s’adonnent à ces malversations. Nous disons non à cette malversation et si d’ici là rien n’est fait, nous entamerons d’autres procédures, car le droit au logement doit être valable pour tous », a-t-il dit. Sept plate-formes revendicatives, a-t-il indiqué, ont été adressées aux autorités. Il s’agit, entre autres, de l’arrêt des attributions illégales de parcelles par des délégations spéciales d’arrondissements et celles faites nuitamment, d’un audit sur toutes les opérations de lotissement dans la ville de Ouagadougou, de l’arrêt de la mise en valeur des parcelles des zones de lotissement conflictuelles, de l’attribution de parcelles aux résidents réels des zones conflictuelles, du jugement et du châtiment de toutes les autorités et leurs complices impliqués dans les malversations de lotissement et de l’arrêt des menaces et arrestations illégales des responsables des associations en lutte. L’une des victimes de ces malversations, Ramata Kaboré, a signifié qu’un individu est venu les forcer, elle et sa famille, à quitter leur domicile. « Ce même individu, a-t-elle poursuivi, est venu plusieurs fois avec des papiers pour qu’ils les signent, mais j’ai refusé de le faire, et il dit que la maison ne nous appartient plus car désormais, c’est sa propriété. Et il fera tout pour qu’on quitte ces lieux. La mairie nous a recensés, mais ce recensement n’est pas véridique car ce sont ses agents eux-mêmes qui viennent nous flatter. C’est grâce à l’intervention de la population que je suis toujours dans ces lieux. Nous n’avons pas un endroit où aller, car nous sommes pauvres. Or cette même personne, selon certaines indiscrétions, dispose de plusieurs parcelles et de maisons déjà construites. Nous demandons aux autorités de prendre ce problème à bras-le-corps pour que nous puissions avoir juste où loger », a-t-elle martelé. Le représentant du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP), Lassané Simporé, a souligné que c’est de leur devoir de soutenir ces populations, car le droit au logement fait partie de leur lutte. « Nous avons dit aux populations de bien s’organiser et de suivre les normes de revendications pour mener des actions citoyennes », a-t-il relevé . Il a aussi souligné que ce serait mieux que des recensements soient faits de façon transparente et légale, parce que ce problème peut être source de multiples tensions.

Valérie TIANHOUN

 


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