HomeFocusPROCES DE PRO-GBAGBO : Pas de circonstances atténuantes pour Simone Gbagbo

PROCES DE PRO-GBAGBO : Pas de circonstances atténuantes pour Simone Gbagbo


Le procès en assises de l’ex-première dame de la Côte d’Ivoire se poursuit au palais de justice d’Abidjan-Plateau. En effet, après les réquisitions de condamnations prononcées le 3 mars dernier par le parquet général, ce fut au tour des avocats de la défense de donner de la voix ; eux qui ruaient déjà dans les brancards depuis le début des assises. Comme on pouvait s’y attendre, la plaidoirie a été très houleuse et riche en rhétorique judiciaire. On a même assisté à une sorte de passe d’armes entre le président de la Cour et les avocats de la défense qui ont bâti leur intervention sur deux points essentiels, tentant ainsi de démonter l’argumentaire de la partie civile, tout en brocardant les réquisitions du procureur. Dans un premier temps, ils sont revenus sur les témoignages sur lesquels le ministère public s’est fondé pour prononcer ses réquisitions, regrettant le fait que ces éléments n’aient été apportés qu’à la dernière minute. Si cela reste légal, les avocats de la défense mettent en doute la crédibilité des témoins en question parce que, selon eux, ils n’ont jamais été interrogés au cours de l’instruction, alors même que l’enquête a été ouverte depuis deux ans. Vérité, surenchère ou intox ? Difficile d’y répondre, tant ce procès, on le sait, cristallise beaucoup d’attention et suscite bien des passions. Toujours est-il que la défense est dans son rôle quand elle use de tous les stratagèmes pour obtenir la relaxe de ses clients. D’ailleurs, jamais, on a vu un procès au cours duquel le parquet et la défense parlent le même langage. Tandis que le premier instruit à charge, la seconde contre-attaque, tout en exploitant les erreurs, si elles existent, de son vis-à-vis. Ainsi fonctionne le droit. On peut prononcer la relaxe en faveur d’un grand criminel, tant que l’on n’est pas en mesure d’apporter les preuves de ce qu’on lui reproche ; tout comme on peut condamner un innocent, si par extraordinaire la coïncidence des faits ne lui offre aucune porte de sortie.

 

Simone Gbagbo ne pouvait pas bénéficier de circonstances atténuantes

 

Dans le second volet de leur intervention, les avocats de la défense se sont appesantis, outre mesure, sur la disparité entre les peines requises à l’encontre de leurs clients. Ce qui paraît, à leurs yeux, très absurde, dans la mesure où tous sont poursuivis pour les mêmes faits : atteinte à la sûreté de l’Etat. En clair, pour la défense, Simone et Michel Gbagbo pour qui le parquet a requis respectivement 10 et 5 ans, sont victimes de leur patronyme. C’est pourquoi ils ont reçu les peines les plus lourdes, pendant que Pascal Affi N’Guessan et autres s’en tirent à bons comptes. Soit. Comparaison n’est pas raison, dit-on. Car la défense feint d’ignorer que contrairement à Pascal Affi N’Guessan qui a fait son mea-culpa, Simone Gbagbo, quant à elle, est restée dans une logique de défiance du tribunal, avec parfois une désinvolture qui confine au mépris. Niant tout en bloc, elle n’a exprimé aucun regret vis-à-vis des parents des victimes. C’est ceci qui pourrait expliquer cela. N’ayant fait aucun signe de contrition, Simone Gbagbo ne pouvait pas bénéficier de circonstances atténuantes. Pire, elle nie toujours la victoire du président Alassane Ouattara. En effet, c’est la même Simone Gbagbo qui a déclaré que pour elle, le temps s’était arrêté depuis le 3 décembre 2010, date de la proclamation de la victoire de Laurent Gbagbo à la présidentielle par le Conseil constitutionnel.

 

Boundi OUOBA


Comments
  • C’est ça, faire de la politique par conviction !

    6 mars 2015

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