HomeEchos des provincesPROCES DES ELEVES DE NIANGOLOKO : Le verdict attendu le 7 mars prochain

PROCES DES ELEVES DE NIANGOLOKO : Le verdict attendu le 7 mars prochain


Un mois de prison ferme pour cinq des sept détenus dans l’affaire des scolaires de la commune de Niangoloko et la relaxe pour deux autres. Telles ont été les réquisitions du procureur près le Tribunal de grande instance (TGI) de Banfora, dans le jugement de cet énième développement de la crise des élèves à Niangoloko. C’était le 24 février dernier.

Six prévenus sur les 7 qui avaient été déposés entre le 3 et le 5 février 2015 au parquet, dans le cadre de la crise scolaire de Niangoloko, étaient à la barre le 24 février dernier, au cours d’une audience qui a mobilisé plusieurs dizaines d’élèves de la ville de Banfora et d’étudiants venus de Ouagadougou. Bakary Ouattara, Hamado Ouédraogo, Issiaka Ouédraogo, Mamadou Ouattara, Ramatou Ouédraogo, Kaniba Traoré dit Vieux et Kakénien Soulama comparaissaient, selon le procureur près le TGI de Banfora, pour dégradations volontaires de biens mobiliers et immobiliers d’autrui, au cours d’une manif sur la voie publique. Après plusieurs suspensions et plus de 8 heures de débats, le Procureur a formulé des réquisitions. Celui-ci a fait savoir qu’il y a eu plusieurs contradictions entre les prévenus, entre eux et leur conseil constitué de Me Olivier Yelkouni, Me Birba Christophe et Idrissa Badini, tous avocats à la Cour. Toute chose qui dénote d’une volonté de ne pas dire la vérité. Qu’à cela ne tienne, il a demandé 1 mois de prison ferme pour Bakary Ouattara, Hamado Ouédraogo, Mamadou Ouattara, Ramatou Ouédraogo, Kaniba Traoré et la relaxe pour les deux autres que sont Issiaka Ouédraogo et Kakenien Soulama. Pour ce faire, il a fait appel à l’article 15 de la loi du 26 avril 2008 qui prévoit que l’on rende responsable tous les manifestants dans la mesure où lorsqu’il y a dérapage, il devient difficile de situer les responsabilités individuelles. Toute chose que les avocats de la défense ont battu en brèche au cours de leurs plaidoiries car, pour eux, il est difficile d’établir la culpabilité de leurs clients, dans la mesure où aucune preuve ni aucun indice n’ont été apportés par les victimes ni par le Procureur pour confondre les prévenus. Ils ont, dès ce moment, basé leur plaidoirie sur l’article 518 du Code pénal et sur l’article 15 de la loi portant répression des actions de vandalisme commises lors de manifestations sur la voie publique. Pour eux, les conditions d’application de ces lois ne sont pas réunies. De plus, ont-ils ajouté, au regard des pièces du dossier, il y a un doute quant à la culpabilité de tous les prévenus qui ont été déférés devant le tribunal. Pour Me Badini, le Procureur a une mauvaise lecture de l’article 15 de la loi du 26 avril 2008 portant répression des actes de vandalisme commis sur la vie publique, qui institue ce qu’on pourrait appeler une présomption de culpabilité. Selon le Procureur, a-t-il dit, comme leurs clients ont été pris sur le terrain de la manifestation, ils sont présumés avoir dégradé des biens meubles et immeubles. Alors que ce n’est pas ce que dit la loi selon laquelle la juridiction peut considérer effectivement que ces gens sont les auteurs de la dégradation, à condition qu’il y ait des indices qui corroborent cette présomption. En l’absence d’indices, il n’y a pas de raison de penser que ce sont eux. Pour le collectif d’avocats, il n’y a donc pas d’infraction en l’espèce et pour cela, il a demandé la relaxe pure et simple de tous les prévenus. Le délibéré a été renvoyé au 7 mars 2015. Mais avant, dès l’ouverture du dossier, le conseil avait demandé une suspension pour prendre connaissance du dossier, vu qu’ils ne sont arrivés à Banfora que la veille et dans la nuit. Après une heure d’entretien avec leurs clients dans la cour du Palais, faute de salle aménagée à cet effet, ils sont revenus dans la salle d’audience et le procès a pu reprendre. Dès l’entame, Me Olivier Yelkouni a évoqué une question de procédure qui, selon lui, est une exception, c’est-à-dire une question préalable qu’il fallait résoudre avant d’entrer dans le fond de l’affaire. Selon lui, leurs clients devaient être jugés selon la procédure de flagrant délit.

Un groupe d’étudiants venu de Ouagadougou était présent

A l’entendre, la loi dit que quelqu’un qui est arrêté en cas de flagrant délit, doit être immédiatement traduit par le Procureur devant la juridiction de jugement. Si ce jour il n’y a pas d’audience, le Procureur doit, le lendemain, réunir le tribunal pour le juger. Si tout cela est impossible, le prévenu doit être jugé à la toute prochaine audience. Ce qui devait être le cas de leurs clients. Autrement, a poursuivi l’avocat Yelkouni, le Procureur devait requérir une information auprès du juge d’instruction. « Nous constatons que le mandat de dépôt de nos clients date du 5 février 2015 et plusieurs audiences correctionnelles ont été effectuées les 10 et 17 février 2015, sans qu’ils n’aient comparu », ont-ils déploré, avant de demander l’annulation des poursuites. Mais, pour le Procureur, le fait de n’avoir pas traduit les prévenus immédiatement devant le juge relève de faits de nature particulière. Il a expliqué que plusieurs personnes étaient impliquées et qu’il fallait les réunir avant de les traduire en jugement. De plus, a-t-il fait savoir, le TGI de Banfora connaît un problème de dysfonctionnement. Le président a alors demandé une nouvelle suspension. Au retour, il a décidé de poursuivre l’audience. C’est alors que les prévenus, l’un après l’autre, diront qu’ils ne reconnaissent pas les faits pour lesquels ils sont poursuivis. Parmi eux, Ramatou Ouédraogo, élève en classe de Terminale A4 au Lycée Santa, a dit avoir pris part à la manifestation. Tout comme elle, quatre autres ont reconnu avoir pris part à la manif mais pas au saccage, encore moins à l’instigation de qui que ce soit. Issiaka Ouédraogo, pour sa part, a relaté qu’il était à la SONAPOST pour toucher le mandat que lui avait envoyé son frère pour le reste de sa scolarité. Quant à Kakenien Soulama, absent du tribunal, il est ressorti qu’il souffrait et ne pouvait pas participer à une telle action. Sa version livrée par le Procureur a fait savoir qu’il est handicapé par la maladie, par conséquent ne pouvait pas être actif dans un tel mouvement d’élèves.

Au sortir du jugement, un groupe d’étudiants de Ouagadougou, qui a effectué le déplacement de Banfora pour soutenir leurs camarades, ont tenu à se faire entendre. Au sein du Palais, ils ont chanté et scandé des slogans mettant en garde contre toute décision qui ne rencontrerait pas leur assentiment. A les en croire, toutes les structures de l’ensemble des 45 provinces ont été ameutées pour qu’au verdict du 7 mars prochain, un mouvement d’ensemble soit déclenché, si leurs camarades ne sont pas relaxés.

Mamoudou TRAORE

 


Comments
  • NOUS ATTENDONS TOUS LE 7 MARS. NOTRE JUSTICE FAIT PITIE. ET LA PROCHAINE REVOLTE AU BURKINA FASO SERA CONTRE LE POUVOIR JUDICIAIRE. LES GRANDS AUTEURS DE FLAGRANTS DELITS SONT LA ET PAVANNENT TRANQUILLEMENT DANS CE PAYS ( CDP , ADF-RDA , SALIF YAGO , ASSIMI KOUANDA) . ET SUR ENCORE SUR LE BAS PEUPLE QUE VOUS VOULEZ ENCORE FAIRE TOMBER L’INJUSTICE. HONTE HONTE ET HONTE A LA JUSTICE. LE POUVOIR EXECUTIF SOUS BLAISE A ETE DEMANTELE, LE POUVOIR LEGISLATIF SOUS BLAISE A ETE DEMANTELE, MAIS LE POUVOIR JUDICIAIRE SOUS BLAISE EST TOUJOURS LA AU COMPLET ( PIRE, BEAUCOUP SONT PROMUS ). ET SI , JE DIS BIEN ET SI, NOTRE POUVOIR JUDICIAIRE NE SE REPENTIT PAS ET RECTIFIE SES TIRS EN RENDANT ENFIN LA JUSTICE AU PEUPLE, LA REVOLTE QUI VA SE PRODUIRE AU FASO PAR LEUR FAUTE ET LEUR MANQUE DE COURAGE, DIEU SEUL SAURA L’EMPLEUR

    25 février 2015
  • c’est ça que le peuple demande k’indépendance de la Justice,vous incendiée les maisons les véhicules et les biens d’autruit et la justice doit vous relaxé parceque vous ête des éleves,avec une éducation mauvaise. Je demande aux Magistrats du BurkinaFaso d’etre unie pour qu’il y a une justice social dans ce pays,l’independance de la justice je soutiens,la justice devrait arreté les elèves qui sont venus de Ouaga et Bobo pour trouble et rebelion devant le palais de Justice,à cette allure meme les braquers fera la même chose.

    25 février 2015
  • Cest la même chose au senegal vnez au district de st ui

    25 février 2015
  • A VRAI DIRE CETTE ACTION EN JUSTICE ME FAIT HONTE NON PAS PARCE QUE LES FAITS NE LE MERITENT PAS MAIS POUR UN EXCES DE ZELE DE LA PART DE LA JUSTICE CAR CES JEUNES QUI ONT MARCHE LE 31 OCTOBRE NE DEVAIENT PAS ETRE LES PREMIERES VICTIMES MAIS LES DETOURNEURS ET ASSASSINS DE LA REPUBLIQUE QUI PAVANENT ET NOUS NARGUENT CHAQUE JOUR QUE DIEU FAIT,

    ATTENTION CAR LA PROCHAINE INSURRECTION RISQUE D’ETRE CONTRE LE POUVOIR JUDICIAIRE,CE PROCES N’EST PAS FAIT EN FLAGRANT DELIT ALORS LIBERZ LES,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,

    25 février 2015
  • Le 7 on sera tous a l’écoute,c’est la décision du procureur qui va sussiter la reaction du peuple Burkina donc Mr le procureur Haya,a bi bolo.

    26 février 2015
  • J ai honte de voir cette affaire à la justice .

    1 mars 2015
  • A VRAI DIRE LES FONCTIONNAIRES QUE L ETAT AFFECTENT DANS LES PETITES LOCALITES NE DONNENT PASS DE BONS CONSEIL A CES GENS DE LOCALITE.

    1 mars 2015
  • La situation s’agrave de jour en jour les rumeurs circulent et les eleves sont prèts pour la decision du procureur car une seule etincelle pourra allumer tout le pays.donc mr le procureur reflechissez bien avant de prendre une decision qui pourra tout boulverser si non on risque de vous attribuez une image de BLAISE COMPAORE demandez le comment il est parti..a 12h00.a bon entendeur salut juste un conseil d’ami…..chao chao

    1 mars 2015
  • On ne dw pa encourager ls élèves dan la violence dnc laissez la justice faire snt job……..

    2 mars 2015
  • je voudrais que tous ceux qui soutiennent tels ou tels réfléchissent par deux fois avant de se prononcer. jai mon fils dedans et je souhaite que la justice fasse son travail.moi personnellement je ne l’ai pas envoyé à l’école pour faire de la délinquence ni faire des luttes sauvages et insensées.je suis moi même enseignant et je mets en garde ceux ou celles qui veulent utiliser mon fils.merci au groupe d’étudiants venus de OUAGA mais de grâce , pour une question d’éducation ,laissez- moi et ma famille gérer notre problème d’éducation de notre enfant ,car c’est pas ce comportement indigne que nous voulons inculquer à notre fils,mais des valeurs de respect , de personnalité , de bonne vie malgré l’adversité et les faux témoignages de notre siècle.je souhaite que mon enfant soit au dessus de la médiocrité et qu’il fasse le combat , le vrai combat .mer
    ci encore pour votre soutien mais je vous prie de ne pas vous méler de ce qui ne vous regarde pas trop.si des parents acceptent cette manière d’agir et de faire de leur progéniture , moi je ne suis pas de ce camp et je veux qu’on respecte ma position. sans rancune .l’avenir donnera raison à qui de droit.

    3 mars 2015

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