HomeA la unePROCES DU PUTSCH MANQUE « Je n’ai pas entendu le général dire qu’il n’a pas eu de conversation téléphonique avec Guillaume Soro », Me Séraphin Somé

PROCES DU PUTSCH MANQUE « Je n’ai pas entendu le général dire qu’il n’a pas eu de conversation téléphonique avec Guillaume Soro », Me Séraphin Somé


 

Le général Djibrill Bassolé était à la barre au Tribunal militaire de Ouagadougou hier   14 janvier 2019. Il est poursuivi pour complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre, coups et blessures et trahison.   L’accusé plaide non coupable et   dit ne pas reconnaître l’authenticité de ces écoutes téléphoniques entre lui et Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, que le parquet lui oppose.  Ce que refuse le parquet militaire et les avocats de la partie civile.

 

Poursuivi pour complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre, coups et blessures et trahison, le général Djibrill Bassolé était à la barre au Tribunal militaire de Ouagadougou, le 14 janvier dernier.  L’accusé continue, comme à son premier jour d’audition devant le prétoire, de plaider non coupable.  Ce que refusent les avocats de la partie civile qui estiment que le prévenu a bel et bien commis des actes répréhensibles au regard de la loi.   De ce fait, Me  Pierre Yanogo, l’un des avocats de la partie civile, dit ne  pas  comprendre   pourquoi, dame Diawara qui n’est pas du RSP, demande de l’argent (160 millions de F CFA) pour venir en aide aux éléments du RSP et que le général  Bassolé n’a pas été à mesure d’informer la hiérarchie du corps. Mieux, les écoutes  téléphoniques entre l’accusé et Guillaume Soro ont existé. C’est la raison pour laquelle il n’a pas nié leur existence. « Je n’ai pas entendu le général dire qu’il n’a pas eu de conversation téléphonique avec Guillaume Soro. Il dit simplement que les écoutes sont sauvages, illégales ».  Pour lui, l’accusé et ses conseils avaient la possibilité de demander une contre-expertise des écoutes lorsque la pièce leur avait été communiquée, parce que le code pénale les y autorise. Toujours dans le même sens, Me Séraphin Somé trouve curieux que l’accusé qui  dit rechercher la vérité refuse de répondre aux questions de certains avocats de la partie civile. « Il nous accuse d’être virulents pour justifier son refus de répondre aux questions. De quelle virulence parle-t-on ?», a-t-il interrogé. Pour lui, le mis en cause nourrit le secret espoir que les avocats de la partie civile trahissent la confiance de leurs clients en faisant un procès « mouta mouta ».  Pour lui, l’accusé a pactisé avec des putschistes en donnant des moyens financiers. « Les balles étaient virulentes, violentes, mortifères », soutient Me Somé, avant de donner les raisons, selon lui, pour lesquelles le général a adopté cette défense qui consiste à discréditer les juridictions. « Le général n’est pas n’importe qui. Il a été ministre de la Sécurité, ministre des Affaires étrangère, Haut représentants du secrétaire général des Nations unies pour la résolution de crises, il est un homme politique.  Il est poursuivi pour complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre, coups et blessures et trahison. Ce sont des faits graves et les preuves l’accablent. Que faut-il faire ? Il faut défendre son image devant l’opinion ? Je trouve cela malin. Nous ne sommes pas devant un prétoire, mais devant une tribune politique avec un podium », a laissé entendre l’auxiliaire de justice.  Les arguments avancés par les avocats de la partie civile ont été combattus par les conseils de l’accusé. Pour Me Maria Mireille Barry,  des ministres de la Transition, (Salifou Dembélé, Nebila Yaro) ont dit avoir écouté les enregistrements, qu’on oppose à son client depuis le 25 septembre 2015. Pour elle, cela est incohérent et irréel parce que ces mêmes écoutes ont été enregistrées le 27 septembre 2015.  Pour l’ex-Bâtonnier de l’Ordre des avocats du Burkina, Me Antoinette Ouédraogo, le présent procès est « hors norme car on accable » son client,  le général Bassolé, de tous les noms d’oiseau.  Pour elle, si l’ex-Premier ministre Zida a indiqué dans une radio que les écoutes téléphoniques qui circulent sur les réseaux sociaux sont authentiques, au moment où la procédure était toujours en cours, c’est que c’est lui qui les a fabriquées.  Tout comme elle, Me Dieudonné Bonkoungou et Me Yérim Thiam ont tenté de démontrer que les écoutes opposées au général Bassolé n’ont pas existé. Pour eux, ces éléments ont été inventés pour accuser un adversaire politique. L’audience a été suspendue vers 16h 30mn et reprendra ce jour 15 janvier 2019.

Issa SIGUIRE

 

 

 


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