HomeOmbre et lumièrePROCES PUTSCH MANQUE « Je n’ai pas soutenu le CND mais le « D » de la démocratie », dixit Minata Guelwaré

PROCES PUTSCH MANQUE « Je n’ai pas soutenu le CND mais le « D » de la démocratie », dixit Minata Guelwaré


 

Le journaliste Adama Ouédraogo dit Damiss est à la barre depuis l’ouverture de l’audience du 15 octobre 2018 à 9h. Minata Guelwaré lui succède à la barre pour répondre de quatre chefs d’inculpations à savoir : complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre, coups et blessures volontaires, dégradation aggravée de biens en bande organisée et par effraction. Ce que l’accusée rejette.

Lorsque le parquet lui a demandé si Gilbert Diendéré était un homme politique, Adama Ouédraogo dit Damiss répond en indiquant que lorsqu’une personne peut lui être utile en terme d’informations, il tente de lui soutirer des informations. Il dit n’avoir pas rencontré seulement le Général Diendéré, mais aussi beaucoup d’autres personnes sur des questions économiques, par exemple. Il dit avoir été chez le Mogho Naaba lorsque le Premier ministre Yacouba Isaac Zida s’est réfugié chez le chef suprême des Mossi. Le parquet rappelle la déposition de l’accusé lors de l’instruction, à savoir que Damiss a dit avoir joint le Général à 22h le 16 septembre 2015, pour s’informer et que celui-ci était en réunion. L’accusé s’est déporté au camp Naaba Koom II pour comprendre ce qui s’y passait sans réussir à voir le Général, mais a vu venir les médiateurs sur les lieux. L’accusé rectifie ces propos rapportés en relevant qu’il a été informé, à l’entrée de la présidence, que la rencontre avec les médiateurs est prévue au camp Naaba Koom II. Le parquet rappelle qu’en chambre de contrôle, Damiss, répondant à une question, a signifié qu’il n’avait pas besoin de l’accord de sa hiérarchie pour se rendre à Naaba Koom II. A la barre, Damiss confie avoir joint son directeur des rédactions pour l’informer de ce qu’il était au camp Naaba Koom II et a vu l’ex-président Jean-Baptiste Ouédraogo qu’il suggérait d’interviewer, mais sa hiérarchie a demandé de patienter. Pour expliquer sa présence sur les lieux, il fait comprendre, à l’intention du parquet, qu’un journaliste n’attend pas qu’on lui demande d’aller à l’information quand il y a événement. Il y va mais n’est pas obligé d’écrire. Le parquet fait observer que Damiss a dit être allé au camp Naaba Koom II sans peur, dans un contexte délétère, alors que le Colonel Bamba qui n’a pas été au camp Naaba Koom II a dit avoir eu peur pour sa sécurité. Seul le tribunal appréciera, ajoute-t-il. A cette observation, l’accusé Damiss fait comprendre que préalablement, soit le 30 octobre 2014, malgré l’impressionnant dispositif de sécurité à Azalaï Hôtel, il a pu accéder à l’enceinte de l’hôtel. Il ajoute que, lorsque, le lendemain 31 octobre 2014, il a appris qu’il y avait une rencontre au camp Guillaume, il s’y est rendu et a pu accéder au camp, en dépit de l’impressionnant dispositif de sécurité. L’accusé dit n’avoir pas vu de dispositif particulier au camp Naaba Koom II le 16 septembre 2015. A propos d’une pièce du dossier que les conseils de l’accusé ont demandée au parquet sans l’obtenir, Me Stéphane Ouédraogo fait observer que le parquet ne dit pas la vérité lorsqu’il soutient leur avoir communiqué la pièce en question, alors que le même parquet ne cesse de  demander que l’on dise la vérité au tribunal. Il ajoute que le fait principal reproché à Damiss, c’est sa participation à la rédaction de la déclaration du CND, alors que, dit-il, la chambre de contrôle n’en a pas fait cas. A propos des 7 communiqués du CND, l’avocat lui demande s’il a eu connaissance d’un au moins avant la publication à la télévision. « Non », répond l’accusé qui dit aussi n’avoir participé en rien à la rédaction desdits communiqués. Me Yanogo et Me Kam estiment que Damiss n’est pas allé au camp en tant que journaliste. Dès que la décision est concertée et arrêtée, l’infraction de complot est constituée, confie Me Hervé Kam. Pour les avocats, conformément à l’article 67 du Code pénal, les infractions de coups et blessures ainsi que de meurtre sont constituées et Damiss, au-delà de la concertation, a participé à la consommation du coup, de leur point de vue. « Damiss n’est pas allé à l’épicentre du putsch, c’est lui-même l’épicentre », selon eux. Me Kam rappelle que Damiss a tenté de racheter les engins brûlés à la radio Oméga FM. Sur ce point, l’accusé tire les choses au clair en indiquant que ce que Me Kam ne sait pas, c’est que « c’est là où Me Kam se cache que je dors ». Il explique que le Burkina est un pays de solidarité et qu’un ami commerçant (qui voulait offrir des engins neufs à la place des engins incendiés) lui a demandé de le renseigner sur les propriétaires des motos incendiées ainsi que leur nombre. Il dit avoir de ce fait appelé le directeur de la radio Oméga, qui lui a donné le nombre d’engins incendiés, mais pas les noms des propriétaires. Il dit avoir appelé le propriétaire de la radio Oméga, à savoir le ministre Alpha Barry qui était en France, pour l’informer de ce qu’un ami commerçant offrait des motos aux journalistes ayant eu leurs engins incendiés. Mais, Alpha Barry décline l’offre qui sera mal vu par son personnel et le charge de remercier le généreux commerçant. Damiss explique avoir utilisé ses relations pour payer des motos à des journalistes et aider des journalistes à construire leurs maisons. Me Kam parle de « gentillesse sélective », indiquant que la radio Oméga n’est pas la seule radio visée et souhaite que le tribunal ordonne la comparution du commerçant en question pour comprendre les raisons du « rachat des engins ». Damiss persiste et signe, indiquant que ce n’est point une gentillesse sélective parce que la radio Oméga a plusieurs fois couvert les activités dudit commerçant. Il rappelle que le même commerçant a déjà payé une nouvelle moto et un « salon complet » à un journaliste dont le domicile a pris feu. Damiss dit considérer les déclarations de Me Yanogo et de Me Kam comme « des élucubrations d’avocats aux abois ». Me Stéphane Ouédraogo ne comprend pas en quoi aider des journalistes en leur offrant des engins est une infraction, étant donné qu’il n’a pas été question d’enlever les engins incendiés. Il demande qu’on établisse ce que l’accusé a fait. On ne peut pas se fonder sur des suppositions, il faut démontrer la culpabilité de l’accusé, souligne Me Stéphane Ouédraogo. Me Bamba, l’autre conseil de l’accusé, estime que la partie civile a pris le rôle du parquet et déplore ce qu’il considère comme « une chasse aux sorcières » avant de prier le président du tribunal de fonder sa décision, le moment venu, sur des faits objectifs.

« Un des cerveaux de ce coup est confortablement assis dans la partie civile dans cette salle »

Me Bonkoungou Dieudonné, avocat de la défense, rappelle que le parquet a fait l’aveu, dès l’entame du procès, de ne pas pouvoir dire qui a frappé, incendié et tué dans le cadre des évènements du 16 septembre et jours suivants. Raison pour laquelle, ajoute-t-il, le parquet avait voulu que soit retenue l’accusation de « crime contre l’humanité ». Pour toutes ces raisons, selon l’avocat, personne ne peut être condamné pour coups et blessures, meurtre ou dégradations aggravée de biens. Le parquet, tout comme la partie civile, veut entendre ce qui l’intéresse, relève Me Bonkoungou pour qui, « ni dans la syntaxe, ni dans la sémantique on ne peut dire que le général Diendéré a demandé à Damiss de participer à la rédaction d’une déclaration ». Il déplore que les P.-V des témoins soient convoqués avant l’heure. Pour Me Latif Dabo, avocat de la défense, ni Damiss ni Diendéré ne sont poursuivis pour complot, comme l’a relevé plus tôt Me Kam dans ses déclarations. Me Zanliatou Aouba, une autre avocate de la défense, demande qu’on rattache les actes des accusés à des dispositions législatives et que soit démontrée la culpabilité des accusés sur la base de faits réels pour qu’on en discute sereinement. Elle demande si Me Kam est conseil de la radio Oméga pour poser des questions sur les engins brûlés. Elle déplore, preuve à l’appui, que les avocats de la défense soient souvent agressés sans qu’ils aient la parole pour réagir. Le parquet retient que Damiss reste comptable des faits de meurtre, coups et blessures au sens de l’article 67. Les faits sont constants, clairs et nets, confie Damiss en fin d’audition. Il dit avoir rencontré Me Kam à son domicile avec qui il a parlé de politique, de transition comme il l’a fait avec Diendéré. Si cela est un complot, lance-t-il, c’est qu’on a comploté ensemble, Me Kam et moi. Il poursuit, indiquant que « le plus grand honneur pour un juge, c’est d’acquitter un innocent ». Même s’il a écrit contre la Transition, en sa qualité de journaliste, Damiss dit n’avoir pas une dent contre elle. Il fait observer que si le Général Honoré Nabéré Traoré avait géré la Transition, le pays n’aurait pas connu ce qu’il a connu (comme crise). « On a commis un péché originel en l’évinçant par la force, en ouvrant la voie aux problèmes », confie-t-il, précisant qu’autant il condamne le putsch manqué, autant il condamne ce qu’il appelle « le coup d’Etat du 31 octobre 2014 », intervenu « par césarienne » au camp Guillaume, selon les mots de l’accusé qui a précisé qu’ « un des cerveaux de ce coup est confortablement assis dans la partie civile dans cette salle », faisant probablement allusion à Me Kam. Damiss a présenté ses condoléances aux familles des victimes et souhaité prompt rétablissement aux blessés. A sa suite, le journaliste Lassina Ouédraogo passe à la barre, mais ne dépose pas à la barre pour manque de charges suffisantes à son encontre. Minata Guelwaré, comptable de profession, lui succède à la barre pour répondre de quatre chefs d’inculpation qu’elle ne reconnaît pas. Invitée à dérouler son programme des journées du 16 jusqu’au 20 septembre 2015, elle le fait, précisant avoir appris la nouvelle du putsch à la télévision à 14h30 le 16 septembre, ensuite à la radio Oméga. A 20h, elle apprend l’incendie du siège du CDP, son parti, où elle se rend. Elle confie avoir appelé les jeunes de son mouvement (Le mouvement pour la rectification de la démocratie ) à soutenir le putsch. Elle explique les conditions de son départ en Côte d’Ivoire où elle est née, où résident des parents et où elle est allée faire une formation avant de revenir au Burkina et se faire arrêter un an après, d’après son récit des faits. Lorsque le parquet lui dit qu’elle filait des informations à l’adjudant-chef Rambo, Minata Guelwaré nie cela. Quelle démocratie avait-elle besoin de rectifier, lui demande le parquet ? Sur ce point, Minata Guelwaré ne répond pas. Mieux, elle indique au procureur militaire que s’il veut qu’on discute d’autre chose, il y a d’autres lieux pour cela et très bientôt, on se rencontrera. Dans une première déclaration, l’accusée a appelé les gens à ne pas sortir, et dans une seconde, elle appelle à sortir. Pourquoi ? « C’est dans l’esprit des élections car la loi Chériff excluait certains, et je savais ce qu’il y a, il fallait soutenir le coup d’Etat ». Sur ces mots, le président du tribunal suspend l’audience à 13h.

Je n’ai pas soutenu le CND, mais le D de la démocratie

L’audience a repris avec l’interrogatoire de Minata Guelwaré. Il lui est reproché d’avoir lu un communiqué à la radio Omega, donné la progression des militaires venus des autres garnisons du pays pour en découdre avec les putschistes, notamment ceux qui ont emprunté la route nationale numéro 4…. (route Fada) et incendier la radio Laafi de Zorgho. Si l’accusé reconnaît avoir lu des communiqués à la radio Omega, elle nie avoir fait du renseignement au profit des éléments de l’ex-RSP, encore moins brûler la radio Laafi qu’elle dit lui appartenir parce que c’est la radio de son beau-frère. « Je reconnais avoir fait deux communiqués. Jusqu’à présent, le journaliste n’a pas diffusé les communiqués. Et comme le coup d’Etat du CND a échoué, il a traficoté mon communiqué pour aller remettre au Tribunal militaire », a-t-elle dit en reponse à une question du parquet militaire.
Avant ce coup d’Etat, a rétorqué le procureur militaire, vous étiez inconnue du public. Je ne vois pas quel est l’intérêt de ceux qui disent vous avoir identifiée de vous accuser et de traficoter votre communiqué. Mais qu’à cela ne tienne, dites-nous quelle est la partie de votre communiqué qui a été traficotée.
Je veux qu’on me fasse écouter les deux communiqués. En ce moment, je pourrai dire quelle partie a été traficotée, a répondu l’accusée.
Pourquoi avez-vous appelé la population à soutenir le coup d’Etat ?
Je n’ai pas appelé la population à soutenir le coup d’Etat. J’ai demandé à la population de rester chez elle parce que certains avaient commencé à dire à la population de sortir, se justifie Minata Guelwaré.
C’est pour cela que vous vous êtes fait accompagner par des loubards, a chargé le parquet.
 « Je n’ai jamais été accompagnée par des loubards. Nous étions tous des jeunes de mon parti le CDP, a expliqué celle qui dit être 2e secrétaire nationale chargée des mouvements associatifs et organisations de la société civile (OSC) CDP au moment des faits.
Après les questions et observations du parquet militaire et de l’avocat de la défense, les avocats de la partie civile ont cuisiné l’accusé Minata Guelwaré.

Je n’ai pas été très attentif et je ne veux pas me tromper, a observé Me Séraphin Somé avant d’interroger : C’est à quel titre que vous êtes allée à la radio Omega ?
Je ne réponds pas à cette question, répondit l’accusé.
Monsieur le président, a repris Me Somé, j’ai cru comprendre qu’elle occupe un poste dans son parti politique. Quelle est cette fonction ?
2e secrétaire nationale chargée des mouvements associatifs et OSC au moment des faits, précise l’accusée.
Qui vous a donné l’autorisation parce que vous étiez 2e secrétaire chargée des mouvements associatifs et OSC. Je suppose qu’il y a un premier secrétaire national.
Je ne veux pas répondre à cette question, a repris Minata Guelwaré.
A la question de Me Somé de savoir si l’accusé a eu à accomplir une mission de renseignement pour des acteurs de coup d’Etat, elle a encore répondu : Je ne veux pas répondre à cette question.
C’est sur ce climat tendu qu’un autre avocat de la partie civile, Me Néya a pris la parole pour bombarder à son tour la mise en cause.
Lorsque vous êtes allée au camp pour voir les responsables du CND, êtes-vous allée à quel titre ?
je suis allée en tant que jeune leader de mon pays, a dit Minata Guelwaré qui avait, un peu plus tôt, refusé de répondre aux questions similaires de Me Séraphin Somé.
Vous avez, dans votre déclaration dit que lorsque vous avez appris qu’il y avait un coup d’Etat, vous avez eu l’idée de soutenir le CND.
Non. J’ai soutenu le D…
C’est quoi le D… ?
La démocratie. Je n’ai pas soutenu le CND, mais le D de la démocratie

Issa SIGUIRE et Lonsani Sanogo

 

Entretien entre le parquet et l’accusée

Le parquet militaire  : Parlez-nous de votre mission de renseignement. Moussa Nébié dit Rambo a dit que vous êtes venue à la présidence. Lorsqu’il est sorti, il vous a vue, et vous avez demandé du carburant. Il dit avoir dit au capitaine Zoumbri de vous en trouver. Ce que ce dernier a fait. (…) Il dit, vous avez dépassé Zorgho et que vous faisiez du renseignement pour lui. Il dit même que votre travail a consisté à donner la progression, le nombre de véhicules et matériels des éléments des autres garnisons. Quelle est votre réaction par rapport à cette déclaration ?
Minata Guelwaré : Je n’ai jamais fait du renseignement. J’ai seulement reçu du carburant pour voir la progression des éléments des autres garnisons.

Le parquet militaire : C’est cela le renseignement. Ce que vous avez fait, on l’appelle, en français soutenu, du renseignement.

Le parquet militaire : Vous avez dit que vous avez fait deux communiqués Pouvez-vous nous parler de la substance de ces communiqués ?

Minata Guelwaré : J’ai appris qu’on avait arrêté les autorités de la Transition. J’ai donc demandé à la population de rester chez elle parce qu’il y avait déjà des gens qui demandaient à la même population de sortir. J’ai donc demandé de rester chez elle parce que c’était une affaire de l’armée et qu’il ne fallait pas sortir pour se faire tuer pour que des gens viennent s’enrichir.

Le parquet militaire : confirmez-vous que vous étiez accompagnée de deux autres personnes à la radio Omega ?

Minata Guelwaré : Oui.

Le parquet militaire : Parlons de la radio Laafi de Zorgho. Poda était à la barre et il dit que vous étiez dans une Mercedes.

Minata Guelwaré : je ne suis jamais, jamais, jamais allée à Zorgho.

Le parquet militaire : Vous avez reconnu que vous avez emprunté la route de l’Est. c’était à bord de quelle voiture?

Minata Guelwaré : Une Mercedes.

Le parquet militaire : Une Mercedes rouge ?

Non. Je ne me rappelle plus mais ce n’était pas dans une Mercedes rouge. Ce que vous dites est faux. Je n’ai jamais été à Zorgho. Il dit que j’étais dans un tee-shirt militaire. Mais je suis civile et je ne peux pas avoir une tenue militaire. Je demande une confrontation pure et simple.
Le parquet militaire : le sergent Ali Sanou, après avoir vu votre photo reconnaît vous avoir formellement identifié.

Qu’avez-vous à dire ?

Minata Guelwaré : Revenons sur cette photo. On m’a parlé plusieurs fois de cette photo lors de l’instruction. J’ai toujours demandé à la voir. Mon avocat a également demandé à la voir. Mais jusque-là, nous n’avons rien vu.

Le parquet militaire : Etes-vous allée devant le rond-point des martyrs le 17 septembre 2015 et jours suivants ?

Minata Guelwaré : Non. Je suis responsable.

Le parquet militaire : je ne comprends pas votre notion de responsable.

Minata Guelwaré : je suis responsable d’association.

Le parquet militaire : Etes-vous allée à la radio avec un militaire en tenue civile ?

Minata Guelwaré : Je ne suis pas allée là-bas avec un militaire. Je suis allée avec des jeunes de mon parti, le CDP.


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