HomeA la unePROCES DU PUTSCH MANQUE « Nous sommes pour la réconciliation »: selon Christophe Lompo de l’ABCE 16

PROCES DU PUTSCH MANQUE « Nous sommes pour la réconciliation »: selon Christophe Lompo de l’ABCE 16


 

L’Association des blessés du coup d’Etat du 16 septembre 2015 (ABCE 16) et l’Association des parents des victimes du coup d’Etat (APVCE) ont animé une conférence de  presse hier, 22 février 2018, à Ouagadougou, pour saluer non seulement l’ouverture très prochaine du procès du putsch, mais également lancer un appel à la population à sortir nombreuse pour assister audit procès.

 

Au fur et à mesure que l’on s’approche du 27 février, date annoncée pour l’ouverture du procès du putsch de septembre 2015, les sorties médiatiques d’Organisations de la société civile, de défense des droits humains, etc., n’en finissent pas. Mais hier 22 février 2018, ce sont les  véritables concernés, notamment les blessés et parents des victimes du putsch qui sont montés au créneau pour se prononcer sur ledit procès. Pour eux, l’ouverture annoncée du procès est à saluer. « Beaucoup de dossiers, dans ce pays, n’ont pas connu cette chance.  Même après deux ans et demi, nous ne disons pas que l’ouverture du procès est tôt ou que c’est tard,  mais nous trouvons que c’est une avancée considérable », a déclaré le  président de l’ABCE 16, Honoré Sawadogo.  A l’en entendre, ils ne vont pas à ce procès pour une quelconque vengeance ou avec haine, mais pour réclamer que toute la lumière soit faite, que justice soit rendue et que les blessés et parents des martyrs  soient conséquemment indemnisés. Mieux, ils disent être ouverts à la réconciliation, pour peu que ceux qui seront condamnés demandent pardon au peuple. « Pendant la phase d’instruction, quelqu’un peut reconnaître les faits et venir dire autre chose le jour du procès. Nous attendons le procès et quand le verdict sera rendu, on verra si les condamnés reconnaîtront leur tort et demanderont pardon au peuple. C’est dans ce sens que nous disons que nous sommes pour la réconciliation », a fait savoir Christophe Lompo, secrétaire général adjoint de l’ABCE 16.

L’autre objectif visé à travers la sortie médiatique des deux associations, était de lancer un appel à toute la population à sortir nombreuse pour assister au procès. « Nous demandons à tout Burkinabè ou tout individu animé d’une quête de liberté, de justice et de démocratie, qui s’investit dans le cadre de la promotion des droits de l’homme,  à sortir pour  participer au procès, lequel sera d’un soutien inestimable pour les parents des martyrs et les blessés. L’heure de vérité a sonné, viens assister au procès. Ton état de veille doit être de mise. Mobilisons-nous pour que la justice tant réclamée par tous, triomphe », a plaidé M. Sawadogo.

Laisser la Justice faire son travail

 

A la question de savoir s’ils croient ou non en l’indépendance de la  Justice, le président de l’ABCE 16 a répondu en ces termes : « Sans immixtion dans les prérogatives de la Justice, nous disons qu’il est tôt de la juger en ce sens qu’elle  a sa façon de travailler, ses règles  que nous ne maîtrisons pas. En tant que victimes, nous allons participer au procès et nous allons apporter notre contribution pour que justice soit rendue. Nous attendons que la lumière soit faite, la vérité dite et que les réparations et indemnisations aux parents des martyrs et aux blessés soient faites. Nous sommes sortis lors de l’insurrection populaire et avons demandé l’indépendance de la Justice. Elle l’a eue  et nous devons la laisser faire son travail ».

Par ailleurs, les deux associations ont invité les autorités à leur venir en aide, pour la prise en charge des blessés dont les cas nécessitent de longs traitements. « Dire qu’il y a encore des blessés qui n’ont pas été pris en charge serait mentir. Des gens ont connu un début de prise en charge. Dans la situation, il y a des gens qui sont totalement guéris et ceux qui poursuivent de longs traitements. A un certain moment, la prise en charge de ceux devant bénéficier de longs traitements a été interrompue. C’est pourquoi nous demandons aux autorités  de nous venir en aide pour pouvoir les soigner. Ce sont des cas que les associations ne peuvent pas gérer », a souhaité Honoré Sawadogo.

Colette DRABO

 

 

 


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