HomeOmbre et lumièrePROJET DE LOI PORTANT MODIFICATION DU CODE ELECTORAL : L’ANC s’érige contre

PROJET DE LOI PORTANT MODIFICATION DU CODE ELECTORAL : L’ANC s’érige contre


L’Alliance des nouvelles consciences (ANC) a animé un point de presse le 06 avril 2015 à Ouagadougou. Cette rencontre avec les médias a été l’occasion pour les membres de l’ANC de donner leur avis sur le projet de loi portant modification du code électoral qui sera soumis au vote du Conseil national de la transition (CNT) ce 7 avril. Ils appellent le gouvernement à retirer ce projet de loi qui, pour eux, est une loi circonstancielle d’exclusion.

Au nom de la réconciliation nationale, de l’unité de la Nation et surtout de la paix sociale, du pardon, et dans le souci de conduire la transition à bon port, les membres de l’Alliance des nouvelles consciences (ANC) ont, lors d’une conférence de presse tenue le 06 mars dernier, appelé le gouvernement à surseoir au vote de la loi portant modification du code électoral. L’adoption de cette loi a pour but de redéfinir les conditions de candidatures aux échéances électorales au Burkina. Ce sont, entre autres, l’instauration des candidatures indépendantes, l’exclusion des militaires et de tous ceux qui ont soutenu ouvertement le projet de modification de l’article 37 de la Constitution, et l’augmentation de la caution des candidats à l’élection présidentielle. Pour l’ANC, cette loi est une loi d’exclusion et est loin d’incarner les valeurs défendues par la Constitution et la Charte de la transition, notamment l’inclusion. S’il doit y avoir exclusion, estime l’ANC, cela doit aussi concerner tous ceux qui, avant de rejoindre l’ex-Chef de file de l’Opposition (CFOP), ont eu à dire que : « la limitation des mandats présidentiels est anti-démocratique et que le Burkina doit passer du régime présidentiel au régime parlementaire pour permettre à Blaise Compaoré de rester éternellement au pouvoir ». La loi étant la même pour tous, qu’elle punisse ou qu’elle protège, le président de l’ANC, Marc Bonogo, a donc invité le gouvernement à ne pas s’inscrire dans la logique du deux poids deux mesures. Pour lui, il faut laisser tous les candidats aller aux élections pour que le peuple les sanctionne. « Le peuple mature et conscient du rôle historique qu’il a joué saura une fois dans les urnes s’ériger en juge pour déterminer celui qu’il souhaite voir à la tête du pays », a-t-il mentionné. En outre, pour Marc Bonogo, seules les personnalités dont le casier judicaire est chargé où étant sous le coup de poursuite judiciaire sont frappés d’inéligibilité. Et le président de l’ANC de faire le constat que, jusqu’à présent, les autorités de la transition n’ont pas engagé de poursuites judiciaires à l’encontre des « personnalités visées » par ladite loi. Et de relever qu’à ce niveau, il y a une incohérence dans la démarche du gouvernement qu’il faut redresser en suspendant le vote du projet de loi. En effet, celle-ci a déjà pris les allures de la controverse qui a entouré le projet de modification de l’article 37 de la Constitution car, a lancé Marc Bonogo, « les mêmes causes produisent les mêmes effets ».

Adama SIGUE

 


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