HomeOmbre et lumièrePROLIFERATION DE FORMATIONS POLITIQUES : Il faut arrêter la pagaille des partis lépreux

PROLIFERATION DE FORMATIONS POLITIQUES : Il faut arrêter la pagaille des partis lépreux


J’ai fait un constat depuis un certain temps au Burkina Faso, qui me laisse pensif. Il s’agit de ces partis politiques qui poussent comme des champignons, ces derniers temps. J’ai même envie de dire que chaque jour qui se lève voit naître un parti politique. Parti des centristes du Faso (PCF) par-ci, Rassemblement des Burkinabè démocrates (RBD) par-là, Front pour le progrès et le changement (FPC), et j’en passe. Mais, on est où là ? Pourquoi cette prolifération de partis et formations politiques ? Le comble, c’est qu’ils n’ont qu’un seul refrain : travailler pour le développement du Burkina. Mais dites-moi, bonnes gens, y a-t-il deux cents manières de construire ce pays de 274 000 km2 de superficie? Je crois que non, à mon humble avis ! Et je pèse bien mes mots quand je pose cette question. Tenez, à ce jour, le nombre de formations politiques avoisine les 150 et avec ces élections qui pointent à l’horizon et la prolifération tous azimuts de ces partis, il faut craindre que ce nombre n’atteigne les 200. Et dire que tout cela, c’est pour un petit pays comme le Burkina. Cela fait tout simplement désordre et il va falloir y mettre le holà. En effet, s’il est vrai que ces partis qui se créent à la pelle veulent réellement du développement du Burkina, pourquoi ne pas fédérer leurs énergies pour y parvenir, en formant des blocs à travers des coalitions de partis ? Ne dit-on pas que l’union fait la force ? Ce qui m’écœure dans tout ça, c’est que bon nombre de ces partis et formations politiques se créent entre copains qui n’attendent que les financements octroyés par l’Etat à l’approche des élections pour se remplir les poches. C’est à peine s’ils battent campagne.

Que les partis qui ne peuvent rien apporter à la démocratie, ne la tirent pas vers le bas

C’est encore nous, malheureusement, les contribuables – que pensez-vous, même fou, je contribue à ma façon au développement de ce pays – qui allons payer tout cela. N’allez surtout pas leur demander un programme de société, car beaucoup n’en disposent pas ou n’en disposent que de nom, et certains ignorent même ce que cela signifie. La conquête du pouvoir comme c’est en principe la finalité de tout parti qui se crée, est le dernier de leur souci. Ces partis se contentent de jouer les accompagnateurs, toujours prêts à toutes sortes de compromissions, même les plus dangereuses et malsaines, pourvu qu’ils en tirent des dividendes. Ils sont assimilables à des lépreux qui ne peuvent pas traire une vache mais qui sont prêts à renverser la calebasse de lait. Moi je dis qu’il faut tout simplement mettre un terme à cette situation. Il faut sonner la fin de la récréation. Que les partis qui ne peuvent rien apporter à la démocratie, ne la tirent pas vers le bas. Pour cela, il va falloir revoir les textes et placer la barre haut. Pourquoi ne pas revoir à la hausse les cautions lors des candidatures ? Revoir à la hausse la caution en ce moment à 10 millions de F CFA, pour toute candidature à l’élection présidentielle, pourrait limiter les candidatures fantaisistes. Si j’ai bonne mémoire, je crois que le ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation avait, en son temps, pris un certain nombre de mesures visant à mettre de l’ordre dans tout ça. Il faut maintenir le cap afin d’assainir ce milieu. En tout cas, il y a lieu d’agir en urgence afin que cesse cette pagaille des partis lépreux. Pendant qu’on y est, je crois que je vais me dépêcher pour créer le Parti des f… du Faso (PFF) ; peut-être que j’obtiendrai un financement d’ici là.

« Le fou »


Comments
  • Il se trouve malheureusement que le mode de gestion des partis politiques en Afrique a montrer des limites notoires en ce qui concerne l’incarnation des aspirations des populations en vue de générer des vrais changements pour les démunis. Les partis politiques créés de la façon que nous savons sont incapables de planifier et mettre en œuvre un changement vrai au profit des populations qui n’ont plus confiances en ces partis. C’est le printemps des OSC en ce moment car elles incarnent les aspirations des citoyens et ne sont pas facilement corruptibles. Si fait que ces partis qui poussent comme de champignons risquent de ne pas fêter leurs anniversaires puisse que les militants de certains ne peuvent même pas remplir un kiosque à café.

    4 avril 2015

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