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PROMESSE D’ELECTIONS TRANSPARENTES AU ZIMBABWE


On prend Emmerson Mnangagwa au mot

« Le mois prochain, je serai en mesure d’annoncer la date des élections. Je ne pense pas qu’elles auront lieu en juillet, elles seront organisées avant juillet ». C’est ce que déclarait le président zimbabwéen, Emmerson Mnangagwa, le 24 janvier, au Forum économique mondial de Davos, en Suisse. Maintenant, on en sait un peu plus, puisque le président zimbabwéen a finalement choisi la date du 30 juillet. « Cette fois-ci, le Zimbabwe sera ouvert et transparent. Nous voulons des élections libres, justes, crédibles et qui ne soient pas entachées de violences », avait-il laissé entendre. Voilà qui est bien dit. Emmerson Mnangagwa reconnaît que les élections, sous l’ère de Robert Mugabe, ont toujours été entachées de fraudes. Si fait que les lendemains électoraux étaient chaque fois émaillés de violences. En témoigne la présidentielle de 2008 où Morgan Tsvangiraï, alors en tête au premier tour, s’était retiré de la course en raison de la répression sanglante qui s’était abattue sur ses partisans. En tout cas, on prend le successeur de Robert Mugabe au mot. Les élections générales qui se profilent à l’horizon, seront les plus ouvertes de l’histoire du Zimbabwe, et doivent, de ce fait, se dérouler dans la paix et la transparence. Car, il faut le dire, le peuple zimbabwéen en a assez de l’incurie et des turpitudes de ses dirigeants avec en tête Robert Mugabe qui, après trente-sept ans de règne sans partage, est sorti par la petite porte de l’Histoire, pour avoir voulu se faire succéder par son épouse. Le Zimbabwe, pour tout dire, n’a pas droit à l’erreur, puisque ces élections générales seront surveillées de très près par la communauté internationale.

On n’imagine pas que Mnangagwa acceptera d’organiser les élections pour les perdre

Du reste, il faut s’en féliciter, quand le président Emmerson Mnangagwa affirme que les observateurs internationaux seront les bienvenus lors de ces consultations. C’est tout à son honneur. Seulement, l’idéal aurait voulu qu’en l’espèce, il ne fût pas candidat, pour deux raisons essentielles. La première est que l’homme qui cloue au pilori Robert Mugabe, a été son bras droit pendant plusieurs années et pour certains, il était l’éminence grise de l’ancien régime. Mieux, pour avoir été tour à tour ministre de la Sécurité et de la Défense, il était au cœur de toutes les basses besognes que l’on reproche au vieux Bob. La deuxième raison est liée à l’âge du sieur Mnangagwa qui, à 75 piges, aurait dû faire valoir ses droits à la retraite afin de favoriser l’avènement d’une nouvelle classe politique plus jeune. En tout cas, la promesse de transparence aux prochaines élections générales aurait été prise au sérieux si Mnangagwa n’était pas juge et partie dans cette compétition qui cristallise beaucoup d’attentions. Et c’est peu dire ! Car, on le sait, l’homme a été mis sur orbite par l’armée et la ZANU-PF, pour pouvoir sauvegarder les intérêts de tout le clan. Et de ce fait, on n’imagine pas qu’il acceptera d’organiser les élections pour les perdre.

B.O


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