HomeA la unePROMESSES DE FINANCEMENT  DES ELECTIONS PAR LES PARTENAIRES FINANCIERS : Ne faites pas faux bond à la transition burkinabè

PROMESSES DE FINANCEMENT  DES ELECTIONS PAR LES PARTENAIRES FINANCIERS : Ne faites pas faux bond à la transition burkinabè


A l’issue de la 2e réunion du Groupe international de suivi et d’accompagnement de la transition au Burkina Faso (GISAT-BF), tenue le 30 mars dernier, bon nombre de Burkinabè et tous ceux qui, de loin ou de près, observent l’évolution de la situation que vit le pays, sont restés perplexes. Et pour cause, les partenaires techniques et financiers (PTF) n’ont pas, jusqu’à cette date, encore tenu leurs promesses de financements qui devraient permettre l’organisation de l’élection présidentielle couplée aux législatives d’octobre prochain. Faut-il le rappeler, l’organisation de ces échéances électorales et leur réussite revêtent une importance capitale. Car, il y va de la réussite de la transition et partant, du succès du processus démocratique en cours au « pays des hommes intègres ». Déjà, il faut reconnaître au gouvernement de la transition le mérite de n’avoir pas oublié sa mission première, celle d’organiser des élections, en ce sens qu’il a déjà engagé le processus à travers certaines actions que sont, entre autres, la révision du fichier électoral. L’on se souvient qu’à la première réunion du GISAT-BF, les PTF avaient demandé au gouvernement un calendrier clair des élections, en vue de dégager le montant de leur contribution. Chose à laquelle il s’est attelé. Sur les 54 milliards de F CFA de besoin de financement des élections, la transition, dans sa ligne budgétaire gestion 2015, y consacre 25 milliards de F CFA. L’on a donc du mal à comprendre qu’à 6 mois des échéances électorales, la communauté internationale n’ait pas encore délié les cordons de la bourse. En tout cas, le récent appel du président de la Transition à ces partenaires, aux fins qu’ils agissent au plus vite, fait froid dans le dos. C’est peu dire que pour le Burkina, ce soutien est nécessaire. Un scrutin d’autant plus urgent que ce pays traverse une période de vaches maigres. Les dignitaires de l’ancien régime, avant de prendre la poudre d’escampette, auraient vidé les caisses de l’Etat. C’est possible, sinon, comment comprendre qu’avant l’insurrection populaire, ces derniers n’aient jamais manqué l’occasion de dire à qui voulait les entendre, que l’Etat disposait de moyens suffisants pour organiser les élections et mieux, le référendum pour la modification de l’article 37 de la Constitution ?

Quid de la participation de la diaspora aux élections ?

Si aujourd’hui, le pays est amené à solliciter plus de la moitié des fonds pour l’organisation des élections au plan national à ses partenaires, c’est qu’il y a vraiment péril en la demeure. Si, malgré les délais qui avancent à grand pas, le gouvernement peine à réunir tous les fonds nécessaires pour bien mener ces élections, les Burkinabè de la diaspora peuvent comprendre à présent l’ajournement de leur participation au vote. Pour revenir aux PTF, ils doivent hâter le pas et ne pas faire faux bond à la transition burkinabè qui a besoin de cet accompagnement pour accomplir l’une de ses principales et certainement de ses plus difficiles missions. Certes, une nation qui se dit souveraine doit être en mesure d’organiser ses propres élections d’autant plus que ce sont des scrutins qui se préparent par intervalles de temps. Mais, le cas du Burkina est unique en son genre et devrait interpeller plus d’un, notamment les amis du Burkina qui voudraient bien voir la transition accomplir avec brio sa mission. Ne pas apporter dans les meilleurs délais ce soutien à la transition, c’est compromettre sa réussite, l’alternance manifestée par les Burkinabè et de plus en plus par les citoyens des autres pays d’Afrique. Nul doute qu’un éventuel échec donnerait raison aux dictateurs et aux oiseaux de mauvais augure qui ont prédit le pire au Burkina, après le départ de Blaise Compaoré. La communauté internationale est donc interpellée car réussir ces élections, c’est permettre à la démocratie au Burkina  de faire un grand bond en avant.

Adama SIGUE


Comments
  • Mr Sigué, ce n’est pas responsable de votre part de colporter des ragots tendant à faire croire que “Les dignitaires de l’ancien régime, avant de prendre la poudre d’escampette, auraient vidé les caisses de l’Etat”. .
    L’orque vous dites en plus que “C’est possible, sinon, comment comprendre qu’avant l’insurrection populaire, ces derniers n’aient jamais manqué l’occasion de dire à qui voulait les entendre, que l’Etat disposait de moyens suffisants pour organiser les élections et mieux, le référendum pour la modification de l’article 37 de la Constitution ?”, cela veut dire que vous y croyez.
    Faites attention. Mr Ouoba est également dans cette dynamique d’information partisane. Ce n’est pas cela une analyse. Que dites vous de ceux qui veulent écarter les anciens dignitaires des élections en violation de la Côstitution, de la Charte et du Code electoral? C’EST POUR CELA QUE LES PTF N’ONT PAS ENCORE DÉBOURSÉ L’ARGENT..

    1 avril 2015

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