HomeA la unePROPAGATION DE LA FIEVRE ROUGE:Le Burkina prend des dispositions préventives

PROPAGATION DE LA FIEVRE ROUGE:Le Burkina prend des dispositions préventives


C’est connu de tous, le virus Ebola sévit actuellement dans certains pays de l’Afrique de l’Ouest. Cette situation a amené bien des pays à mettre en place leur système de veille, en vue d’éviter le plus possible la maladie. Au Burkina Faso, les autorités sanitaires ont annoncé la mise en place d’un certain nombre de dispositifs pour faire face à la menace, notamment dans les aéroports. Une sortie avec le Secrétaire général du ministère de la Santé, Amédée Prosper Djiguemdé, le 10 août 2014, accompagné de ses collaborateurs, a permis aux hommes de médias de constater de visu les nouvelles dispositions prises dans ce sens.

 

Désormais, tous les passagers qui foulent le territoire burkinabè par les airs sont soumis à un certain nombre de contrôles avant de franchir le seuil de l’aéroport international de Ouagadougou et celui de Bobo-Dioulasso. Ainsi en ont décidé les autorités sanitaires du pays. Pour constater de visu ces nouvelles mesures prises, le ministère de la Santé, avec en tête son secrétaire général, Amédée Prosper Djiguemdé, était avec les hommes de médias, le 10 août dernier, à l’aéroport international de Ouagadougou où tout le processus a été expliqué depuis l’arrivée des voyageurs. Selon le SG, avant même les formalités de santé, tout est fait de sorte que chaque passager qui arrive à l’aéroport de Ouagadougou, quelle que soit sa provenance, se désinfecte les mains, à l’aide du dispositif automatique mis en place, avec un gel antiseptique.   A l’issue de ce premier acte, le passager se dirige pour les formalités sanitaires en présentant son carnet de vaccination avant de se soumettre aux formalités policières. A ce niveau, tous les passagers ressortissants   de la sous-région, subissent, systématiquement, une prise de température avec un thermomètre à infrarouge ou à laser.

Le mode de contamination se fait par contact direct avec le malade

A en croire le SG, cela permet de détecter toutes les personnes ayant une température au-delà de la normale qui est de 37,5 degrés. « Si la température du passager est au-delà de la normale, il est convié à s’installer dans une autre salle pour un interrogatoire plus poussé, afin de voir ce qui peut être à l’origine de cette fièvre et, éventuellement, avoir des éléments d’orientation. Nous procédons à des analyses plus approfondies  et s’il y a besoin, nous pouvons être alors obligés de conduire ce dernier à un autre endroit pour le mettre en observation pendant un certain temps », a-t-il   expliqué. Quid des bagages ? A cette question, Amédée Prosper Djiguemdé a fait savoir que le mode de contamination du virus Ebola se fait par contact direct avec le malade si fait que le risque de transmission par les bagages est très minimisé. Toutefois, a-t-il relevé, des précautions sont prises afin que les différents acteurs au niveau de l’aéroport puissent avoir des désinfectants de façon individuelle et que toutes les surfaces de contact soient désinfectées.

« Après le contrôle des services de Police, le passager vient à notre niveau pour celui sanitaire. Là, à l’aide d’un thermoflash, nous essayons de le flasher à une distance de 15 cm de sa tempe pour apprécier sa température. Pour une température supérieure ou égale à 38,5 degrés, le passager est conduit au niveau du service médical pour un interrogatoire plus approfondi afin de pouvoir décider de la conduite à tenir. Dans le cas contraire, lorsque la température est normale, le passager continue sa route », a laissé entendre Benjamin Tassembédo de l’équipe paramédicale.

Selon le directeur régional de la Santé du Centre, Wilfried Ouédraogo, le dispositif sanitaire de contrôle à l’aéroport international de Ouagadougou qui existait déjà et était essentiellement basé sur le contrôle du carnet de vaccination, a été renforcé par celui de désinfection et de flashage des passagers, en vue de détecter d’éventuels cas suspects de la maladie à virus Ebola. Il faut signaler que ces mesures ne concernent pas uniquement les voies aériennes. Celles terrestres et ferroviaires n’y échappent également pas. « Les directions régionales de la Santé qui ont des frontières avec les pays voisins ont mis en place le même dispositif pour faire en sorte qu’à ces postes frontaliers, il y ait des agents de santé qui, de façon régulière, contrôlent l’état de santé des passagers des différents cars. Au cas où il y aurait des cas suspects, ils prennent des dispositions afin que ces cas soient transférés vers des centres de santé, en vue de commencer une prise en charge », a confié Wilfried Ouédraogo pour qui les dispositifs sont les mêmes dans toutes les formations sanitaires du pays.

Un centre érigé à Yagma pour la prise en charge

Pour ce qui est de la prise en charge d’éventuels cas de la maladie, un centre a été érigé à Yagma pour la ville de Ouagadougou. « Le centre est cloisonné et abrite un dispositif particulier, compte- tenu du niveau de contagiosité, et les mesures de prévention des infections y sont très rigoureuses. Avant d’avoir accès au périmètre, il faut être désinfecté», a expliqué Amédée Prosper Djiguemdé, avant d’ajouter que des sites de prise en charge seront opérationnalisés dans les 13 régions du Burkina.

Selon le directeur régional de la Santé du Centre, l’équipe médicale qui est présente sur le site de prise en charge d’éventuels cas de maladie à virus Ebola, compte une dizaine de personnes et est équipée pour la prise en charge de patients soupçonnés d’avoir contracté la maladie, de l’accueil jusqu’à sa guérison ou à son décès.

Une conférence de presse animée par le ministre de la Santé, Léné Sebgo, a mis fin à la visite du dispositif de sécurité contre la maladie à virus Ebola. Ce dernier a rappelé le dispositif de riposte mis en œuvre par le ministère de la Santé contre la maladie à fièvre Ebola, notamment le renforcement du dispositif de surveillance de la maladie et le renforcement des capacités du personnel de la Santé. Quant à l’information selon laquelle un Burkinabè serait décédé de la maladie à virus Ebola au Ghana, Léné Sebgo a expliqué que des examens étaient en cours pour déterminer la cause du décès de ce dernier et que les personnes qui ont été en contact avec lui sont en observation. « Pour le moment, nous ne pouvons pas confirmer que le patient est décédé de la fièvre hémorragique Ebola », a-t-il ajouté.

Rappelant que la lutte contre la maladie à virus Ebola nécessite l’implication de tous, le ministre a demandé à la population de renforcer les mesures d’hygiène, notamment se laver les mains après être sorti des toilettes avant de manger, etc. Cela permet non seulement de lutter contre la maladie à virus Ebola, mais aussi contre beaucoup d’autres maladies. Par ailleurs, il a souhaité que tout un chacun soit un agent de contrôle en matière de surveillance épidémiologique mais aussi de sensibilisation contre la maladie à virus Ebola.

Colette DRABO et Thierry SOU

 


No Comments

Leave A Comment