PUTSCH DU 16 SEPTEMBRE 2015 : Les héros de la résistance

« Ceux qui vivent sont ceux qui luttent ». Si cette assertion de Victor Hugo traduit la dynamique « combative » de l’humanité et des peuples, force est de convenir que les Burkinabè ont lutté et résisté face au coup de force du Général Gilbert Diendéré et ses hommes du Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Aux canons, aux balles des kalachnikovs et même aux ceinturons, le peuple du Burkina Faso, en particulier dans sa frange jeune, a répondu par un courage frisant parfois la folie, par une intelligence sans faille, par une solidarité, une unanimité et une symbiose indiscutables qui ont contraint l’imposture à la capitulation. Forçant au même moment ceux qui étaient prêts à toutes les compromissions avec les putschistes, à des renoncements et leurs soutiens internes ou externes, à la reculade. Face d’ailleurs à ce sursaut populaire et citoyen, les putschistes ont dû reconnaître que leurs actes n’allaient pas dans le sens voulu par le peuple. Quelqu’un disait qu’un peuple mobilisé et déterminé fait trembler la dictature. Il en a été ainsi des Burkinabè à qui l’Afrique tout entière rend hommage. C’est ce peuple qui, aujourd’hui, a semé la panique et la peur chez ceux qui ont voulu le gouverner par les armes et le tenir sous le joug de la baïonnette. C’est ce peuple qui, aujourd’hui, a fait comprendre à des officiers supérieurs et à des militaires rompus à la manipulation des armes les plus sophistiquées, que même dans la puissance et la force, il faut savoir défendre des causes justes. Sinon, c’est la déchéance assurée. C’est justement ce que les militaires de l’ex-RSP n’ont pas voulu voir ni accepter. Aujourd’hui, ils sont écrasés dans leur honte, leur ignonomie, leur égoïsme malsain. Et c’est malheureux non seulement pour la nation qui s’est vue «flinguée» par «ses propres fils » mais encore pour des militaires qui avaient de brillantes carrières à défendre et pour des officiers supérieurs qui, au vu de leurs rôles dans l’histoire politico-militaire du Burkina Faso, avaient besoin, vraisemblablement, de s’amender et de finir leur carrière sur une bonne note. Mais tout ça n’est désormais qu’un gâchis.

Cela dit, au moment où il faut tirer les leçons des événements du 17 septembre dernier et de solder les comptes, il sied de saluer, encore une fois, le peuple burkinabè dans son ensemble pour son engagement en faveur de la démocratie, de la liberté, de la justice et du progrès. Il convient également de faire une mention spéciale à des personnes physiques et morales qui ont été, quelque part, les catalyseurs du Front commun de résistance ou qui ont joué un rôle majeur dans le dénouement de la crise née du putsch du 16 septembre 2015. Organisations de la société civile, forces politiques, autorités de la Transition, syndicats, citoyens, les forces armées nationales, organisations internationales, représentations diplomatiques, … partout, des actes ont été posés dans le sens de mettre fin à la forfaiture du RSP.

Les Editions « Le Pays », attentives aux principes démocratiques et aux actes de ceux qui combattent pour plus de démocratie, ont suivi les faits et gestes majeurs de certains acteurs et veulent leur rendre hommage. Il faut en convenir, la liste des « héros » que nous avons établie, loin d’être exhaustive, est plutôt une indication de la diversité des acteurs de la résistance de la lutte contre la forfaiture. Ce préalable renseigne de ce fait, que la litanie de « héros » ici libellée n’est qu’une partie de la face cachée de l’iceberg de la résistance à laquelle chacun a contribué. Du reste, nous laissons à l’histoire le soin de rendre hommage à tous les combattants de la liberté et de la démocratie dans notre pays. Mais en entendant, chapeau bas aux personnes physiques et morales ci-dessous citées.

Personnes physiques

– Mogho Naaba Baongho, Notabilité coutumière

– Chérif Sy, Président du Conseil national de la Transition

– Tulinabo Mushingui, ambassadeur des Etats-Unis au Burkina Faso

– Bassolma Bazié, Président de mois de l’Unité d’action syndicale (UAS)

– Guy Hervé Kam, Porte-parole du Balai Citoyen

– Lona Charles Ouattara, Colonel à la retraite

– Me Bénéwendé Sankara, Président de l’UNIR/PS

– Saran Séré/Sérémé, Présidente du PDC

– Hervé Ouattara, Président du CAR

– Smockey, Balai Citoyen

– Sams’k le Jah, Balai Citoyen

– Jean-Baptiste Ouédraogo, Ancien président de la République

– Ismaël Diallo, Front de résistance citoyenne

– Salif Diallo, Vice-président du MPP

– Alpha Barry (PDG Omega FM)

– Safiatou Lopez, Présidente de l’APDC

Personnes morales

– Les Chefs de corps de l’armée régulière

– Les autorités religieuses

– L’Union d’action syndicale (UAS)

– L’Union africaine

– L’Union européenne

– L’ambassade de l’’Algérie au Burkina

– Les Chefs d’Etat, Idriss Deby, Mahamadou Issoufou

– Les Médias nationaux

– La Radio de la résistance

– Le MBDHP (Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples)

– CODEL (Convention des organisations de la société civile pour l’observation domestique des élections)

– ONU (Organisation des Nations Unies)

– Mohamed Ibn Chambas, Représentant de Ban Ki-moon pour l’Afrique de l’Ouest

– La Francophonie

« Le Pays »