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QUARTIER ZONGO DE OUAGADOUGOU : Course- poursuite entre forces de l’ordre et pro-Koglwéogo


MAQUETTE JPZ 24/01/2012Chaude journée encore à Zongo, ce 28 juin. En effet, les populations de ce quartier et environnants, situé à la sortie ouest de la ville de Ouagadougou, ont manifesté dans la matinée pour exiger la libération des membres des Koglwéogo interpellés le 25 juin dernier par les Forces de l’Ordre et de sécurité. Le bilan fait état d’une dizaine de blessés  et de 5 interpellations.

 

Le quartier Zongo a été le théâtre d’une course-poursuite entre pro-Koglwéogo et Forces de l’Ordre et de sécurité le 28 juin dernier. En effet, une centaine de jeunes ont  barricadé la route nationale no1 pour exiger la libération sans condition de la quarantaine de membres des Koglwéogo interpellés par les Forces de l’Ordre et de sécurité  le 25 juin dernier. Ces manifestants accusent les forces de l’ordre d’avoir mis aux arrêts des Koglwéogo qui assuraient leur sécurité.  Pour se faire entendre, ils ont bloqué, pendant plus de 3 heures, la voie à une centaine de véhicules en partance  pour Bobo-Dioulasso. Il a fallu des éléments de la Brigade anti-criminalité (BAC) et de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) pour les disperser.  On dénombre  une  dizaine de blessés et l’arrestation de 5 personnes.   C’est aux environs de 13h que nous nous sommes rendus sur les lieux de la manifestation. Les attroupements aux abords de  la nationale 1, les débris de bois et les grosses  pierres posées sur le terre-plein central de la voie en disaient long sur la tension qu’il y a eu 2 heures plus tôt, entre manifestants et Forces de l’Ordre et de sécurité (FOS). Mais comment en est-on arrivé là ?  Simon Zongo fait partie des jeunes qui ont exprimé leur ras-le-bol. « C’est aux environs de 8h que nous avons commencé notre manifestation. Nous ne sommes pas d’accord avec l’arrestation des Koglwéogo. Il faut qu’on les libère. Si deux personnes font la bagarre, vous ne pouvez pas venir arrêter une et laisser l’autre », a-t-il lancé en fulminant, lorsque nous lui avons tendu notre micro.

 

« L’Etat devrait chercher à composer avec les Koglwéogo »

 

De ses explications, tout serait parti de la nuit du 24 juin dernier. « Dans la nuit du 24 juin dernier, des Koglwéogo sont allés au quartier Rimkièta où ils ont interpellé un présumé voleur. Le lendemain,  des jeunes armés de gourdins et de machettes ont quitté Nonsin pour venir en découdre avec eux sous le prétexte qu’ils ont molesté un innocent de leur quartier. C’est ainsi qu’il y a eu des échauffourées entre ces jeunes et quelques éléments des Koglwéogo.  Quand les Forces de l’ordre et de sécurité sont arrivées, elles ont désarmé quelques membres des Koglwéogo sans faire autant avec les jeunes qui étaient armés de gourdins et de machettes », a-t-il rappelé.  Ce qui choque le plus, a fustigé Alain Serge Sawadogo, habitant du quartier Zongo, c’est le fait que les Forces de l’Ordre et de défense aient arrêté une quarantaine de Koglwéogo sans un seul de l’autre camp. « Pourtant, les Koglwéogo font un excellent travail dans le quartier. Grâce à eux, on n’entend plus parler de vol. L’insécurité a diminué à tous les niveaux », a-t-il révélé.  Pour lui, l’Etat devrait chercher à composer avec les Koglwéogo pour mettre fin à l’insécurité. « Les Koglwéogo sont un mal nécessaire et il faut que l’Etat revoie sa position. On parle de loi, alors que les honnêtes citoyens sont pillés et traumatisés par les délinquants, de jour comme de nuit. Est-ce que la loi existe vraiment ? », s’es-t-il interrogé. Tout comme lui, Alizata Nikiéma, habitante du quartier Zongo,  a expliqué qu’entre « les mesures du gouvernement et les méthodes des Koglwéogo », pour reprendre ses mots, le choix est vite fait. « L’Etat parle du respect des lois et des droits humains alors qu’on nous pille sans qu’il n’y ait quelque chose. Les dérives des Koglwéogo valent mieux  que les vols dont nous étions victimes autrefois dans ce quartier. Les délinquants  l’écumaient en plein jour, aux yeux et à la barbe de tous. Mais depuis que les Koglwéogo sont arrivés, on n’entend plus parler de vol », a-t-elle constaté.  Au moment où nous quittions les lieux, 3 véhicules de la CRS et de la BAC étaient toujours stationnés sur les lieux de la manifestation.

 

Mamouda TANKOANO

 

 

 

 


Comments
  • Selon les dires, l’arrestation des koglweogo de Zongho semble être un complot des forces de sécurité en collaboration avec le syndicat des voleurs de ouagadougou (SVO) pour dementeler le Koglweogo de ce village (c’est pas un quartier de Ouaga!). les membres du SVO de Nonsin et Rimkèta ont été utilisés pour attaquer les Koglweogo dans le village de Zongho et faire croire que c’est la population qui ne veut pas des Koglweogo pour pouvoir les arrêter. cette stratégie du chaos est très dangereuse et ne sera pas sans conséquence. Le Lion l’a dit à Kombissiri: si l’Etat est contre la population nous n’avons plus besoin de cet Etat. Ainsi si les forces de l’Etat utilisent le syndicat des voleurs pour affronter ceux qui défendent les populations, avons nous encore besoin de cet Etat?

    29 juin 2016

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