HomeA la uneRAMTANE LAMAMRA A PROPOS DE LA CRISE MALIENNE:« Le Burkina et l’Algérie sont sur la même longueur d’onde »

RAMTANE LAMAMRA A PROPOS DE LA CRISE MALIENNE:« Le Burkina et l’Algérie sont sur la même longueur d’onde »


Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a été reçu en audience par le président du Faso, Blaise Compaoré, le 9 juillet 2014, à Ouagadougou. A sa sortie d’audience, l’émissaire algérien a dit être venu transmettre les sentiments cordiaux de considération et de respect du président Abdel Aziz Bouteflika à son homologue burkinabè, et aussi développer un certain nombre d’idées concernant les efforts déployés visant à aider les Maliens à sortir de leur crise de manière pacifique. Il a annoncé la tenue de la phase initiale du dialogue intermalien inclusif, le 16 juillet prochain à Alger.

« Je me réjouis de dire que l’Algérie et le Burkina sont sur la même longueur d’onde en ce qui concerne les principes, les contours de la solution et que nous allons ensemble conjuguer nos efforts afin de pouvoir véritablement capitaliser cette expérience et rendre notre contribution optimale au lancement du dialogue intermalien inclusif ». Ces propos sont du chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, qui a été reçu hier 9 juillet 2014 en audience par le président burkinabè, Blaise Compaoré. Mieux, pour le ministre algérien, les deux pays sont complémentaires. « (…) Il y a une complémentarité entre le Burkina et l’Algérie, il y a une même vision, une volonté d’aboutir au même résultat qui est d’aider le Mali, voisin et frère, à transcender une conjoncture difficile. Le sort de ce pays intéresse les deux pays au plus haut point. La sécurité et la stabilité du Mali sont indissociables de la sécurité et de la stabilité de l’Algérie et du Burkina Faso. C’est pourquoi nous ne pouvons pas nous permettre des hésitations, des inhibitions lorsqu’il s’agit d’être créatif, imaginatif, d’être engagé pour aider le frère à atteindre le résultat (…) », a confié Ramtane Lamamra selon qui la phase initiale du dialogue intermalien inclusif se tiendra le 16 juillet prochain à Alger. « Nous nous proposons de lancer la phase initiale du dialogue intermalien inclusif le 16 juillet à Alger, en présence des ministres des pays de la région, ceux qui sont déjà actifs dans le cadre du comité de haut niveau de soutien au dialogue intermalien, groupe dans lequel le Burkina Faso joue un rôle éminent depuis sa constitution », a-t-il ajouté. A l’en croire, la rencontre réunira la délégation du gouvernement malien dont le président Ibrahim Boubacar Kéita a confirmé la participation et les délégations des mouvements politico-militaires du Nord du Mali. « Je crois que l’entretien avec le président Blaise Compaoré a permis d’aller au-delà des pétitions de principe pour aborder un certain nombre d’aspects opérationnels découlant de son expérience personnelle dans les efforts tendant à convaincre les parties maliennes à accepter une même plateforme et à travailler ensemble en vue de régler les causes qui ont amené ce pays frère, voisin aussi bien de l’Algérie que du Burkina, à connaître à travers son histoire contemporaine, des crises récurrentes », a indiqué le ministre.

« Il s’agit de bâtir sur des acquis »

A la question de savoir sur lequel des Accords (celui de Ouaga ou d’Alger) le dialogue à venir va se baser, le chef de la diplomatie algérienne répond : « Tout cela est cumulatif. On peut ajouter les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, y compris les résolutions créant la MINUSMA et le mandat qui a été renouvelé. Incontestablement, l’Accord de Ouaga du 18 juin qui s’appelle toujours Accord préliminaire, a déjà commencé à être appliqué. Nous avons, grâce à Dieu, eu des élections qui ont doté le Mali d’institutions démocratiquement élues, représentatives, légitimes, ce qui est une base pour pouvoir entrer dans le processus de négociation. Nous avons un certain nombre de points dans l’Accord de Ouagadougou qui n’ont pas encore été appliqués. Donc, il s’agit d’un prolongement naturel, de bâtir sur des acquis, évidemment de se laisser guider par les mêmes principes (…) ».

L’émissaire du président algérien a fait savoir que les rencontres tenues à Alger consistaient à aider les mouvements à se regrouper autour d’une plateforme, ce qui facilite la négociation ; par conséquent, le document qui existe est le produit de leurs propres consultations. A son avis, le climat est favorable pour aller de l’avant. « Aujourd’hui, du point de vue psychologique, politique, les conditions sont encore plus favorables que le 18 juin (NDLR : 18 juin 2013). (…) Nous avons de bonnes fondations pour aller de l’avant », a précisé le chef de la diplomatie algérienne.

Colette DRABO

 

 


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