HomeFocusRAPT DE PLUS DE 200 FILLES NIGERIANES PAR BOKO HARAM :Quand les femmes nouent leur pagne

RAPT DE PLUS DE 200 FILLES NIGERIANES PAR BOKO HARAM :Quand les femmes nouent leur pagne


Plus de six mois de mystère épais et opaque autour du kidnapping de plus de 200 collégiennes nigérianes par Boko Haram, cette horrible secte qui se sert  de la technologie occidentale pour combattre l’Occident mécréant. Six mois, soit plus de 180 jours de calvaire, d’angoisses et d’insomnies  pour les parents de ces jeunes filles  innocentes et inoffensives.  Trop c’est trop et les mamans nigérianes ont décidé, hier, de nouer leur pagne pour occuper l’espace public et crier avec rage, leur colère et leur dégoût face à l’incurie des autorités.  Comment un collectif de centaines de personnes peuvent-elles être “raptées” sans qu’il ne soit possible de déceler une seule trace menant à leur lieu de détention ? On se croirait sur une autre planète.  Même une aiguille dans une  botte de foin, peut être retrouvée  en moins de six mois de recherches.

 

Il faut sans doute croire que Boko Haram bénéficie de complicités tous azimuts

 

Assurément, le cas des pouvoirs publics nigérians  est pendable.  Il se pourrait bien qu’aucun des dirigeants de ce pays n’ait aucun lien de parenté avec aucun des parents de ces jeunes filles.  Mais cela ne peut expliquer ni justifier le manque d’empathie de l’Exécutif nigérian qui n’aura, depuis six mois, engagé aucune véritable action d’envergure pour retrouver les malheureuses filles.  Le Nigeria a pourtant l’armée la plus puissante de la sous-région et dans le cadre de cette triste affaire de kidnapping,  il a vu ses moyens militaires, logistiques et autres, renforcés par l’Occident. Face à cet insuccès stagnant et dramatique, il faut sans doute croire que Boko Haram bénéficie de complicités tous azimuts jusqu’au sein des Etats-majors de l’armée et de l’Exécutif.  Et l’imminence des échéances électorales vient compliquer davantage le sort  de ces jeunes filles.  Car, il  ne fait pas de doute que Boko Haram devient, à son corps défendant, l’allier objectif de tous ces politiciens nigérians qui souhaitent activement, en secret, la chute de Goodluck Jonathan, de plus en plus isolé au sein de sa propre famille politique. 

En tout état de cause,  les mères de ces jeunes filles ont compris que les pouvoirs publics sont impassibles et insensibles face aux flots de leurs larmes et aux bruits de leurs complaintes, lamentations et soupirs.  C’est pourquoi elles ont pris le pari d’attacher leur pagne et de vociférer  sur la place publique leur désespoir.  Si, au Nigeria, il y a encore des hommes qui ont du coeur, qu’ils entendent les soupirs de ces mamans et mamies.

 

“Le Pays”


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