HomeGrand angleRCA :Quand des dollars entament la crédibilité de dame Panza

RCA :Quand des dollars entament la crédibilité de dame Panza


La mallette de dollars remise à Catherine Samba-Panza par le président angolais Edouardo Santos et révélée par le magazine panafricain Jeune Afrique, continuait jusqu’au week-end dernier, à faire des gorges chaudes à Bangui.  Première tentation, première chute, pourrait-on dire.  Catherine de Bangui, comme dans du sable mouvant, s’est enfoncée inexorablement face à la faiblesse d’un argumentaire qui laissait très peu de place à la bonne foi. La fameuse théorie du fonds public ne tenait visiblement pas la route car, quelles qu’aient pu être son urgence et son utilité, il devait passer nécessairement par le trésor public pour être ensuite décaissé. Or, c’est tout à fait le chemin inverse que l’on a observé.

 

On a des raisons de s’inquiéter de l’avenir de la Centrafrique

 

Il n’en a pas fallu plus pour que les anti-balaka demandent la démission de Catherine. Ils n’ont pas tort, car c’est elle-même qui leur a offert sa tête sur un plateau d’argent, en tentant d’escamoter une partie de la manne venue de Luanda. L’incident est simplement grave sur le plan de l’éthique politique et de la morale. D’autant plus grave que dans le contexte actuel de la RCA, marqué par la violence endémique, l’insécurité, la précarité, la pauvreté et la méfiance, la présidente de ce pays devait avoir l’esprit plutôt ailleurs qu’ à l’argent pour sa tirelire personnelle.

Certes, à partir de cet incident qui est révélateur de  l’incivisme et de l’absence de patriotisme au plus haut niveau de l’Etat, on ne peut jeter l’anathème sur la Première Centrafricaine, mais d’une certaine façon,  ce qui est arrivé est loin de l’honorer en tant que femme. On est tout simplement surpris et on a envie de dire : Catherine comme Bozizé et Djotodia ! Le pouvoir et l’argent semblent désormais être le dénominateur commun et la première motivation des dirigeants centrafricains. Toute chose qui doit faire se retourner dans sa tombe, Barthélémy Boganda.

 

Avec un tel esprit républicain, on a des raisons de s’inquiéter de l’avenir de la Centrafrique. En plus des actes de violences qui n’en finissent guère, il faut désormais se poser des questions sur l’esprit de sacrifice, la sincérité et la motivation des dirigeants. Dans un tel contexte, on peut comprendre que les anti-balaka continuent d’avoir un comportement de défiance vis-à-vis de l’autorité politique.

 

’Le Pays’’


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