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RD Congo : L’Abbé Malu Malu sera inhumé ce lundi  


 

Arrivé à Kinshasa le 14 juillet dernier en provenance des Etats-Unis, le corps de l’Abbé Appolinaire Malu Malu a été transféré à Béni hier, 17 juillet. C’est avec une grande émotion que la dépouille de ce grand homme a été accueillie par les habitants de Béni avec, en tête, le gouverneur du Nord Kivu, Julien Paluku. C’est après la messe de requiem et tous les honneurs dus à son rang que l’Abbé Malu Malu sera inhumé ce lundi. Rappelons que l’homme que tout le Congo pleure est décédé  aux Etats-Unis le 31 mai 2016, à l’âge de 54 ans.  Que retenir de la vie de ce natif de Muhangi ? De l’homme, on retient vite une vie politique qui avait fini par supplanter son presbytère.  Personnalité de grande culture intellectuelle bâtie à partir d’études en Sciences politiques, en sciences des droits de l’Homme, en philosophie et en théologie, l’ancien curé de la paroisse de Monestier-de-Clermont dans le diocèse de Grenoble en France, a mis son activisme au service de son pays. Nommé en 2003 Expert au Service présidentiel d’études stratégiques attaché au Cabinet du Président Joseph Kabila, il va prendre la tête de la Commission électorale indépendante par laquelle il va rentrer dans l’histoire du pays de façon fracassante. En effet, c’est sous son magistère que l’ancien Zaïre a tenu et réussi la première élection démocratique de son histoire en 2006 dans un contexte d’instabilité politique très prononcée. Fort de cette expérience il sera rappelé pour occuper le même poste à la Commission électorale indépendante entre 2013 et 2015, un mandat qu’il ne pourra pas terminer puisqu’il a démissionné de son poste en octobre 2015, pour raison de maladie. Au sens propre comme au figuré, l’Abbé Appolinaire Malu Malu a été un homme de mission et pour les âmes et pour la démocratie dans son pays. Seulement, sa posture a quelquefois créé des polémiques à l’instar de sa proximité avec le président Joseph Kabila qui le nommera dans son cabinet. Que ce soit au sein de l’Eglise catholique au niveau politique, l’homme a par moment été critiqué.  Le cardinal Frédéric Etsou Nzabi Bamungwabi de la RDC, a été de ceux par exemple, qui ont dénoncé les dérives partiales du prêtre dans l’accomplissement de ses missions politiques. Mais dans l’ensemble, l’homme aura fait œuvre utile. Du ciel, il aurait aimé voir son pays démocratique et respectueux des droits de la personne humaine.

Michel NANA


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