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RECONCILIATION ENTRE ALLOGENES ET AUTOCHTONES A SOLENZO : Mission accomplie pour le Médiation du Faso


Le médiateur du Faso, Saran Séré/Sérémé, a séjourné dans la région de la Boucle du Mouhoun les 28 et 29 mai 2018. Objectif, trouver une solution à la crise qui sévit depuis plusieurs années à Solenzo, dans la province des Banwa, entre les populations autochtones et celles allogènes mossé. Cette crise s’est vu accentuée ces derniers mois, avec un risque considérable d’affrontement entre deux camps bwaba et mossi. En rappel, une crise de même nature avait fait deux morts et plusieurs dizaines de blessés en 2010 – 2011 à Solenzo, et Kouka en 2012 – 2013.

 

Informée du risque d’affrontement entre les communautés, madame le médiateur du Faso, alors en tournée dans la région du Nord, a effectué le déplacement de Solenzo.
Elle était accompagnée de Aboubacar Sanou, Président du conseil régional (PCR) de la Boucle du Mouhoun, du chef de canton de Dédougou et ses ministres, Boubacar Koté, représentant régional du médiateur du Faso, JM Coulibaly, du haut-commissaire des Banwa… Les deux camps, réunis à la résidence du haut-commissaire de la province, ont été reçus tour à tour par le médiateur du Faso, pendant plus de 8 heures d’horloge afin de trouver une solution consensuelle. Mme Saran Séré/Sérémé a exhorté les deux parties à éviter tout conflit communautaire et fraternel, source de désastre pour l’ensemble du pays où le déclin du civisme est de plus en plus patent et gravissime.

Elle a donc proposé comme conseils et solutions :

– le respect des valeurs de bienséance, d’accueil et d’intégration traditionnelle, spirituelle et moderne du nouveau venu appelé “étranger“, car, dit-elle, « nous sommes tous venus de quelque part et l’on est soi-même ou son proche, étranger quelque part»;

– le respect des valeurs communautaires, traditionnelles et administratives existantes qui s’imposent à tout nouveau venu, visiteur et tout résident ;

– le respect de l’autorité coutumière et administrative et des normes sociétales ;

– la promotion du respect mutuel entre tous les citoyens et la responsabilité des actes qui peuvent en découler ;

– la possibilité d’organisation reconnue à toute communauté selon ses desiderata, dans le respect des normes et valeurs sociétales existantes et sous la coupe de l’autorité traditionnelle et celle administrative existante, à qui elles doivent le respect.

En l’occurrence, pour la communauté citée, elle peut avoir un représentant qui va travailler et répondre d’eux auprès de l’autorité traditionnelle existante, afin d’être ainsi le garant des valeurs traditionnelles inhérentes à cette communauté, dans un esprit d’ouverture et d’intégration.
Cela peut faciliter, par une communication plus fluide, les échanges fraternels, l’intégration communautaire et développer le sentiment d’appartenance.

Par anticipation, des conflits du foncier rural et autres conflits pourraient être évités et résolus plus facilement.

Satisfecit général dans les deux camps, à la surprise générale

 

Cette crise était tellement profonde qu’elle perdure depuis plusieurs années. Du reste, elle a toujours été souvent instrumentalisée à des fins inavouées.Réunie autour d’une même table, la communauté autochtone dont la délégation était dirigée par le chef de Canton de Solenzo, et la communauté allogène mossi, dirigée par son représentant non reconnu auparavant, se sont pardonné et donné la main. Des excuses profondes ont été présentées au chef de canton de Solenzo qui les a acceptées et a donné l’assurance que ses portes leurs étaient ouvertes à jamais.Des prières et des rites coutumiers ont été effectués pour marquer l’évènement, effacer les maux qui minaient la communauté, et cimenter et renforcer les nouveaux liens fraternels.Ce sont des poignées de main, des accolades, qui ont mis fin à plusieurs années de mésententes et de discordes profondes, puisque l’on pouvait même être excommunié si l’on se présentait à l’enterrement d’un proche d’un des deux camps, selon son appartenance.

Les deux parties ont pris l’engagement, devant le médiateur du Faso, d’œuvrer ensemble pour le développement de Solenzo.

Mme le médiateur compte réunir l’ensemble des fils et filles de la localité pour marquer cette union sacrée et la cohésion retrouvée, faire œuvre utile et la travailler pour que Solenzo soit un modèle de cohésion sociale et de paix.Depuis lors, les deux camps se sont rendus mutuellement visite et le chef de canton de Solenzo est très ému d’avoir retrouvé la cohésion ayant existé depuis le règne de son Père (où les populations avaient cotisé pour acheter une voiture pour le Préfet, construire l’école, le centre médical, le CEG, le poste de police…)Il existait néanmoins des serpents de mer à Solenzo et dans le but de renforcer la baisse de la tension sociale constatée lors de la tournée régionale du médiateur à Solenzo en fin février 2018, le médiateur du Faso a rassuré les leaders d’opinions présents, qu’elle a déjà saisi le Premier ministre, le ministre en charge des infrastructures, celui en charge de l’énergie et le directeur général de la SONABEL (qui étaient déjà sensibles aux problématiques) à propos des questions épineuses de :
– la route Dédougou – Solenzo et Solenzo – Bobo-Dioulasso afin de désenclaver ce grand bassin de production agricole ;
– la desserte de l’électricité par la SONABEL, car Solenzo est le seul chef-lieu de province à ne pas bénéficier des services de la Société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL) en continu.

Elle leur a rappelé que la paix et la cohésion sociale restent le socle de tout développement endogène durable.

Puisse Dieu étendre ses grâces pour éloigner tout esprit de division dans les Banwa et particulièrement à Solenzo.

Puisse sa main puissante renforcer cette paix, cohésion sociale et unité pour le bonheur des populations.


Service presse et communication

 

 

 


Comments
  • Félicitations à Mme le Médiateur du Faso. Que cette initiative produise des fruits durables pour le bonheur des populations des Banwa. Mais le service de presse du Médiqteur du Faso gagnerait à mieux faire son compte rendu dans la clarté.

    22 juin 2018

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