HomeOmbre et lumièreRECUSATION DU NOUVEAU MINISTRE DES INFRASTRUCTURES ET DES TRANSPORTS:L’intéressé n’entend pas démissionner

RECUSATION DU NOUVEAU MINISTRE DES INFRASTRUCTURES ET DES TRANSPORTS:L’intéressé n’entend pas démissionner


Le ministre des Infrastructures, du désenclavement et des transports (MIDT), Moumouni Dieguimdé, n’entend pas prêter une oreille attentive aux différentes protestations qui sévissent au sein de son département. C’est du moins ce qui ressort de la conférence de presse qu’il a animée, le 28 décembre 2014 à Ouagadougou, pour apporter « la lumière » aux multiples révélations faites sur sa personne. Au cours de son échange avec les Hommes de médias, échange qui a porté entre autres sur sa vraie identité, la qualité de ses diplômes, l’immatriculation frauduleuse d’un avion pour STMB Tour dans le cadre du Hadj 2010, il a laissé entendre qu’il reste « en toute humilité pour servir, rien que pour servir ».

« S’il y avait un mal que je commettais carte sur table et qu’on peut lier à ma fonction présente ou à quelque chose qui me salit ou qui donne une honte au pays, là je peux comprendre que je démissionne au lieu de donner le meilleur de moi-même. » Voilà en substance la réponse qu’a donnée le ministre des Infrastructures, du désenclavement et des transports (MIDT), Moumouni Dieguimdé, à la question des journalistes de savoir s’il serait prêt à démissionner comme l’a fait son homologue Adama Sagnon. C’était au cours d’une conférence de presse qu’il a animée en compagnie de ses collaborateurs, le 28 décembre dernier, dans la salle de conférences de son département qui était pleine à craquer. En effet, suite aux révélations du journal « Le Reporter », M. Dieguimdé est récusé par certains agents de son département qui exigent son départ pour violation de la Charte de la transition en son article 15. Précisant l’orthographe correcte de son nom qui est « Moumouni Dieguimdé » au lieu de « Moumouni Guiguimdé » ou encore « Moumouni Dieguindé », il a reconnu avoir eu affaire à la Justice américaine dans l’affaire Air Davia, mais dément avoir fait la prison. « Je n’ai pas fait la prison mais j’ai été arrêté et cette arrestation n’est pas entrée dans mon casier judiciaire », a-t-il laissé entendre, avant d’insister qu’il n’a pas fait l’objet de condamnation de 4 mois, ou du moins qu’il ne se rappelle pas du temps qu’a duré son arrestation. Revenant sur l’affaire Air Davia, il a indiqué qu’il n’était pas « directement » mêlé dans cette affaire, mais qu’il avait été contacté par un certain Sissoko (NDLR : un entrepreneur malien) pour l’aider à faire passer 2 hélicos militarisés. A son tour, il a contacté un policier en temps libre à qui il avait demandé de s’occuper de cette affaire. Pour lui, cette histoire était un complot : «Quand vous avez du « blacky » en vous aux USA et que vous vous lancez dans un appât de gain, ce n’est pas facile». A l’en croire, cette affaire de prison ne va pas à l’encontre de l’article 15 de la Charte de la transition, dans la mesure où elle n’a pas empêché la Communauté internationale de l’établir comme ambassadeur de la sous-région au conseil de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI).   « Il n’y a pas eu de jugement en tant que tel. Sissoko a décidé d’envoyer de l’argent et j’ai été interpellé pour ça», a-t-il ajouté. Interpellé sur la question de l’immatriculation frauduleuse d’un avion pour STMB Tour dans le cadre du Hadj 2010, il répondra qu’il n’y a pas eu d’immatriculation frauduleuse d’aéronef pour le Hadj 2010. Cependant, il a reconnu avoir signé pour l’immatriculation d’avions qui n’avaient rien à avoir avec le Hadj, mais qui devaient exploiter les pistes de l’aéroport de Bobo- Dioulasso. « Ces avions ont été identifiés quelques jours après la signature d’accord dans des zones de guerre, excepté l’Arabie Saoudite. Mais, après avoir découvert que ce sont des changements de noms, je les ai tous débarqués sans l’aval de mon ministre de tutelle », a-t-il précisé. Et l’administrateur général de STMB Tour, Mahamadi Ouédraogo, de faire savoir qu’il n’y a jamais eu d’immatriculation d’avion pour sa société en 2010. « En 2010, ma société a travaillé avec Ethiopian Airlines avec un avion qui venait d’Atlanta », a-t-il soutenu. Et Abel Sawadogo, directeur général de l’aviation civile, d’appuyer que quiconque aurait des preuves qu’un avion aurait été immatriculé pour le Hadj, de 2008 à 2010, de les apporter.

Qu’en est-il du marché de gré à gré ?

Pour ce qui est du marché de gré à gré pour l’aménagement de la résidence privée du président Michel Kafando et l’aménagement d’une route allant à son champ, l’exécution de ralentisseurs aux alentours de l’église que fréquente le Premier ministre Yacouba Isaac Zida, la réalisation d’un parking municipal à l’ancien camp fonctionnaire, Moumouni Dieguimdé a été on ne peut plus clair. « Ce sont des questions de sécurité pour des hommes chargés d’assurer la transition », a-t-il soutenu, avant de relever qu’il n’a jamais signé un marché de gré à gré avec un entrepreneur quelconque, même s’il a autorisé la construction de ralentisseurs aux alentours de l’église que fréquente le Premier ministre. Selon ses explications, la phase d’exécution du parking qui va faire l’objet d’accord avec son département, le ministère de l’Urbanisme et la mairie, n’a pas encore été lancée. Et Adama Sorgho, directeur de l’entretien routier, a soutenu que ces ralentisseurs ont été construits, suite à la demande des établissements d’enseignement qui s’y trouvent. Dans la série de réponses aux questions liées aux voiries, le directeur des marchés publics, Michel Kafando, a indiqué qu’il y a une procédure à suivre et qu’à ce jour, « aucune demande d’autorisation d’exécution ne leur a été transmise pour la réalisation d’une quelconque voirie ». Appuyant cette idée, Issa Nana, directeur général des ouvrages d’art, a fait savoir que les aménagements de la route allant de Wemtenga au domicile privé du président du Faso et celle reliant Komsilga à la capitale sont des travaux d’urgence dont les études sont en train d’être faites sur le terrain. A l’en croire, le ministre n’a pas le montant de ces travaux qui s’élève au total à 681 268 261 F CFA.

Pour ce qui est des rumeurs qui courent sur ses diplômes, le ministre des Infrastructures, du désenclavement et des transports a laissé entendre qu’il a fait le lycée classique de Côte d’Ivoire avant de faire la 1re année de Maths-Physique-Chimie, pour évoluer, en 2 années de préparation, comme Ingénieur à l’Institut de Maths, Physique et Chimie (MPCI). A la fin de la conférence de presse, il a fait état de ses diplômes en aviation civile au nombre desquels on note « Bachelor of Science Airport Management » en 2001, « Master of Arts (MA) International Relations », en septembre 2003. Toutefois, on relève des incohérences orthographiques au niveau du nom dans le certificat de membre de « American Association of Airport Executives » où c’est écrit « Moumouni A. Dieguinde ».

Mamouda TANKOANO


Comments
  • quil demissionne et attaque le journal en justice.

    29 décembre 2014

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