HomeA la uneREGAIN DE TENSION AU NORD-MALI : L’impossible paix ?  

REGAIN DE TENSION AU NORD-MALI : L’impossible paix ?  


 

Encore des bruits de bottes au Nord-Mali. En effet, hier, 2 février 2016, plusieurs dizaines de pick-up remplis d’hommes armés du Gatia, un groupe armé à dominante touareg, membre de la plateforme gouvernementale, sont entrés à Kidal. En cause : la date et les modalités de retour des milices pro-Bamako dans la ville. Certes, aucun coup de feu n’a été entendu jusqu’au moment où nous tracions ces lignes ; mais la tension est montée d’un cran entre les hommes du Général Gamou et les ex-rebelles de la CMA (Coordination des mouvements de l’Azawad) qui contrôlent la ville de Kidal depuis le début de la crise en janvier 2012. Ce regain de tension intervient  quelques semaines seulement après la rencontre à Alger des différents acteurs de la crise malienne afin d’évaluer la mise en œuvre de l’accord de paix signé en juin dernier. Faut-il craindre une reprise des hostilités entre les différents groupes armés au moment même où d’aucuns se félicitent de la relative accalmie qui prévaut au Nord-Mali ? Rien n’est moins sûr. Car, au Mali, on a l’impression que quand on fait un pas vers la paix, on en fait deux fois plus vers la guerre, tant et si bien que l’on doute parfois de la sincérité et de la bonne foi des acteurs. On se croirait face à une case de singes en chantier où pendant que les uns construisent, les autres s’emploient à détruire. Pourtant, pour que le Mali retrouve sa paix d’antan, il va falloir que, surpassant leur égo surdimensionné, tous les acteurs respectent leurs engagements.

Ce que l’on voit aujourd’hui était prévisible

On ne peut pas vivre éternellement dans cette situation de ni paix ni guerre qui plus est, profite aux djihadistes qui ne ratent d’ailleurs jamais l’occasion de se rappeler aux bons souvenirs de tous les Maliens. En témoignent les actes de défiance du tristement célèbre Amadou Koufa et la sortie, pour le moins provocatrice, du patron d’Ansar Dine qui remettait ouvertement en cause l’accord de paix d’Alger qui a pourtant suscité bien des espoirs. Certes, il est vrai que les éléments de la CMA donnent parfois l’impression de ruser avec la communauté internationale, mais il faut savoir raison garder pour que le Mali ne replonge pas dans le chaos. C’est pourquoi Bamako, avec l’appui de la MINUSMA, doit peser de tout son poids pour que les discussions engagées entre les chefs du Gatia et ceux de la CMA aboutissent à une solution pacifique. Le mieux serait d’élaborer un calendrier consensuel de retour des forces supplétives pro-gouvernementales à Kidal. Car, on se rappelle qu’avant cette nouvelle poussée de fièvre, le Gatia avait déjà menacé de descendre sur Kidal. Arrêté à Anefis sous la pression de la communauté internationale, il avait fait contre mauvaise fortune bon cœur avant de revenir par la manière que l’on sait. Ce que l’on voit aujourd’hui était donc prévisible.

B.O


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