HomeA la uneRELECTURE DU CODE ELECTORAL : Des OSC remontées contre la communauté internationale

RELECTURE DU CODE ELECTORAL : Des OSC remontées contre la communauté internationale


La coordination des organisations de la société civile a organisé une conférence de presse le 15 avril 2015, dans les locaux du Liptako-Gourma, à Ouagadougou. Une occasion pour elle de donner son point de vue sur la réaction de la communauté internationale à propos du nouveau Code électoral. Son point de vue, à l’entendre, est contraire à celui que la communauté internationale veut défendre. Pour la coordination, en effet, il n’est pas question de permettre à certains dignitaires de se présenter aux élections, après les évènements qu’a connus le Burkina Faso les 30 et 31 octobre derniers, et qui ont causé des pertes en vies humaines. Pour les OSC, l’adoption du nouveau Code électoral est tout à fait normale. Elles entendent donc se mobiliser pour qu’il soit respecté, car elles soupçonnent la communauté internationale de travailler dans l’ombre et de mettre la pression sur la transition afin qu’elle revienne sur l’adoption du Code électoral. Dans leur déclaration liminaire que nous vous proposons, les OSC demandent donc à la communauté internationale que si elle ne peut pas aider le peuple burkinabè, qu’elle ne le dérange pas.


Tous comme un seul homme, nous sommes sortis les 27, 28, 30 et 31 octobre 2014 pour dire non au régime monarchique, autocratique de  Blaise Compaoré, non au tripatouillage de notre chère Constitution, non au pouvoir à vie d’un clan sur le peuple.
Dès le départ et par l’adoption de la Charte de la transition, le peuple burkinabè a opté pour un processus inclusif qui prend en considération les différentes composantes de notre société. Le monde est témoin des efforts consentis par les uns et les autres pour que l’inclusion reste la ligne directrice de la consolidation de ce Burkina nouveau que ce peuple appelle de ses vœux.
Il importe toutefois de ne pas perdre de vue ce pourquoi, au prix du sang de nos martyrs, le peuple a mis fin au régime dictatorial de Blaise Compaoré.
Mais soyons clairs, si nous avons décidé de mettre fin au régime de l’ancien président Blaise Compaoré, c’est aussi pour mettre fin aux souffrances d’un peuple exploité, spolié, tué pendant 27 ans, depuis l’assassinat du capitaine Thomas Sankara. C’était surtout pour mettre fin à un système qui a permis au clan Compaoré de sucer le sang du peuple, pour chasser les acolytes qui ont accompagné Blaise Compaoré dans sa boulimie du pouvoir jusqu’à la forfaiture de l’article 37 que le système voulait  commettre.
Le Code électoral récemment voté  est en droite ligne des aspirations de la majorité des Burkinabè, et est une suite logique de l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014.
Nous voulons dire ceci  à la communauté internationale:
– l’inclusion ne signifie pas impunité et chacun doit tirer les conséquences de ses actes et en assumer l’entière responsabilité. Les acteurs politiques du régime déchu qui ont bafoué les principes de base de la démocratie se doivent de tirer leçons de leurs manquements.
– Si vous ne pouvez pas aider  le peuple burkinabè, ne le dérangez pas. Partout où la communauté internationale a imposé sa vison, il y a  toujours eu massacre, larmes et spoliation du peuple. Le Code électoral sera appliqué et nous allons sortir pour vous montrer que le peuple burkinabè n’est pas prêt à se faire voler son insurrection. Tous ceux qui ont participé à la tentative de modification de l’article 37, comme le stipule la Charte africaine de la gouvernance et de la démocratie, ne peuvent pas prendre part à ces élections de sortie de crise et pour restaurer l’ordre démocratique. C’est clair.
– Si les amis de Blaise Compaoré qui l’ont accompagné dans sa folie n’ont pas la décence  de faire profil bas, nous allons leur montrer que nous,  le peuple burkinabè, sommes encore debout et nous allons le leur faire savoir.

Macky Sall qui s’agite au Sénégal, n’a aucune leçon à donner au peuple burkinabè ; qu’il commence par libérer  Karim Wade avant de nous adresser la parole. Puisqu’il ne jure que par l’inclusion,  Karim Wade a été investi candidat de son parti pour la prochaine présidentielle sénégalaise,  alors qu’il le libère séance tenante. Nous demandons au président sénégalais que nous respectons beaucoup jusque-là, qui a pu arriver au pouvoir grâce au vaillant peuple sénégalais qui a réussi à barrer la route à l’ancien président Abdoulaye Wade, de nous  respecter et d’arrêter d’insulter l’intelligence du peuple burkinabè qui a fait exactement la même chose pour barrer la route à Blaise Compaoré.
La France, elle, a déjà reçu une leçon avec la révolution  tunisienne qu’elle  avait mal appréciée avant de se raviser, que la France ne nous oblige pas à le lui rappeler par  la rue.
Les USA, pour de simples détails, excluent très souvent des candidats de la course à la Maison  Blanche. C’est une grande nation que nous respectons et nous leur demandons justement de soutenir le peuple burkinabè et non des individus de la trempe de Djibrill Bassolé, qui agissent pour des intérêts égoïstes, et qui a soutenu Blaise Compaoré jusqu’à sa chute.
Toujours à propos de  Djibrill Bassolé qui s’excite  comme un dément à l’extérieur, s’il aimait son pays, il ne serait pas allé  pratiquement lui déclarer la guerre depuis l’extérieur comme un lâche. Et dire qu’il a un grade de général. Un grade que nous lui dénions et nous demandons à ce que Djibrill Bassolé soit déchu de ce grade de général de complaisance, offert par Blaise Compaoré et qu’il ne mérite pas!
Dans tous les cas, nous, peuple burkinabè, sommes prêts et attendons son retour. Nous verrons si Djibrill Bassolé est plus fort que son peuple.
Ces individus qui traînent dans les chancelleries à longueur de journées et se lamentent sur leur supposée exclusion des élections, tentent maladroitement de masquer une réalité criarde : ils sont l’incarnation de ce type d’hommes politiques inconséquents et dont le peuple ne veut plus.
La nouvelle loi électorale met les partis politiques sur le même pied d’égalité pour aller à la conquête du suffrage populaire ; il est de la responsabilité de chaque parti politique de se trouver des hommes et des femmes en phase avec les aspirations de notre vaillant peuple.
L’ensemble des OSC du Burkina Faso  lance un appel général à la mobilisation pour  soutenir le Code électoral et la transition.
Nous voulons vous demander, vaillant peuple du Burkina Faso, de vous mettre debout pour lancer la défense de notre insurrection, la défense de la dignité du peuple burkinabè.
Tous pour l’opération “Touche pas à mon insurrection”.

Hommage éternel aux héros de la révolution !
Honneur et fierté au peuple burkinabè !
Vive le Burkina Faso !
Nous vous  remercions.
« Touche pas à ma Constitution! »

La coordination des OSC.

Légende

Ont animé la conférence de presse, (de g. à dr.) Désiré Guinko des « Patriotes du Faso », Marcel Tankoano du Mouvement 21, Idrissa Nogo du Mouvement plus rien ne sera comme avant et Safiatou Lopez de l’Association pour la promotion de la démocratie et de la participation citoyenne (APDC)

ENCADRE

Les Etats-Unis pour une approche inclusive

Les Etats-Unis sont préoccupés par l’adoption, le  7 avril  par le Conseil national de transition, de certains changements au code électoral du Burkina Faso, qui excluent des candidats aux prochaines élections qui avaient exprimé leur soutien à une révision constitutionnelle visant à modifier la limitation des mandats présidentiels à la fin de 2014. Les modifications apportées au code électoral  semblent être incompatibles avec les principes démocratiques de la liberté d’expression,  d’association, de liberté, d’équité, et des élections pacifiques. Nous exhortons le gouvernement de transition, la société civile et d’autres acteurs qui ont contribué à la défense de ces principes démocratiques d’utiliser une approche coordonnée, consensuelle et inclusive dans la conduite des élections.

Communiqué de presse

Marie Harf

Département par intérim porte-parole, Bureau du Porte-parole

Washington DC

14 avril 2015


Comments
  • Quand Blaise et ses acolytes spoliaient, tuaient, affamaient le peuple depuis 27 ans où étiez-vous bonnes gens de la communauté internationale? Où étiez-vous? Au demeurant si vous ne vous êtes toujours pas justifié en disant ne pas vous ingérez dans les affaires intérieur de notre pays. Alors continuer à ne pas vous y ingérer! Si vous n’avez pas eu le courage de dire la vérité et de faire la pression sur ces personnes jusqu’à ce que le peuple sorte se sacrifier et se faire massacrer, alors ne nous forcé pas la main aujourd’hui. C’est vrai que vous aidez ce peuple, et nous vous en sommes reconnaissants, mais un peu de respect et de considération pour nous. Et surtout comprenez que les hommes évoluent, les mentalités aussi et les époques ne sont plus les mêmes. Un peu de respect et de considération pour les peuples Africains auxquels vous voulez tout imposer. Un peu de respect. C’est tout ce qu’on vous demande

    16 avril 2015
  • Cessez de suite l’arrogance jadis réservée aux ex caciques du pouvoir. Vous les OSC “parasites”. Rien que hier sur des motos dême démê, aujourd’hui avec le fruit des pillages et autres soutiens de tailles souterrain, on commence à prendre goût à la haute société, grosse cylindrée, duplexe.. Hé yi OSC, demain n’est que dès l’aube, attention vous n’aviez rien vu. La présente situation qui échoit le Clan COMPAORE est le résultat du refus de l’écoute des voix de la sagesse et de la tolérance. Attention le mirage de billets de banque craquant et reluisant, doublé d’une intolérance perdra certains leadeurs des OSC. Messieurs des OSC consultez les aïeuls, ils vont diront qui sera le future président , du reste pas celui là que la plus part pense pronostiquer. Des pleurs et des regrets au soir du 11 Octobre sera le rendez vous pris pour bon nombre des activistes politiques.

    16 avril 2015

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