HomeA la uneREMIS FULGENCE DANDJINOU, MINISTRE DE LA COMMUNICATION PORTE-PAROLE DU GOUVERNEMENT: « Je ne suis pas issu d’un groupe politique »

REMIS FULGENCE DANDJINOU, MINISTRE DE LA COMMUNICATION PORTE-PAROLE DU GOUVERNEMENT: « Je ne suis pas issu d’un groupe politique »


MAQUETTE JPZ 31/01/2012 1Lors de sa visite aux Editions « Le Pays » le 9 février dernier, le ministre de la Communication porte-parole du gouvernement, Rémi Fulgence Dandjinou, s’est prêté aux questions des journalistes. Un entretien dont nous proposons la substance.

« Le Pays » : Quelles sont vos priorités à la tête du ministère de la communication ?

Rémi Fulgence Dandjinou : La question essentielle c’est faire en sorte que notre presse qui a joué dans la maturation de l’opinion nationale durant ces dix dernières années puisse conserver cette capacité d’être un lieu d’expression des opinions du point de vue contradictoire. C’est, pour le président Roch Marc Christian Kaboré, une obligation. La presse doit être ce qu’elle a été depuis longtemps ; le reflet des diversités d’opinions et le lieu d’expression de points de vue divergents qui, de toutes les façons, doivent concourir à réaliser un Burkina dans lequel tout le monde se retrouve. Il y a, pour la presse en général, différents chantiers. Le premier chantier, c’est la question des conditions de vie et de travail. Cela touche à la fois la presse dans le secteur public comme dans le secteur privé. Dans le secteur public, il s’agit d’un certain nombre d’éléments notamment des questions sociales liées au statut des personnes qui sont par exemple des pigistes qui ont vu leur carrière brisée, non reconstruite. Ces personnes-là sont dans une situation et attendent des rémunérations de la part de l’Etat. Il y a également le cas d’un certain nombre de travailleurs, notamment ceux du SIG (NDLR : Service d’information du gouvernement) qui ont besoin d’avoir un statut en rapport avec leurs responsabilités dans la communication gouvernementale. C’est important pour moi d’insister là-dessus parce que, de l’autre côté, il faut qu’on donne aux médias habituels que sont la radio, la télévision et Sidwaya, les cadres qui leur permettent d’avoir une expression la moins sujette à une pression politique administrative. On a des médias qui sont des médias de service public qui se doivent d’avoir, au niveau du traitement de l’information, un minimum d’ouverture à tous les courants qui sont représentés. A ce niveau-là, il y a un avant-projet de loi qui existait sous la Transition et qui était la loi d’accès aux médias publics sur laquelle nous devons travailler. Pour moi, c’est une question de condition même de travail des agents des médias de service public. Il faut que l’accès de ces médias soit régulé afin que les journalistes, les directions ne soient pas sous la pression de partis politiques ou de pression administrative. Il y a ce que j’appelle le cadre de vie et cela touche aussi le secteur privé avec les questions comme la mise en œuvre de la Convention collective mais, à côté, et comme j’ai été patron de presse, je sais que cette convention ne peut se mettre en place que s’il y a un certain nombre d’accompagnements. Il y a la défiscalisation qui a été actée pour ce budget 2016. Il y a également le fonds d’appui aux médias, d’à peu près 700 millions de F CFA, qui a été mis en place dans le budget. Il faut que nous travaillions à ce que les conditions économiques de l’entreprise de presse privée lui permettent d’assurer ces éléments. Voilà le premier chantier important qui va véritablement occuper toute notre attention. Le second chantier est celui de la Télévision terrestre numérique (TNT) qui, pour moi, est un chantier majeur parce que c’est un défi technologique et un défi également en termes d’accès à des contenus qui sont en phase avec nos réalités et nos aspirations de développement. Ce chantier, il faut que nous l’activions ; il est en très bonne voie. Il faut, aujourd’hui, permettre que les Burkinabè, dans les mois à venir, aient tous accès à une télévision avec des contenus locaux. N’oublions pas que dès 2020, le numérique va toucher également la radio. Si nous perdons du temps par rapport à la télévision les choses risquent d’être difficiles, le délai de l’UIT étant 2017. En restant dans la logique de la radio, il faut aussi, dans le contexte dans lequel nous sommes, arriver à donner à la radio nationale, une couverture nationale. Aujourd’hui, d’après les éléments qui me sont donnés, à peine 40% du territoire est vraiment couvert. Le chef de l’Etat a une oreille attentive là-dessus parce que c’est quand même une question de sécurité nationale. Nous avons besoin de seize émetteurs environ dans les mois à venir, qui vont nous permettre de couvrir au moins 80% du territoire national. Si l’on prend cet aspect des conditions de vie des travailleurs du privé et du public, si on prend cette question de la mise en œuvre de la TNT, voilà les deux éléments sur lesquels nous devons avancer en tenant en compte que, parfois, ces deux éléments se rejoignent et que ce ne sont pas des cloisons totalement fixées.
Comment comptez-vous mettre fin à cette forme de discrimination entre la presse publique et privée en matière de dons et de soutiens de la part des partenaires au développement ?
Je suis aussi issu du privé comme vous, mais n’oublions pas quand même que les médias publics sont des médias qui sont astreints à des obligations. C’est vrai que le cahier de charges des médias n’est pas encore en œuvre mais, une des recommandations de la Commission en charge de la gestion des médias dans le cadre de la Commission de réconciliation nationale et des réformes, c’était justement que l’on définisse ce cahier de charges. Il est donc impératif qu’il y ait des charges qui soient définies pour les médias de service public. Les médias privés ont besoin d’avoir l’égalité d’accès à un certain nombre d’éléments, notamment la question de la publicité étatique. Il faut que l’on réfléchisse là-dessus pour qu’effectivement cette publicité ne soit pas grevée par les médias de service public et que des études de Médiamétrie puissent permettre une répartition juste de cette manne publicitaire par rapport aux cibles qu’on veut toucher. L’aspect de l’accès à l’information ; je l’ai dit sur le plateau de la télévision nationale, il n’y a pas de chasse gardée de l’information. Autant la presse privée recherche l’information, autant les médias de service public vont rechercher l’information mais, la contrainte par exemple des trois tiers c’est-à-dire un pour le gouvernement, un pour le parti majoritaire, un pour l’opposition, ne se pose pas de la même manière à un média de service public qu’à un média privé. Il nous faudrait donc accepter que le fonds que l’on met en place doit permettre de soutenir l’évolution économique des médias privés et que les partenariats qui se développent à travers des cadres bilatéraux et multilatéraux soutiennent le développement des médias de service public. Le fonds qu’on met en place, d’une valeur de 700 millions de F CFA, le relèvement de l’aide notamment la subvention, doivent permettre d’accompagner les médias. Le gouvernement et mon ministère sont prêts à accompagner tout média dans le cadre d’un partenariat privé qu’il faudrait développer et où il y aura besoin de garanties ou de cautions ; le fonds sert à cela et l’on peut accompagner effectivement les médias dans ce cadre-là.
Il s’agit principalement des dons que des partenaires remettent à des organes publics et dont la presse privée ne bénéficie pas.
Pour le cas de Sidwaya, il y a eu un appel à candidature mais il faut comprendre que les partenaires aussi, par définition et chez les Occidentaux, la presse privée est une entreprise commerciale. C’est vrai que les conditions dans lesquelles nous travaillons ici nous pénalisent. Mais comment allez-vous demander à un partenaire de prendre de l’argent de ses contribuables et venir le donner à quelqu’un qui fait du business ? C’est un peu difficile. Il nous faut poser les choses de façon relativement honnête et claire.
Ce qui est absurde ici, c’est que les médias aussi bien publics que privés sont sollicités au même titre, par les chancelleries qui font ces dons. Aussi la tendance est-elle de croire et d’admettre que les médias publics ne font pas plus du service public que les médias privés comme L’Observateur ou « Le Pays ». Nous faisons tous un travail de service public ; nous informons, nous conscientisons.
Je considère que les médias que l’on appelle médias d’Etat sont des médias qui ont vocation d’assumer en particulier le service public et je le dis notamment en ce qui concerne les médias, audiovisuels. Ce qui a été rendu possible dans notre pays, c’est grâce aux médias, notamment les médias privés qui ont permis cette montée de l’opinion ; c’est donc du service public, l’information qui a été faite. Pour autant, je pense qu’il nous faut poser les questions de façon relativement simple. Les contraintes auxquelles par exemple ces médias sont soumis, les médias privés ne sont pas soumis aux mêmes contraintes ; la façon de travailler n’est pas la même. C’est pour cela que quand vous m’avez demandé mes objectifs, j’ai dit qu’il faut permettre à ces médias également d’avoir une liberté de travail en leur enlevant notamment la charge du poids administratif et politique et en transmettant au SIG une partie de la communication gouvernementale qui doit être faite. Mon propos est là ; j’essaie d’être simplement logique. Si on fait une entreprise qui est une entreprise de presse, qui a vocation, comme toute entreprise, à avoir une rentabilité, même si elle est faible ; j’ai participé à des travaux du Premier ministre Luc Adolphe Tiao qui avait dit, à l’époque, de trouver une fiscalité spécifique aux médias pour tenir compte de la spécificité du travail dans lequel œuvrent ces entreprises. Il faut comprendre que, pour un certain nombre de bailleurs de fonds, dans la logique, c’est du privé. Comment peut-on donner des subsides à des privés pour qu’ils fassent du business ? Cela renforce, de l’autre côté, le service public au niveau des médias d’Etat. Si on leur donne de l’argent, des subsides, il faut qu’en retour, l’accessibilité de tous les citoyens à ces médias soit garantie, que le point de vue de tout le monde puisse s’exprimer à l’intérieur. Je prends l’exemple de Sidwaya. L’ambassade de Chine Taïwan relance encore l’appel à candidature, elle définit les conditionalités de l’appel. Je pense que si vous y postulez et que vous respectez les conditions, vous pouvez être retenu. Je pense aussi que le doyen Sigué le sait, il y a des possibilités de nouer des partenariats privé-privé dans le cadre notamment des médias qui peuvent apporter un plus à ces médias tout comme également trouver, avec certains partenaires, la possibilité de le faire. Ce n’est pas parce que l’on couvre de la même façon des événements qu’on va dire qu’on va traiter tout le monde exactement de la même façon. C’est pour cela que je dis que la question de la publicité étatique doit être réglée. Il faut que des études d’audience, les publications, le nombre de tirages soient connus pour que les différents supports qui coiffent les différents médias soient utilisés à leur titre, à leur réalité par les annonceurs, les communicants, etc. Je ne m’attends pas à dire à des partenaires d’aller donner 200 ordinateurs au journal « Le Pays », parce que, pour moi, il y a une logique qui doit sous-entendre cet élément. Je le dis d’autant plus que je suis issu du privé ; je sais de quoi il ressort mais je reste convaincu que c’est au privé également d’arriver à trouver une solution.
Nous sommes d’accord mais faire un distinguo en recourant à l’appellation médias de service public pour les uns et non médias de service public pour les autres…
Si c’est cela, je peux l’admettre. Tout le monde fait du service public mais peut-être que les médias d’Etat sont plus contraints ou moins contraints, je ne sais pas mais je pense qu’il y a certainement au niveau des privés et du public, une vocation de service public.
« Le ministère ne va pas définir dans quelle direction on va aller. Il va s’assurer de la gestion parcimonieuse de ce fonds en respectant les statuts et les règlements qui ont été élaborés»

Comment comptez-vous gérer le fonds de soutien de l’Etat à la presse privée ; les 700 millions de F CFA ?

Il faut qu’on mette en place le fonds, les statuts. Il y a un certain nombre d’idées qui sont mises sur la table. On ne va pas faire de prêts. C’est de voir comment on peut faire des actions structurantes pour l’ensemble des médias. Ensuite, est-ce que cela peut servir parfois comme un fonds de garantie sur certains éléments au niveau des banques ? Il y a tout un ensemble d’éléments qui sont jetés là-dessus mais il nous faut déjà mettre en place le fonds, avec les partenaires. C’est une bataille qui a été menée notamment par des doyens comme M. Sigué ou Edouard Ouédraogo de L’Observateur Paalga. Comment faire pour que les actions soient plus structurantes, que ce ne soit pas des aides sporadiques qui sont données et qui ne touchent pas, de façon structurante, l’ensemble de la presse notamment le secteur privé ? A ce niveau, il faudrait mettre tous les acteurs autour de la table et qu’ensemble, l’on définisse dans quelle direction on veut aller et quels sont les choix qu’on veut faire. A partir du moment où ce fonds va être renouvelé, il y a des possibilités de choisir, de façon sectorielle, les actions à mener. Le ministère ne va pas définir dans quelle direction on va aller. Il va s’assurer de la gestion parcimonieuse de ce fonds en respectant les statuts et les règlements qui ont été élaborés et, pour le reste, les acteurs de la presse vont définir comment ils vont l’utiliser parce que ce sont eux qui savent exactement dans quels domaines l’apport et le soutien doivent être faits. Il faut que les entreprises soient rentables et viables et que cela permette d’assurer aux journalistes un minimum de traitement pour pouvoir assurer de la décence et de la liberté dans le travail qu’ils font.

Il était de plus en plus question, sous la Transition, d’aider la presse dans le domaine de l’imprimerie en mettant à sa disposition une rotative. Ce projet est-il toujours d’actualité ?

La question de la rotative, on en parle depuis toujours dans notre pays. Comme disait le doyen Edouard Ouédraogo, est-ce que les coûts nous permettront de rentabiliser cet investissement ? Est-ce qu’on aura suffisamment de travail pour le faire ? Est-ce qu’on aura les 4 ou 7 milliards de F CFA nécessaires pour mettre en place cette rotative ? Ce sont autant de questions qu’il faut analyser. C’est pour cela que le fonds d’aide de l’Etat est là. Il faut des discussions avec les acteurs et qu’ils priorisent dans quels domaines ils veulent évoluer. A ce moment, si toute la presse privée ou écrite, parce qu’il ne faut pas oublier que le fonds aide également l’audiovisuel, fait le choix d’avoir une rotative, il faut qu’on voit comment on peut trouver des partenariats avec des Etats qui peuvent nous permettre de supporter cette rotative et la mettre au service de la presse. Il semble aujourd’hui que ça devient de plus en plus une nécessité. Mais encore faudrait-il que l’on puisse en supporter le coût parce que mettre une rotative pour qu’elle ne soit pas rentable et fonctionnelle, cela peut poser un problème. Il ne faut pas que l’effort du partenaire soit dirigé vers une action qui ne serait pas pérenne.
La presse étant partie prenante dans la construction de la démocratie, quelle pourrait être la part de l’Etat dans la mise en place d’une centrale d’achat de consommables ?

Le Premier ministre, lors de son discours de politique générale, est revenu plusieurs fois sur la question des centrales d’achat et des GIE. Cela devient une nécessité pour ce qui concerne la presse, pour qu’un certain nombre de consommables soit pris en compte et que la massification arrive à réduire un peu les coûts. Il nous faut voir comment nous allons évoluer pour que ces centrales arrivent à se mettre en place à différents niveaux pour permettre de réduire les coûts et faciliter l’approvisionnement de la presse. C’est une réalité soit par les centrales d’achat, soit par les principes de GIE effectivement une opportunité à saisir d’autant plus que ça fait partie des solutions que le Premier ministre propose pour sortir de la situation de hausse de prix ou de pression d’un certain nombre d’acteurs sur les autres échelons de la production.

Quel regard portez-vous sur la presse nationale dans son ensemble ?

Je suis content du travail ; mais pas de façon béate. Je sais qu’on a des limites. Il y a des éditoriaux qui ont marqué les uns et les autres dans l’histoire de notre pays. Un de ces éditoriaux, si je ne m’abuse, est celui signé par M. Jérémie Sigué en janvier 2010 (Ndlr. Il s’agit du fondateur des Editions « Le Pays »). Dans la même logique, j’ai lu en 2014, deux ou trois mois avant les événements tragiques, ce que M. Zida (Ndlr. DG Sidwaya) a écrit dans l’événement. C’était également très très fort. Nous avons, sur ce point-là, des moyens extrêmement limités par rapport à ceux dont dispose la presse sénégalaise ou ivoirienne, mais nous avons une qualité que ces pays n’ont pas. Nous avons atteint un niveau de qualité aujourd’hui que tout le monde reconnaît. C’est à nous de travailler pour ne pas tomber dans un certain nombre de dérives, notamment tout ce qui est baisse de qualité mais également dans des prises de positions sectaires. Nous avons des médias qui ont une crédibilité acquise par le soin de certains de nos aînés qui fait aujourd’hui que nous devons rester dans cette logique. Le travail est plus important aujourd’hui notamment au niveau des nouveaux qui apparaissent dans la presse publique comme au niveau des médias audiovisuels. A ce niveau, parfois, la réactivité que l’on veut donner à ces médias, peut amener à faire un certain nombre d’erreurs. Avec les événements du 15 janvier (Ndlr attaques terroristes) tout ce que la presse a pu avoir comme couverture et comme risques également pour la vie de certaines personnes, nous oblige à regarder de façon très professionnelle, quelles sont les limites qu’on peut avoir à ce niveau. Je ne dirai pas qu’il y a un recul dans la presse burkinabè, mais je pense que la maturation de l’opinion publique, ce qui a permis notamment tous ces changements qu’a connus le pays, la presse y a joué un rôle déterminant parce qu’elle a été, pendant des années, l’unique canal où on pouvait exprimer des idées contraires et faire des propositions contraires.

D’aucuns disent qu’en nommant deux responsables de presse comme vous et Alpha Barry, le nouveau régime cherche à couper l’herbe sous le pied de la presse. Que leur répondez-vous ?

Lorsqu’on fait comme moi, un emprunt bancaire pour monter une entreprise, et que la fonction de ministre est une fonction qui est extrêmement éphémère, on ne doit pas tuer son entreprise pour ça. Je ne pense pas non plus que les efforts qu’Alpha Barry a faits pour monter sa radio et la crédibilité qu’il a acquise, il va les remettre en cause pour une fonction. Je pense que nous avons été appelés et moi personnellement, j’en suis fier parce que je ne suis pas issu d’un groupe politique. On a estimé que, dans la vie du Burkina à cet instant-là, on pouvait apporter quelque chose de plus. J’ai choisi de nommer un jeune directeur, Ismaël Ouédraogo, qui n’est pas forcément tendre avec moi. L’anecdote c’est qu’à la sortie du premier conseil des ministres, il a été l’un des plus durs avec moi, mais cela ne m’a pas empêché de le nommer directeur de Burkina Info deux jours plus tard, parce que pour moi, le traitement de l’information n’a rien à voir avec ce qu’on peut dire. De toute façon, nous sommes des patrons de presse ; nos médias ont acquis leur statut par la crédibilité qu’ils ont, nous n’avons aucun intérêt à tuer nos médias. Ceux qui pensent qu’on est arrivé là-bas pour museler la presse, il n’y a pas qu’Oméga et Burkina Info ; il y a plein d’autres organes qui vont se créer ou qui existent déjà ; on ne musèle pas la presse et on n’a aucun intérêt à le faire. On a juste besoin de nous pour faire un travail qui nous a été confié, moi dans le domaine de la communication parce que le président a estimé que je pouvais apporter quelque chose et Alpha Barry aux affaires étrangères. Plus qu’autre chose, ce sont nos compétences, j’ai la faiblesse de le penser, qui nous ont amenés là-bas. Ce ne sont pas nos organes de presse. De toute façon, Oméga et Burkina info ne sont que deux organes dans un monde où ça crée et ça se créera encore. Penser donc museler un organe ou l’expression de personnes à travers le choix du premier responsable de cet organe comme membre du gouvernement, est pour moi un argument trop léger. Il y a certainement, à mon avis, notre implication, à un certain niveau dans le travail de la presse ; pour Alpha Barry, il dispose d’un réseau à l’international que nul ne peut lui refuser, qui fait qu’on a besoin de ces personnalités dans le gouvernement à un moment donné, mais ça aurait pu être d’autres personnes.
Propos retranscrits par Christine SAWADOGO


Comments
  • J espère que votre tournée vous conduira au siège du journal Le Soleil a Ouahigoya en face de la Direction des Impots.

    10 février 2016

Leave A Comment