HomeA la uneREMOUS AU SEIN DU FPI :Va-t-on vers une implosion du parti ?

REMOUS AU SEIN DU FPI :Va-t-on vers une implosion du parti ?


Va-t-on vers une implosion du Front populaire ivoirien (FPI)? En tout cas, c’est la question que l’on est en droit de se poser face aux remous qui secouent actuellement le parti de l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo. A l’origine de cette crise, les réaménagements opérés au début du mois de juillet au sein du directoire du parti par l’actuel président, Pascal Affi Nguessan. Cela semble être la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, tant la crise couvait depuis longtemps entre modérés et radicaux par rapport à l’orientation de la lutte, depuis l’incarcération de leur mentor à La Haye.

 

Affi N’guessan s’est attiré la foudre des radicaux&

 

Si pour les uns, dont Affi N’guessan, le parti doit survivre à son fondateur et continuer la lutte pour la reconquête du pouvoir, pour les autres, la libération de Laurent Gbagbo reste le seul combat qui vaille la peine d’être mené à l’heure actuelle. Car Laurent Gbagbo est l’âme du parti et il n’est pas question d’en tourner la page. Ce serait une trahison. Est de ceux-là, Laurent Akoun, précédemment Secrétaire général et porte-parole du parti, nommé par Affi N’guessan comme vice-président chargé de la vie du parti.

En procédant à ce remaniement pour insuffler un nouveau dynamisme au parti, et changer de stratégie face au pouvoir, Pascal Affi N’guessan s’est attiré la foudre des radicaux qui ne veulent pas faire le deuil de leur mentor.

Ces derniers lui reprochent d’avoir agi de façon unilatérale, sans en avoir prévenu auparavant le Secrétariat exécutif afin de faire valider ses propositions de nominations. Pour eux, Affi N’Guessan s’est arrogé des prérogatives qui reviennent à d’autres instances du parti comme le Congrès, la convention ou le Comité central. C’est pourquoi ils ont décidé de saisir le Comité de contrôle du parti pour demander l’invalidation de cette décision, illégale à leurs yeux. En criant haro sur le baudet Affi, ils entendent, au-delà de toute chose, remettre en cause le choix de sa ligne, afin d’éviter que leur mentor ne soit laissé aux oubliettes et abandonné à son sort à la CPI. Ce d’autant plus que dans la composition du nouveau bureau, le poste de secrétaire chargé de coordonner la lutte pour la libération de Gbagbo, n’aurait pas été attribué.

 

Les ingrédients d’une rupture semblent réunis

 

Omission volontaire ou simple oubli ? Seul l’intéressé pourrait y répondre. En tout cas, si tel était le cas, il faut avouer qu’Affi N’guessan offre bien des verges à ses adversaires pour se faire fouetter, d’autant plus que si on les en croit, outre ce péché, dans la forme, le document ne présenterait ni le logo, ni le cachet du parti. De là à soupçonner le président N’guessan de vouloir enterrer Laurent Gbagbo et de rouler pour sa propre chapelle, le pas est vite franchi par certains de ses détracteurs pour qui, il aurait fait le ménage pour mieux s’installer, en écartant des instances de décision de grands cadres et militants du parti, pour en coopter d’autres de la 25ème heure, certainement acquis à sa cause. Tout cela, avec un agenda caché en vue de la présidentielle de 2015.

La guerre qui était latente, est maintenant déclarée entre les leaders du FPI. Et tout porte à croire que la confirmation des charges contre Laurent Gbagbo, qui ouvre la voie à un procès probablement long à la CPI, a fini de creuser le fossé entre ses héritiers politiques, face aux échéances électorales qui se profilent à l’horizon.

En tout état de cause, le FPI est à une étape cruciale, voire décisive de son existence où il pourrait jouer sa survie. Pour l’heure, avec ces développements, l’unité du parti est fortement ébranlée et les ingrédients d’une rupture semblent réunis, même si personne ne semble vouloir en prendre l’initiative. Et cela s’entend parce que quitter le FPI, c’est aller créer un nouveau parti et recommencer un nouveau combat, sans base. Pas sûr que les dirigeants actuels veulent se risquer à ce jeu pénible, en abandonnant l’héritage d’un parti aussi emblématique que le FPI. Maintenant, l’on se demande si Pascal Affi N’guessan, lui-même, survivra à cette fronde ou si les acteurs sauront faire preuve de hauteur et de grandeur d’esprit, pour éviter au parti une implosion qui risque de le fragiliser davantage. En tout cas, si les uns et les autres ne reviennent pas à de meilleurs sentiments, ce pourrait être la mort politique du FPI, voire de son mentor qui, de toute évidence, est dans l’attente d’un long et éprouvant procès dans lequel il aura pourtant besoin du soutien des siens.

 

Outélé KEITA

 

 


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