HomeA la uneRENCONTRE SIMON COMPAORE/ KOGLWEOGO DE GOUDRIN : Le témoignage d’un participant

RENCONTRE SIMON COMPAORE/ KOGLWEOGO DE GOUDRIN : Le témoignage d’un participant


Suite à l’article paru dans notre édition n°6331 du 24 avril 2017  et faisant cas d’une rencontre avortée entre le ministre d’Etat, ministre de la Sécurité, Simon Compaoré, et les Koglwéogo de Goudrin le dimanche 23 avril dernier, la direction de la communication dudit ministère nous a envoyé une mise au point qui a été publiée dans notre édition du mardi 25 avril 2017. « La direction de la communication tient à préciser que l’agenda du week-end du ministre d’Etat, ministre de la Sécurité, Simon Compaoré, n’a nullement comporté un rendez-vous avec les Koglwéogo de Goudrin. Les faits relatés dans cet article ne sont donc pas avérés ». En tout cas, contrairement à ce que dit la mise au point, le ministre Simon Compaoré, à en croire le 1er conseiller du groupe koglwéogo, avait bien rendez-vous ce jour-là, avec le groupe d’autodéfense à Goudrin. En fait, que s’est-il passé ? A l’origine des faits, voilà ce que nous a confié notre interlocuteur, Ousséni Kaboré.

 

Le Pays : Est-il vrai que vous devriez avoir rendez-vous avec le ministre Simon Compaoré, le 23 avril dernier ?

 

Ousséni  Kaboré: « Un jour, j’étais à la gendarmerie de Saaba quand mon téléphone a sonné. La personne au bout du fil m’a expliqué qu’elle est passée me manquer à notre siège. Elle m’a rejoint à la gendarmerie de Saaba. Arrivée, elle est entrée dans le bureau du CB et ce dernier m’a appelé au téléphone. Je suis entré dans son bureau. C’est là que la personne en question a expliqué qu’elle était venue échanger avec nous, de la part de Simon Compaoré. Elle nous a demandé de choisir une date à laquelle le ministre pourrait passer échanger avec nous. Nous avons choisi la date du 16 avril, mais notre interlocuteur nous a fait remarquer que c’était le jour de Pâques. Nous avons donc pris la date du 23 avril 2017. A l’approche de cette date, je l’ai rappelé  pour confirmer le RDV. Il l’a confirmé. Je lui ai demandé si nous pouvions convoquer la presse et sur cette question, il a dit n’avoir pas reçu d’autorisation, et qu’il nous reviendrait. Le dimanche 23 avril, le matin, il nous a appelés pour le croiser à la gendarmerie de Saaba et les conduire à notre siège. Nous avons désigné quelques éléments qui nous ont accompagnés à la gendarmerie. Quand nous sommes arrivés au lieu du rendez-vous, notre contact (un commissaire) nous a informés que le ministre Simon les a envoyés pour échanger avec nous. Ils nous ont demandé de nous asseoir en attendant le CB qui était absent. Quand ce dernier est revenu, on nous a demandé de désigner deux personnes pour entrer dans le bureau du CB… On nous a servi du café et du thé. Ils nous ont dit que Simon Compaoré a demandé d’échanger avec nous en attendant son arrivée, mais que l’ordre du jour allait porter sur deux points : la tenue et les armes que portent nos éléments… Avant d’aller échanger avec nous, ils nous ont demandé de déposer nos armes. Nos armes ont été prises et mises dans un véhicule d’un des nôtres. Quand nous avons fini, ceux qui nous ont dit qu’ils venaient avec Simon ont démarré et ont été guidés par un de nos éléments pour rejoindre notre siège. Arrivé à la porte de notre siège, notre contact (le commissaire) nous a appelés. Il y avait six véhicules dans le cortège, mais seul notre contact est descendu du véhicule. Il m’a expliqué qu’il y avait trop de monde et qu’eux, ils ne pouvaient pas entrer. Il nous a demandé de prendre les chefs des villages et de désigner 10 personnes des Koglwéogo pour repartir à Saaba échanger avec la délégation. Nous leur avons fait comprendre que la foule ne leur ferait rien et qu’elle était là juste pour voir ce qui se passerait. Nous sommes repartis rendre compte à la population mobilisée, mais celle-ci a refusé l’idée d’une délégation pour repartir à Saaba… Et les occupants des véhicules sont repartis ».

 

Propos recueillis par Michel NANA

 

 


Comments
  • Le ministre de la sécurité avait bel et bien fait savoir dès le départ, que le gouvernement n’impose nulle part des Koglwéogo.Il a précisé qu’il s’agit de structures locales non étatiques qui choisissent délibérément d’assurer la sécurité de proximité pour les citoyens. Le rôle du gouvernement se limite à un encadrement de ces structures pour qu’elles n’agissent pas en dehors de la loi et des principes républicains des droits humains .C’est ainsi que beaucoup de Koglwéogo ont abandonné les sévices corporels contre les présumés voleurs et bandits qu’ils appréhendaient.

    2 mai 2017
  • le parTie au pouvoir

    2 mai 2017
  • Ecoutez, ceux qui persistent à vouloir diaboliser les Koglwéogos, se diabolisent eux-mêmes et sont peut-être de connivence avec les voleurs que les Koglwéogos traquent. Certes, au début, les Koglwéogo avaient des agissements aux antipodes des valeurs républicaines. Mais, avec les sensibilisations du ministre de la sécurité, Simon Compaoré, beaucoup de Koglwéogos sont à présent entrés dans la république par la grande porte. Ainsi, ils collaborent avec les forces de sécurité en matière de renseignement à qui ils remettent sains et saufs des bandits, objets de leurs braves captures, pour suite judiciaire à donner. Les Koglwéogos ont un avantage que beaucoup de citoyens ordinaires n’ont pas. A savoir que les Koglwéogos ont le courage de signaler et traquer des bandits pendant que certains citoyens ont peur de dénoncer des bandits. Par conséquent, chacun a un rôle important à jouer, citoyens ordinaires et Koglwéogos. Toutes les initiatives qui peuvent concourir à renforcer la sécurité, sont à encourager, pourvu qu’elles se fassent selon les normes républicaines.

    2 mai 2017

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