HomeLignes de mireRENCONTRE DE TUNIS SUR LA LIBYE :Il ne jamais tard pour bien faire

RENCONTRE DE TUNIS SUR LA LIBYE :Il ne jamais tard pour bien faire


Trouver une solution aux problèmes sécuritaires de la Libye est depuis un certain temps, au centre des préoccupations de la Ligue arabe et surtout des chefs d’Etat des pays voisins de la Libye. C’est dans ce cadre que s’est ouverte à Tunis, le 14 juillet, une rencontre entre les ministres des Affaires étrangères de la Tunisie, de l’Egypte et de l’Algérie ; une rencontre au cours de laquelle les différents participants ont affiché clairement leur volonté d’appréhender avec suffisamment de clarté, la situation politique en Libye, afin de « parvenir à une solution aux problèmes qui entravent le retour de la sécurité dans ce pays ».

 

Depuis la mort du colonel Kadhafi, la Libye est en proie à une insécurité sans précédent

 

Une initiative opportune, louable, qui confirme la justesse de cette sagesse africaine qui veut qu’on ne ménage aucun effort pour aider à éteindre le feu qui brûle la case du voisin. Cette réunion des pays voisins de la Libye est si opportune qu’on se demande d’ailleurs pourquoi elle n’est pas intervenue plus tôt. On sait en effet que depuis la mort du colonel Kadhafi, la Libye est en proie à une insécurité sans précédent qui a totalement détruit les fondements même de l’Etat, et réduit à néant la base de son économie, c’est-à-dire la production pétrolière. Les ministres des Affaires étrangères des Etats concernés sont ainsi convenus de la création de deux commissions dont les missions seront de réfléchir à une meilleure façon de parvenir à un apaisement de la situation de guerre qui prévaut entre les différentes milices et ce qui reste de l’Etat central. Le premier acte à poser dans ce sens sera alors une intensification des activités de renseignements et surtout le partage d’informations dont dispose chaque pays sur la situation politique et l’existence des différentes milices qui se partagent la Libye. Il s’agit ensuite de créer les conditions d’un dialogue entre les Libyens, «afin de trouver des solutions pacifiques et éviter la recrudescence de la violence et du chaos dans le pays ». 

 

La tâche de reconstruction de la Libye sera ardue

 

A ce jour, ce qui reste de la grande Jamahiriya arabe libyenne est le fantôme d’un Etat naguère puissant, à l’économie solidement soutenue par une importante production pétrolière, et qui assurait à des populations une prospérité matérielle incontestable. La disparition de l’armée libyenne dont les reliques sont désormais aux mains d’innombrables milices, non seulement empêche le fonctionnement normal d’un Etat digne de ce nom, mais aussi et surtout, rend infructueuse toute initiative tendant à ramener la sécurité dans ce pays. Du reste, au moment même où s’ouvrait cette rencontre, on annonçait encore de nouveaux affrontements entre milices rivales dans la ville de Zintan, pour le contrôle de l’aéroport. Ces affrontements devenus quasi quotidiens en Libye, ne peuvent laisser indifférents des Etats comme la Tunisie et l’Egypte dont les efforts pour construire un Etat républicain, pourraient être mis à mal par l’expertise que pourraient proposer les groupuscules islamistes libyens à leurs frères islamistes voisins. Au demeurant, les risques de propagation de l’insécurité dans laquelle vivent les Libyens, sont réels à cause de la porosité des frontières, qui facilite la circulation des armes de tout calibre. Les participants à la rencontre de Tunis ont clairement reconnu que « la stabilité dans la région ne pourra se réaliser qu’à travers des interventions en faveur de la réconciliation en Libye ». Il y a lieu de se réjouir de cette initiative qui permet de poser, avant tout, des bases solides pour une recherche de solutions à l’insécurité qui règne en ce moment en Libye. Mais il ne faut pas être dupe ; la tâche de reconstruction de la Libye sera ardue. 40 années de dictature, ça ne peut que laisser de profondes séquelles.

 

Dieudonné MAKIENI


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