HomeA la uneRENTREE SCOLAIRE 2017-2018 La nécessité de préserver l’intérêt des apprenants

RENTREE SCOLAIRE 2017-2018 La nécessité de préserver l’intérêt des apprenants


Hier, 2 octobre, a été marqué par la rentrée scolaire 2017-2018. Elle s’effectue dans un contexte caractérisé par l’incivisme ambiant et par des appréhensions d’ordre sécuritaire, notamment dans les zones en proie aux attaques terroristes. Le remède à ces deux fléaux qui sont en passe d’ébranler les fondements de l’école de la République, passe prioritairement par un engagement individuel et collectif à leur barrer la route. De ce point de vue, les élèves doivent se rendre à l’évidence que rien de grand, de durable et de beau ne peut émerger de la culture de la chienlit, de la violence, de l’indiscipline, de la fraude ni des addictions. L’école, par définition, outre le fait qu’elle est un cadre d’apprentissage de connaissances cognitives, est aussi un haut lieu d’apprentissage de la tolérance, de la solidarité, de l’amour du travail bien fait, bref du vivre-ensemble. Une République dont les enfants font fi de ces valeurs, n’a point d’avenir. C’est vrai que par moments, l’on ne peut pas empêcher les élèves de donner de la voix pour plus d’encadrement de qualité et de mieux-être, mais de là à transformer nos enceintes scolaires en des sanctuaires de la contestation violente au quotidien, de la défiance vis-à-vis de l’autorité administrative et pédagogique, il y a un pas qui, malheureusement, a été déjà franchi. Les exemples qui l’illustrent sont légion, si fait qu’il y a urgence à inverser les tendances à ce niveau. Relativement à l’autre fléau, les menaces terroristes au Sahel burkinabè à l’endroit de l’institution scolaire, l’Etat, de même que les communautés locales, doit tout mettre en œuvre pour garantir aux apprenants et à leurs formateurs, un environnement où ils n’exercent pas leurs activités avec la peur au ventre. L’Etat a l’obligation politique et les communautés locales l’obligation morale de s’investir sans relâche pour que les forces de l’obscurantisme et de la pensée unique ne prennent pas en otage l’école de la République.

Bien des défis restent à être relevés

Car, ne n’oublions pas, l’école est le creuset de l’apprentissage de la pensée rationnelle et critique. De ce fait, elle apparaît comme le passage obligé de la quête de la culture humaniste et démocratique. C’est essentiellement pour cette raison d’ailleurs qu’elle est la cible de tous ceux qui croient dur comme fer, que les vérités, leurs vérités, sont figées et éternelles. Une école qui fonctionne selon ce paradigme, n’en est pas une. C’est plutôt un centre de dressage et d’endoctrinement individuel et collectif pour forcenés. Toute chose qui est aux antipodes des valeurs prônées par la République. Un autre problème auquel l’Etat doit ici et maintenant trouver solution, est celui lié aux heures de vacation dans les établissements publics. En rappel, le gouvernement, pour faire face au manque d’enseignants au secondaire, a initié cette formule. Celle-ci consiste à attribuer des heures supplémentaires aux enseignants de l’Etat, moyennant une compensation financière. En plus de cette catégorie de profs, il est souvent fait appel à un personnel non qualifié, pédagogiquement parlant, pour dispenser des cours, notamment dans les disciplines scientifiques. Dans l’absolu, cette stratégie n’est pas mauvaise. Seulement, l’on peut faire le constat que la solution est en passe de devenir le problème. En effet, bien des enseignants liés à l’Etat par ce contrat, se plaignent de n’avoir pas été désintéressés alors qu’ils ont rempli leur part de contrat. Si cela est avéré, c’est l’Etat qui a failli. De ce point de vue, l’on peut lui suggérer de tenir dans les meilleurs délais, ses engagements. En rapport toujours avec la question des heures de vacation, il nous est revenu que si l’Etat rechigne à payer certaines heures de vacation, c’est parce que celles-ci sont devenues un véritable deal par lequel des enseignants indélicats, de connivence avec des chefs d’établissements tout aussi indélicats, s’arrangent pour se faire payer des heures indues. L’un dans l’autre, l’on peut avoir l’impression que les heures de vacation sont en train d’empoisonner la vie scolaire. D’où la nécessité de repenser la formule. La solution pérenne serait de mettre davantage l’accent sur le recrutement du personnel enseignant. Certes, un effort est fait dans ce sens, mais la réalité du terrain laisse percevoir que cela représente une goutte d’eau dans la mer. Bien d’autres défis restent à être relevés, si l’on veut véritablement que l’institution scolaire réponde, comme il sied, aux attentes des populations et à celles de la nation. Pour ce faire, chaque acteur de la chaîne éducative (élèves, enseignants, parents d’élèves, Etat) doit jouer avec responsabilité sa partition, en ayant en tête que ce qui compte le plus, ce sont les intérêts bien compris des apprenants.

SIDZABDA


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