HomeA la uneREPONSE DU CDP AU PREMIER MINISTRE : « La lutte politique n’autorise pas toutes les bassesses »

REPONSE DU CDP AU PREMIER MINISTRE : « La lutte politique n’autorise pas toutes les bassesses »


 

Ceci est la réaction du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) à la récente sortie médiatique du Premier ministre Paul Kaba Thiéba. Pour l’ex-parti au pouvoir, cette sortie cache mal une incompétence. Lisez !

 

Dans une récente déclaration faite devant l’alliance des partis de la majorité, le Premier Ministre Paul Kaba Thiéba n’a rien trouvé de mieux à dire que de s’en prendre au CDP et à la NAFA, avec des propos qui donnent l’apparence  qu’il était en proie à une véritable crise de delirium tremens, consécutive à un usage abusif d’alcool. Sinon comment comprendre qu’un homme en charge de la direction de notre pays puisse prononcer en public de telles élucubrations.

Notre parti, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), est habitué à subir occasionnellement des attaques verbales virulentes et infantiles de la part des responsables du pouvoir, chaque fois qu’ils se trouvent pris au piège de leur propre incurie face aux enjeux de la gestion du pays.

Lorsqu’ils n’arrivent pas à résoudre les problèmes de l’insécurité dramatique dans laquelle le pays se trouve plongé depuis leur arrivée au pouvoir, c’est le CDP qui en est responsable. Et de brandir l’épouvantail d’un vaste complot qui serait ourdi depuis la Côte d’Ivoire par le Président Blaise Compaoré et par d’autres anciens dirigeants en exil pour déstabiliser le Burkina, de connivence avec les mouvements terroristes. Il y a longtemps que les Burkinabè n’adhérent plus à cette rhétorique stupide. Si tant est qu’ils y ont jamais cru.

Personne ne se réjouit de la situation déplorable dans laquelle notre pays se trouve embourbé, du fait des attaques terroristes presque quotidiennes qu’il subit dans le Sahel et dans d’autres régions. Tous les Burkinabè, y compris le Président Compaoré, ses compagnons d’exil et les membres du CDP sont meurtris par les pertes en vies humaines que nous avons endurées à Ouagadougou et dans nos provinces de l’intérieur. Parce que nous sommes tous Burkinabè et que ces tragédies nous affectent en même temps qu’elles blessent la Nation entière.

La gestion  de ce péril nouveau, imprévisible et cruel que constitue le terrorisme extrémiste, est difficile et exige non seulement des moyens militaires adéquats, mais aussi une forte solidarité nationale. Ce péril auquel nous devons faire face est une guerre. Asymétrique sans doute, non conventionnelle, mais c’est assurément  une guerre qui tue des citoyens burkinabè par centaines, prive des régions entières du bénéfice régulier des services publics et menace l’intégrité du territoire.

Devant une telle situation, n’importe quel Gouvernement animé du sens des responsabilités et d’un esprit patriotique exhorterait ses concitoyens à la cohésion  de la Nation pour opposer un front uni aux forces maléfiques qui agressent le  pays. Confirmant qu’il n’est pas digne de conduire le Gouvernement du Burkina Faso, M. Paul Kaba Thiéba choisit ce moment grave pour se livrer à des attaques politiciennes ignominieuses,  désignant sans le moindre fondement certains de ses propres compatriotes comme instigateurs de ces tueries. Ces accusations gratuites, mensongères et perfides sont d’une extrême gravité. La lutte politique n’autorise pas toutes les bassesses.

Autre signe de sa légèreté et de son incompétence, le Premier ministre pousse l’irresponsabilité jusqu’à faire état publiquement d’une prétendue désorganisation de notre armée, qui la rendrait peu apte à répondre avec l’efficacité souhaitable à la menace terroriste. Les bras nous en tombent ! Comment un Gouvernement confronté à une agression armée extérieure peut-il tenir de tels propos défaitistes en public, dévoilant les faiblesses supposées de ses propres forces ? En d’autres temps et en d’autres lieux, cette seule déclaration serait passible de poursuites pénales. Sous ce régime du MPP qui semble saisi d’une hystérie  collective contagieuse, où tout le monde dit n’importe quoi, nous nous contenterons de laisser les Burkinabè juges de ce nouveau débordement.

Poursuivant ce délire, le Premier ministre vante les progrès économiques et l’amélioration de la gouvernance qui auraient été réalisés par le Burkina sous le règne du MPP. Là aussi, les Burkinabè qui vivent les réalités amères de la morosité économique dans laquelle le pays végète, apprécieront. C’est à se demander si ce monsieur vit au Burkina Faso ou dans un pays imaginaire. Dans un contexte comme celui que nous traversons, où l’économie peine à reprendre, l’attitude responsable serait de faire preuve d’humilité et de retenue, en invitant les citoyens à la patience et à la poursuite de l’effort, au lieu d’injurier leur intelligence en proclamant que tout va pour le mieux.

Quant aux critiques sur la gestion du régime de Blaise Compaoré, qui aurait pillé le pays pendant 30 ans, elles sont puériles. Avant de proférer de tels propos, il faut réfléchir  un peu. Qui était le chef du CDP pendant l’essentiel de cette période ? Roch Marc Christian Kaboré. Quels étaient ses plus proches collaborateurs à la tête de ce parti ? Salifou Diallo et Simon Compaoré et quelques autres comparses du MPP. Ont-ils démissionné des fonctions privilégiées  qu’ils occupaient sous ce régime ? Que nenni. Le Premier ministre est-il en train d’accuser ses chefs d’avoir pillé la Nation burkinabè pendant 30 ans, avant de se déguiser en redresseurs de torts pour la pressurer à nouveau ? C’est ce que laissent supposer ses déclarations. Les Burkinabè en prennent acte et ne manqueront pas de s’en souvenir en temps opportun.

En attendant, ils sont témoins que les réalisations économiques les plus importantes que ce pouvoir  se plaît à inaugurer depuis son avènement, sont l’œuvre du régime de Blaise Compaoré. Il en est ainsi en particulier  de la Centrale solaire de Zagtouli que le Chef de l’Etat a inaugurée récemment en compagnie du Président français Emmanuel Macron. La décence aurait dû conduire les autorités burkinabè à signaler que c’est à Blaise Compaoré que le pays devait l’initiative et la mise en route de ce projet qu’elles ont présenté fièrement, à juste titre, comme la plus grande centrale solaire d’Afrique de l’Ouest. D’autres réalisations économiques  de même envergure, dues au même régime, seront mises en service dans les mois et les années qui viennent. La continuité de l’Etat autorise  que le pouvoir en place s’arroge la réception de ces ouvrages. Mais l’honnêteté commande de rendre à César ce qui est à César. Nous espérons que, suivant ce précepte, le pouvoir MPP aura l’élégance de reconnaître enfin, à chacune de ces occasions, ce que le pays doit à Blaise Compaoré.

Pour le reste, à défaut d’être compétent,  le Premier ministre Paul Kaba Thiéba   gagnerait à montrer à l’avenir davantage de discernement et de mesure dans ses déclarations. Celles qu’il a prononcées  récemment, ne font  pas honneur à sa fonction. Les Burkinabè sont suffisamment accablés par les difficultés que leur cause sa gestion calamiteuse  pour devoir supporter en plus des propos inconsidérés  de sa part.

Démocratie-Progrès-Justice

 

Le secrétariat chargé de la communication du CDP


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