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REPRESSION DE L’INSURRECTION POPULAIRE D’OCTOBRE 2014 : AMNESTY international exige la création d’une commission d’enquête indépendante


AMNESTY international a organisé, le vendredi 17 avril 2015 à Bobo, un dîner de presse afin de livrer aux Hommes de médias les différents rapports sur le respect des droits humains dans le monde, en Afrique et au Burkina. Pour le cas l’organisation a dit avoir relevé de graves violations des droits de l’Homme lors de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, où les forces de l’ordre ont tiré sur les manifestants à balles réelles.

 

– Mettre en place une commission d’enquête indépendante et impartiale composée d’experts en droit pénal et d’autres spécialistes connus pour leur impartialité et leur intégrité, chargée de mener des investigations sur toutes les allégations de violations des droits humains perpétrées par des membres de l’Armée, des responsables de l’application des lois et des représentants de l’administration pénitentiaire ;

– veiller à ce que des enquêtes exhaustives sur les événements survenus à la MACO soient conduites sur les décès de détenus et sur les allégations de passages à tabac ; respecter le droit à manifester pacifiquement et veiller à ce qu’il ne soit plus fait un recours excessif, arbitraire, injustifié et abusif à la force contre des manifestants ;

– respecter et protéger le droit des journalistes à faire leur métier sans craindre des intimidations et des menaces ;

– mener des enquêtes sur tous les actes d’intimidation et d’atteintes aux droits humains et amener les auteurs présumés à rendre des comptes ;

– garantir le droit de toutes les victimes de violations des droits humains et de leurs familles à la vérité, à la justice et aux réparations.

Telles ont été, entre autres, les principales recommandations de AMNESTY international, à l’issue de son enquête sur la crise qu’a connue le Burkina, consécutive à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. Contenues dans un rapport, ces données ont fait l’objet de débat avec les journalistes le vendredi 17 avril dernier à Bobo. En effet, les communicateurs composés d’Ive Boukari Traoré, Christian Ouédraogo et Roger Minoungou, ont fait savoir que leur enquête a montré que des forces de sécurité, en l’occurrence l’Armée, ont tiré à balles réelles sur des manifestants lors de l’insurrection populaire. A en croire Ive Traoré, AMNESTY international a mené plus de 70 entretiens individuels à Ouagadougou en novembre et décembre 2014, ce qui a permis d’obtenir les statistiques qui ont été présentées aux journalistes. « L’organisation a rencontré des victimes, des proches des victimes et des anciens et actuels responsables gouvernementaux. Des militaires, y compris le RSP, et gendarmes, ont tiré à balles réelles sur les manifestants, faisant de nombreux blessés et au moins dix morts. Des éléments d’information recueillis montrent aussi que les forces de sécurité ont battu des manifestants et des passants à l’aide de bâtons et de cordelettes », a indiqué le rapport. « Une majorité des incidents et cas de blessures portés à la connaissance d’AMNESTY

international où les forces de sécurité ont tiré à balles réelles ont eu lieu alors que les manifestants se dirigeaient vers le Palais de Kosyam ou aux environs de la résidence de François Compaoré (frère et conseiller de l’ex-président à Ouagadougou », a ajouté le rapport. Les principaux communicateurs ont indiqué que l’enquête a montré que les éléments d’information recueillis tendent à prouver que les forces de sécurité n’ont pas donné de préavis de recours à la force meurtrière et qu’elles ont parfois tiré sur des manifestants qui avaient levé les bras afin de montrer qu’ils n’étaient pas armés. « Il y a eu au moins un incident de passage à tabac d’un journaliste par des soldats alors qu’il essayait de couvrir les événements », a relevé l’organisation.

C’est au vu et au su de tout ce qui précède que AMNESTY a demandé le démantèlement et le jugement de tous ces auteurs et commenditaires de dérives afin de rétablir le respect des droits de l’Homme au Burkina.

Josias Zounzaola DABIRE

 

 

 

 


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