HomeA la uneREPRESSION DE MANIF AU GABON : Ali Bongo en sursis ?

REPRESSION DE MANIF AU GABON : Ali Bongo en sursis ?


Le samedi 20 décembre 2014, le Front uni de l’opposition gabonaise pour l’alternance  a appelé à un rassemblement au carrefour Rio de Libreville, pour protester contre le chef de l’Etat, Ali Bongo, et sa politique.

Cette manifestation dont le mot d’ordre est « ensemble, libérons le pays », en dit long sur le désir de changement du peuple gabonais. Malheureusement, le pouvoir y a répondu par les armes. En attendant que des sources indépendantes en fassent le dernier bilan en  termes de morts et de dégâts matériels, l’on peut d’ores et déjà   dire que Ali Bongo s’est tiré une balle dans le pied. En effet, une manifestation politique, qu’elle soit autorisée ou pas, dans un Etat qui se veut démocratique, ne doit pas être réprimée dans le sang. Le ou les Gabonais, c’est selon, dont les vies ont été fauchées par les balles assassines de la police, est un mauvais signe pour Ali Bongo. Car ce sang versé pour l’alternance pourrait désormais servir de prétexte  à l’opposition pour raidir la nuque. Cette répression meurtrière à laquelle l’on a assisté à Libreville au carrefour Rio, qui s’est abattue sur la première manifestation de l’opposition, apporte de l’eau au moulin de celle-ci, en ce sens qu’elle vient s’ajouter à d’autres foulards rouges que les opposants agitaient déjà pour mobiliser le peuple gabonais contre le pouvoir en place.

De ce fait, le pays court le risque de rentrer dans un cycle de violence qui pourra se métastaser en une situation quasi insurrectionnelle dont l’issue est difficilement prévisible. Par conséquent, c’est peu de dire que la boîte de pandore vient de s’ouvrir au pays de Léon Mba. Elle sera d’autant plus difficile à refermer que ni l’opposition ni le pouvoir ne semblent prêts à reculer et ce, malgré l’appel à l’apaisement et au dialogue lancé par Abdoulaye Bathily, représentant de l’ONU dans la sous-région.

Cela dit, les jours à venir risquent d’être cauchemardesques pour Bongo fils. Ils le seront d’autant plus que l’opposition a dans sa besace bien des griefs à brandir contre Bongo fils.

L’on peut faire à l’opposition le reproche d’utiliser l’argument de la nationalité de Ali Bongo pour le chasser du pouvoir

Déjà, elle reproche à Ali Bongo d’avoir succédé de façon monarchique à son père. Ce faisant, elle lui fait porter sur ses seules épaules, l’ensemble des mauvaises œuvres de l’ancien président, même si l’on sait que nombre d’opposants qui réclament la tête du fils aujourd’hui, ont offert pendant longtemps leurs services au père.

Le deuxième élément dont   se sert l’opposition pour appuyer sur la plaie, résulte des révélations faites par Pierre Péan selon lesquelles, l’on peut retenir, entre autres, que non seulement Ali Bongo doit sa victoire à la dernière élection présidentielle au tripatouillage des résultats, mais aussi que sa nationalité et sa filiation ont été manipulées. L’on peut ajouter à cela, l’affaire des biens mal acquis qui lui collent à la peau depuis bien longtemps. Pour toutes ces raisons, l’on peut se poser la question de savoir si Ali Bongo n’est pas en sursis et si le compte à rebours n’a pas commencé pour lui. Cette question est d’autant plus pertinente que le mot d’ordre de l’opposition dont l’énoncé est «Ensemble, libérons le pays», permet de croire à un scénario à la Burkinabè, à la seule différence  qu’au Gabon, la société civile ne s’est pas encore ralliée aux hommes politiques pour aller à l’assaut de la citadelle Bongo.

C’est pourquoi Ali Bongo doit, dès à présent et pendant qu’il est encore temps, s’adresser à ses compatriotes pour leur signifier que le mandat qu’il est en train d’exercer sera le dernier. C’est seulement à ce prix qu’il pourra faire retomber les passions dans son pays. Toute autre démarche sera une fuite en avant et une diversion que le peuple Gabonais n’acceptera pas facilement. Certes, Ali Bongo peut se targuer de porter de grandes ambitions pour son pays, de travailler notamment à arrimer le Gabon à l’émergence et de traquer certaines mauvaises pratiques qui avaient cours pendant le règne de son père, mais cela, visiblement, ne satisfait pas l’opposition ni le peuple gabonais, qui lui demandent de rendre possible l’alternance, en débarrassant simplement le plancher après plus de 40 ans de règne des Bongo.

Cet objectif est noble mais l’on peut faire à l’opposition le reproche d’utiliser l’argument de la nationalité et de la filiation de Ali Bongo pour le chasser du pouvoir. Ce genre de moyens dans un monde de plus en plus globalisé et dans une Afrique déchirée par les clivages ethniques, n’est pas recommandable.

Cela dit, le cas d’Ali Bongo doit faire réfléchir certains dinosaures de la scène politique africaine tels que Paul Biya et Denis Sassou N’Guesso qui caressent déjà le rêve de passer le témoin à leurs  progénitures. Leurs peuples  pourraient ne pas accepter qu’on les traite, au 21e siècle, comme des sujets. C’est tout dire.

 

 

Pousdem PICKOU


Comments
  • Il n’est certainement plus admissible de la part de n’importe lequel dirigeant a’un quelconque pays africain de traiter un individu de son peuple comme son sujet; tous ces dirigeants etant pour la plupart mis là pour servir les occidentaux et la france en l’occurence pour les ex-colonies du precarré français, je ne vois pas en quoi ils peuvent faire regner des dictatures par le muselement du peuple. Autorité et toute autorité revient à present aux peuples africains et de le faire savoir très haut et fort à ceux qui servent leurs maîtres occidentaux que cette ere est bien revolue.
    Du cas de Ali Bongo Odinba ou Omar Bongo fils, il derange quelque peu la france à travers des prises de positions courageuses qui vont à l’encontre des interets français qui parraissaient à leurs yeux incontestables et acquis; mais tant que Ali Bongo Odinba va suivre cette voie qui derange les interets de l’occident dont la france en premier lieu et va faire ce que le peuple du coté du Gabon souhaite vivement, nous allons de plus en plus constater des voix lugubres s’elever contre ses bonnes positions et des fantoches opposants s’agiter car finacer par les ennemis de l’Afrique pour presenter Ali Odinba en dictateru ou en que sais-je encore; c’est là qu’il faudra toute la vigilance de nos peuples pour ne pas aider les veritables enemis de l’Afrique à vouloir offrir en pature un vrai africain aux occidentaux comme les valets de l’Afrique l’ont fait recemment pour Mouhamar Kadafi (tristement saasssiné) avec la complicité des valets locaux. C’est à ce titre que je constate que les intrigues des occidentaux ne sont pas très bien perçues par ce fameux G5 de pays apfricains qui viennent de tenir rencontre a l’issue de laquelle ils veulent remettre le sort de l’Afrique points et pieds lies à l’otan sur la question de la securité en Libye en estimant que c’est cet otan qui a causé les troubles qui y existent et que c’est l’otan seul qui peut ramener le calme en Libye.
    ERREUR ! ! ! car c’est encore une fois de plus jouer le jeu cynique de ces occidentaux qui ont mis le feu à l’Afrique de toute part et nous africains dignes allons leur demander de venir jouer les sapeurs-pompiers.
    Nous ne sommes pas ridicules à ce point donc, vigilance et encore vigilance de notre part.
    Les questions africaines ne doivent plus se traitées ne dehors de l’Afrique.

    22 décembre 2014

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