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REPRISE DES ACTIVITES PEDAGOGIQUES


Après deux mois et demi de congés forcés, pour cause de Covid-19, les élèves des établissements secondaires reprennent le chemin de l’école. A Ouagadougou, nous avons fait un tour dans certains établissements publics et privés pour constater l’effectivité du respect des mesures-barrières contre la maladie à coronavirus.

La rentrée scolaire programmée et reportée à plusieurs reprises, a enfin eu lieu le 1er juin 2020. Après un certain temps passé à la maison, les élèves retrouvent enfin les professeurs. Ce lundi à 8h, au lycée privé « Le réveil », dès l’entrée de l’établissement, le ton est donné par le nombre de motos au parking. La cour de l’école est vide parce que les élèves de 3e et de Tle sont en classe. Devant les salles de classes, les dispositifs de lavage des mains sont visibles. En classe de 3e I, l’atmosphère est studieuse. Dans cette classe, les élèves assis deux par table, portent tous des masques blancs en Faso danfani, sur lesquels on peut lire MENAPLN sur un côté. L’enseignant Seydou Traoré porte également son masque. Nous l’interrompons un moment pour savoir comment se passe ce premier jour de classe dans le contexte de Covid-19. « Il n’y a pas de problème », fait-il savoir. Même s’il souligne que certains se plaignent de ne pas pouvoir respirer avec le masque, Seydou Traoré trouve que « c’est un cas exceptionnel » donc « il faut s’adapter et aller de l’avant ». En Tle D1 du même lycée, l’atmosphère est tout aussi studieuse. Là, c’est le professeur de français, Boureima Kanda, qui dispense un cours sur le coronavirus. « Nous leur donnons des éléments sur le coronavirus », confie l’enseignant Kanda. A l’entendre, le cours intéresse les élèves puisqu’ils posent beaucoup de questions « sur le couvre-feu, la transmission par voie sexuelle du virus ». D’emblée, Boureima Kanda pense que la distribution des masques par le ministère de l’Education nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales (MENAPLN) est une bonne chose puisque cela soulage les parents et aucun n’élève ne pourra invoquer une excuse pour ne pas porter son masque. A la question de savoir si d’ici début Août, les élèves de Tle seront prêts pour l’examen, le professeur de Français relève qu’ils étaient suffisamment avancés dans le programme. A son avis, « il n’y a pas de retard pour ceux qui ont travaillé » d’autant plus qu’il y a les cours à la télévision et à la radio, qui permettent aux élèves de ne pas oublier puisque ces cours les gardent en éveil. Il apprécie aussi le fait que les élèves aient des masques de même couleur car cela permet une certaine homogénéité, vu que les élèves sont en uniforme. Après ce court instant avec les élèves et les enseignants, nous retrouvons Habi Kabré/Dao, censeur au lycée privé « Le réveil ». Elle considère que la rentrée s’est bien passée. « Les élèves étaient à l’heure. Les cours commencent normalement à 7h mais avec le lavage des mains, ils ont piétiné jusqu’à 7h 10mn », avance-t-elle. Elle poursuit en expliquant que tous les élèves (plus de 200), avant d’avoir accès à leurs classes, ont eu à se laver les mains et chacun a eu droit à deux masques de même que les enseignants. Le censeur dit saluer les efforts déployés par le ministère en charge de l’Education nationale qui, en plus des masques, a aussi donné du savon aux établissements auxquels il a été demandé de se procurer les lave-mains. Néanmoins, elle apprécie le fait qu’on ait mis en place des initiatives pour sauver l’année scolaire pour qu’elle ne soit pas déclarée blanche.  Au lycée Philippe Zinda Kaboré, c’est un autre décor qui contraste avec celui constaté au lycée privé « Le réveil ». En effet, devant la salle des professeurs, des enseignants portant des masques devisent. On remarque dans la cour de l’établissement, des groupes d’élèves causant de tout et de rien. Le proviseur, Alexis Kyelem, nous le retrouvons en train de faire le tour des classes d’examens de ce vaste lycée d’enseignement public, « pour sensibiliser les élèves au port du masque et au lavage des mains». A part cela, il soutient que la reprise pédagogique s’est bien passée, « les premières heures ayant été consacrées à la distribution des cache-nez et au lavage des mains ». Et au moment où nous foulons le sol de ce lycée, on nous apprend que le cours sur la maladie à coronavirus est en train d’être dispensé aux élèves. Effectivement, dans la classe de Tle 4, le professeur principal de cette classe, Jean Alain Siené, est en plein cours avec les élèves sur le Covid-19. Il remarque que les élèves sont assidus. Mais au moment de l’interview avec l’enseignant, à la porte de la classe, nous constatons par les fenêtres que certains élèves ont enlevé leur masque et bavardent aisément avec leurs voisins. Une attitude que nous signalons au professeur principal qui défend ses élèves : « ils enlèvent le masque pour respirer sinon quand je suis en classe, tout le monde porte son masque ». La question de l’adaptabilité des masques se pose. En témoigne l’attitude de trois élèves filles que nous rencontrons dans la cour de l’école, alors qu’elles sont assises sans aucun respect de la distanciation physique et en plus, elles ne portent aucun masque. « N’avez-vous pas reçu de masques ? » Avec une certaine gêne, elles répondent par l’affirmative en nous signifiant que les masques sont dans leurs sacs ? « Et pourquoi cela ? » Elles finissent par nous révéler qu’elles n’arrivent pas à respirer avec les masques du ministère et c’est la raison pour laquelle ces masques se retrouvent dans leurs sacs. Il y en a aussi qui gardent les masques du ministère dans leurs sacs et préfèrent en porter d’autres, invoquant la même raison : « nous avons du mal à respirer avec les masques qu’on nous a distribués ». Et c’est au lycée Marien N’Gouabi que nous rencontrons ces élèves. Mais ils sont vite remis sur les rails par le surveillant qui les somme de porter les masques qui leurs ont été distribués et non d’autres masques. Du lycée privé « le réveil » en passant par le lycée Zinda Kaboré et le Marien N’Gouabi, les masques sont identiques. La particularité au Marien N’Gouabi, c’est que les élèves ont été disposés autrement dans les salles de classes. « Les classes ont été subdivisées. Par exemple, les effectifs des classes de Tle qui ont 62 élèves, ont été divisés en deux pour avoir des effectifs d’une trentaine d’élèves par classe. Donc, il y a des classes où les élèves sont assis un par table et dans d’autres classes, c’est intercalé deux et un », nous informe Claudia Ouédraogo, proviseur du lycée Marien N’Gouabi. A part cela, elle soutient que « tout se passe bien. A 6h, l’administration était là. A 6h 30mn les élèves étaient là et les enseignants sont arrivés à 7h ». Là aussi, les élèves lavent les mains et portent le masque avant d’avoir accès à la salle de classe pour le premier cours sur le Covid-19.

Françoise DEMBELE


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