HomeA la uneREPRISE DU PROCES DE LAMINE DIACK

REPRISE DU PROCES DE LAMINE DIACK


Depuis plus de trois ans, l’ex-président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF), le Sénégalais Lamine Diack, est empêtré dans des déboires judiciaires qui le retiennent en France. En effet, il a été mis en examen pour corruption et blanchiment dans l’affaire de dopage qui a secoué le monde de l’athlétisme il y a de cela quelques années. Une enquête qui touche aussi à l’attribution des JO-2016 au Brésil et 2020 au Japon. Son fils, Papa Massata Diack, est aussi dans le viseur de la Justice française qui n’a cependant pas pu obtenir son extradition de Dakar pour être entendu dans l’Hexagone, dans la même affaire où ils sont tous deux accusés de corruption passive et active, de tentative d’extorsion de fonds et de blanchiment d’argent, et mis à l’index par l’Agence mondiale anti-dopage qui leur reproche d’avoir couvert des cas de dopage de plusieurs athlètes, notamment russes et turcs. N’ayant pas pu mettre le grappin sur le fils, la Justice française ne semble donc pas disposée à laisser filer le père sans avoir auparavant démêlé l’écheveau.  En tout cas, après deux premiers renvois, le procès a repris le 8 juin 2020. Et le 10 juin dernier, c’est l’ex-président de l’IAAF, Lamine Diack, qui était à la barre. C’est la preuve que la Justice française, très jalouse de son indépendance, n’entend pas se laisser conter fleurette ; elle qui a refusé de céder à la pression du Collectif Lamine Diack lancé à Dakar, en septembre 2017, aux fins de voler au secours de l’octogénaire prévenu.

S’il a plongé la main dans le cambouis, Lamine Diack risque de boire le calice de l’humiliation jusqu’à la lie

Tout porte donc à croire que Lamine Diack portera sa croix jusqu’au bout et ne devra s’attendre à aucun salut avant que la procédure judiciaire n’aille jusqu’à son terme. Au demeurant, s’il n’a rien à se reprocher, il devrait pouvoir prouver son innocence et se donner des chances de sortir blanchi de cette affaire. S’il a, par contre, plongé la main dans le cambouis comme il est soupçonné de l’avoir fait, il risque de boire le calice de l’humiliation jusqu’à la lie, à l’instar de ses tout-puissants homologues de la Fédération internationale de football association (FIFA) qui ont été rattrapés par leurs magouilles et sont en train de méditer sur leurs actes, loin des stades et des sphères de décision du sport-roi.  Cela dit, l’on peut comprendre la démarche de ses compatriotes qui avaient tenté de voler à son secours, par une pétition, car, au-delà de son âge et de sa personnalité, Lamine Diack est un symbole de réussite au niveau mondial, pour le Sénégal. Toujours est-il que l’affaire avait entre-temps pris des allures politiques, tant il se susurrait que la manne financière de Lamine Diack avait profité à l’élection de Macky Sall sans que l’on n’ait pu faire la part du vrai et du faux dans ces allégations. Saura-t-on jamais la vérité ? En tout état de cause, le cas Lamine Diack doit être une interpellation à tous les dirigeants, à quelque niveau de responsabilités qu’ils se situent, à la probité et à la gouvernance vertueuse dans la gestion de la chose publique. Car il y va de leur honneur et de leur crédibilité.

 « Le Pays »


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