HomeA la uneREPRISE DU PROCES DU PUTSCH MANQUE : Les avocats de la défense dénoncent toujours « des anomalies »

REPRISE DU PROCES DU PUTSCH MANQUE : Les avocats de la défense dénoncent toujours « des anomalies »


 

Le procès des  84 accusés, dont les Généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé, soupçonnés d’être les auteurs  du putsch manqué de septembre 2015 au Burkina Faso, s’ouvre le 21 mars 2018,   après un report prononcé le 27 février dernier.  A quelques  heures de la reprise de ce  procès, les avocats de la  défense ont animé une conférence de presse pour, ont –ils  dit,  dénoncer trois anomalies. Pour eux,  ce procès aboutira à une condamnation certaine des accusés, si rien n’est fait pour garantir un procès équitable.

 

Dans  24 heures, tous les regards seront tournés vers   la reprise du procès du putsch manqué de septembre 2015.  Trois avocats de la défense sont montés au créneau le 19 mars 2018 pour, ont-ils dit,  dénoncer des anomalies.  Il s’agit de Me  Dieudonné Bonkougou, Me  Birba Christophe  et Me Mathieu Somé.  Mais avant de  citer ces anomalies au nombre de trois, Me Birba Christophe a souligné qu’il ne s’agit pas, pour eux, de bloquer le procès puisqu’ils n’ont pas les moyens de le faire encore moins l’ambition. A l’en croire, la défense dispose  d’éléments factuels qui   montrent que « nous  nous acheminons vers une condamnation certaine des accusés si des mesures idoines de sont pas prises pour garantir un procès équitable ».   Selon ses dires,   les avocats  ont l’obligation de soulever toutes  les questions de droit avant la  défense au fond. En ce qui concerne les anomalies, Me Birba  a indiqué que tous  les préliminaires soulevés le 27 février dernier n’ont pas tous été corrigés.    « Le 27 février, la défense a soulevé  ce qu’on appelle des préliminaires.  Le parquet militaire a tenté quelque peu de corriger ces  anomalies préliminaires  dans les nouvelles citations  qui ont été édictées. Malheureusement,  ces anomalies n’ont pas été purgées  nonobstant la suspension du procès. Quand vous regardez les nouvelles citations du procureur militaire, elles disent que les accusés sont convoqués devant la chambre de première instance du tribunal militaire.  Or, le décret qui fait polémique depuis l’ouverture du procès, prévoit que les magistrats qui s’apprêtent à    juger l’affaire ont été nommés pour occuper des fonctions dans une juridiction qu’ils appellent la chambre de jugement.  Vous convenez  avec la défense que la chambre de première instance n’est pas la chambre de jugement.  La chambre  de jugement a,  du reste,  été supprimée par la loi modificative du tribunal militaire qui a été adoptée le 4 juillet 2017.  Vous avez des personnalités qui ont été nommées dans une juridiction qui n’existe plus, pour juger nos clients.  Nous pensons que cette précipitation dénote de la volonté du régime de condamner coûte que coûte,   vaille que vaille», a-t-il expliqué.    Toujours selon ses explications, la    deuxième anomalie  est due au fait que c’est le ministre de la Justice, des droits humains et de la promotion civique, Garde des Sceaux,  M. Bessolé René Bagoro, qui s’est lui-même constitué  partie civile dans cette affaire.  Ce qui lui  fait dire que ce sont leurs adversaires parties  au procès qui ont   choisi  les juges pour juger leurs clients.  « C’est un boulevard pour notre condamnationque ce soit la plaignante qui nous juge par personnes interposées », a-t-il conclu.  La troisième   et  dernière anomalie soulevée par Me Birba et ses confrères est, selon eux,    « l’empressement avec lequel le dossier  est programmé alors  que juridiquement, il ne devrait pas l’être ». A son avis,  juger des accusés  dans ces conditions, est synonyme de  programmation de leur condamnation.  C’est pourquoi ils ont invité les  plus hautes  autorités à prendre les dispositions nécessaires  pour garantir   un procès équitable à leurs clients.

En rappel, le procès avait débuté le 27 février dernier. Il avait été renvoyé  à cause des irrégularités soulevées par la défense.  Dans ce dossier   dit du coup d’Etat manqué de septembre 2015,   84 personnes sont accusées dont les deux Généraux Djibrill Bassolé et Gilbert Diendéré.

Issa SIGUIRE

 

 

 

 

 

 

 

 


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  • D’abord, ces avocats de la défense et leurs « célèbres clients » accusés soulèvent des arguments fallacieux ou trompeurs en cherchant à « discréditer » le tribunal miliaire ou pour retarder autant que possible le jugement des deux Généraux et des autres accusées dans ce dossier incontestable du « coup d’état de septembre 2015 ». Dans ce dossier pénal, où le principal accusé en l’occurrence le Général Gilbert Diendéré, il sied de faire un petit rappel de leurs agissements dans le passé, et pour éclairer davantage le présent : « Le 16 septembre 1989 le même Gilbert Diendéré, seul accusateur, déjoueur et témoin d’un prétendu complot contre le président Blaise compaoré. Ainsi, les prétendus comploteurs et accusés que sont le Capitaine Henri Zongo et le Commandant Jean Baptiste Lengani passent aux « aveux » obtenus d’ailleurs par le seul accusateur et la justice militaire est faite : ils sont exécutés ou liquidés physiquement sans autre forme de procès. Du reste, la seule explication est donnée par Blaise compaoré : « Ce qui est certain, quand les gens prennent quelqu’un qui voulait les tuer, ils ne peuvent pas le laisser vivant. La situation dans notre pays est telle que si des gens sont pris dans une histoire comme ça, au niveau de l’armée, on ne cherche pas à savoir s’ils sont grands, vice-président ou je ne sais quoi ». Devant quelle chambre légale ont-ils été jugés avant d’être exécutés ? Quelles procédures préliminaires ont-ils bénéficiés ? Alors, si ces avocats de la défense continuent leurs contestations ou leurs récriminations et les dilatoires parce que leurs clients ne veulent pas assumer leur part de responsabilité dans les crimes de sang, ne peut-on pas adopter le même système exceptionnel qu’ils aimaient appliquer aux autres ou le parallélisme des formes ? Ou bien transférer purement et simplement ces dossiers de crimes contre l’humanité à la Cour Pénal International ? En tout état de cause, pour la renaissance de notre pays, le Burkina Faso, il faut absolument que les dossiers de crimes de sang et économiques soient traités et jugés conformément aux lois en vigueur, car on ne peut pas construire un pays dans le mensonge, l’impunité, l’injustice et la mauvaise gouvernance ou encore dans le « mouta-mouta » qui minent notre société depuis trois décennies. Que Dieu Sublime aide et protège ma patrie. Salut !

    20 mars 2018

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