HomeA la uneRETOUR AVORTE DE DADIS CAMARA AU PAYS NATAL : Vers un exil sans fin

RETOUR AVORTE DE DADIS CAMARA AU PAYS NATAL : Vers un exil sans fin


 

Selon toute vraisemblance, l’ex-chef de la junte guinéenne, Moussa Dadis Camara, est persona non grata dans son propre pays. En effet, celui-ci a tenté, le 26 août dernier, de rentrer à Conakry, en vain. Que s’est-il donc passé? L’avion qui transportait l’ex-putschiste a été interdit d’atterrir en Côte d’Ivoire. Car, prévu pour atterrir à 19h 40 à l’aéroport international Félix Houphouët Boigny d’Abidjan, l’aéronef a été dérouté vers Accra, au    Ghana, à la demande, dit-on, des autorités ivoiriennes qui refusent par là, l’opération de transit de Moussa Dadis Camara. En conséquence, l’ex-chef de la junte a été ramené à Ouagadougou où il vit en exil depuis bientôt cinq ans. Partira, partira pas? C’est la question que tout le monde se pose. On se rappelle encore que le 15 août dernier, Dadis Camara avait annoncé son intention de rentrer au pays avant de se raviser. Il avait d’ailleurs déçu les milliers de sympathisants qui s’étaient mobilisés, à l’occasion, pour lui réserver un accueil triomphal à Conakry. Là encore, il ressort que Dadis voulait transiter par Abidjan qui lui avait opposé une fin de non-recevoir. Pourquoi donc tient-il à transiter par la Côte d’Ivoire? La réponse est simple. Il n’y a pas de vol direct qui relie Ouagadougou et Conakry. L’escale abidjanaise est presqu’indispensable.

Même s’il parvient à rentrer à Conakry, on voit mal comment Dadis pourra échapper aux fourches caudines de la justice

Que faire donc, étant donné que les autorités ivoiriennes ne veulent pas voir l’homme, même en peinture, aidées en cela par le pouvoir guinéen ? Va-t-il se résoudre à rester au pays des Hommes intègres tout le temps que cela prendra? Difficile d’y répondre pour l’instant. Mais une chose est sûre. Le pouvoir d’Alpha Condé lui fera voir des vertes et des pas mûres, à cause notamment de son alliance politique formalisée en juin dernier, avec Cellou Dalein Diallo, dans la perspective de la prochaine présidentielle. Car depuis lors, l’homme est devenu l’ennemi juré du régime qui, à la vérité, ne voit aucun intérêt dans le retour de cet officier dont les rodomontades le disputent aux excentricités. C’est sans doute ce qui explique son inculpation, le 9 juillet dernier, par la justice guinéenne pour “complicité d’assassinats, séquestrations, viols, coups et blessures” pour le massacre d’au moins 157 personnes dans le stade du 28 septembre, en 2009, alors qu’il était encore au pouvoir. C’est dire que le chemin du retour au pays natal est plein d’embûches pour l’ex-chef de la junte guinéenne. Car, même s’il parvient à rentrer à Conakry, on voit mal comment il pourra échapper aux fourches caudines de la justice, surtout qu’il n’est plus en odeur de sainteté avec le régime en place.

B.O


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