HomeA la uneRETOUR DE L’ANCIEN PRESIDENT MALGACHE :Marc Ravalomanana n’est pas à plaindre

RETOUR DE L’ANCIEN PRESIDENT MALGACHE :Marc Ravalomanana n’est pas à plaindre


 

Marc Ravalomanana, après 5 ans d’exil en Afrique du Sud, est revenu à Madagascar ce lundi 13 octobre 2014. Depuis que son pire ennemi, TGV, n’est plus aux affaires, l’on pouvait s’y attendre. Mieux, l’on pouvait s’attendre à ce que le nouveau maître de la Grande île, Hery, tuât le veau gras pour célébrer le retour de « l’enfant prodigue », d’autant plus que ce dernier pouvait apporter une contribution précieuse à la réconciliation des fils et filles de la Grande île, dont le nouveau président a préalablement besoin pour répondre aux nombreuses attentes des Malgaches. Erreur !

La première inconvenance est relative à la manière dont Marc Ravalomanana est rentré à Madagascar. En effet, au regard des circonstances dans lesquelles celui-ci a été contraint par l’armée à l’exil, l’on pouvait s’attendre à ce que les nouvelles autorités du pays soient étroitement associées à l’organisation de son retour, pour des raisons évidentes liées à la sécurité de sa propre personne et à la gestion de l’ordre public. Cela est d’autant plus justifié que Marc Ravalomanana n’a pas que des amis sur la Grande île. Il a aussi des ennemis, notamment au sein de la Grande muette, qui pourraient ne pas voir d’un bon œil son retour au pays. Ces derniers pourraient avoir profité de ce retour « clandestin » pour poser des actes fâcheux à son encontre, qui seraient vite imputés au nouveau régime.

La deuxième inconvenance qui pourrait être relevée à propos de ce retour, est liée aux propos qu’il a tenus. En effet, après avoir mis en cause la légitimité du pouvoir de Hery, il a, de manière insidieuse, appelé les Malgaches à la sédition en ces termes : « J’étais au pouvoir et on m’a destitué. Je suis de retour à Madagascar. Les Malgaches savent maintenant ce qu’ils doivent faire ». Hery a beau   être un pacifiste, il ne peut pas tolérer un tel dérapage. C’est pourquoi l’on peut comprendre que ce dernier n’ait pas tardé à sévir contre lui. Dès lors, que Marc Ravalomanana ait été arrêté ou mis en sécurité, se justifie. Hery a agi conformément aux prérogatives que lui donne la Constitution. Il peut d’autant le faire sans état d’âme qu’il tient la légitimité de son pouvoir d’une élection dont la régularité ne peut être contestée de personne.

 

La sagesse aurait voulu  que Ravalomanana  rentrât au pays en adoptant un profil bas

 

Cela dit, les agissements de Marc Ravalomanana sont de nature à apporter de l’eau au moulin de tous ceux qui soutiennent l’idée selon laquelle il ne mérite pas que le pays lui ouvre ses bras. TGV, son pire ennemi, est de ceux-là. En réalité, Marc Ravalomanana a manqué l’occasion de démontrer qu’il n’est pas le monstre tel que l’ont toujours décrit ses détracteurs, qu’il est au contraire un véritable homme d’Etat  qui a tiré des enseignements de sa longue traversée du désert.  Certainement mû par le ressentiment lié aux circonstances dans lesquelles il a perdu le pouvoir, les actes regrettables qu’il vient de poser, à peine rentré dans son pays, ont permis à ses compatriotes et au reste du monde, de découvrir en lui, un homme à la rancune tenace, épidermique, peu soucieux de l’intérêt des populations pour lesquelles il prétend faire la politique et manquant de sagesse. C’est pourquoi il n’est pas à plaindre. Le nouveau président Malgache, Hery,   pourrait sortir d’ailleurs renforcé de ce bras de fer que lui a imposé Marc Ravalomanana. De toute évidence, dans cette malheureuse affaire, le grand perdant est ce dernier. Son attitude est d’autant plus regrettable qu’il a posé, alors qu’il était au pouvoir, des actes gravissimes qui lui ont valu d’être condamné par contumace par la Justice malgache. La sagesse aurait voulu donc qu’il rentrât au pays en adoptant un profil bas. De ce point de vue, la posture de défiance et de provocation vis-à-vis des nouvelles autorités, qu’il a adoptée à l’occasion de son retour, est franchement déplacée. Ce faisant, il ne laisse pas à Hery d’autre  choix que celui de lui faire subir toute la rigueur de la loi.

La réconciliation pourrait en prendre un coup, mais dans la conduite des affaires de l’Etat, il y a des situations qui exigent le recours à la fermeté. L’on peut croire que c’est ce que viennent de faire les nouvelles autorités de la Grande île, face aux agissements de Marc Ravalomanana à l’occasion de son retour au bercail.

 

Pousdem PICKOU


Comments
  • Monstre ou pas monstre, ce Mr doit répondre devant la justice. Il pense qu’il pouvait abuser de la magnanimité de l’actuel président. C’est fou de voir comment la communauté internationale traite les problèmes des différents pays au cas par cas.

    15 octobre 2014

Leave A Comment