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RETRAIT DE L’UDPS DE L’ACCORD DE GENEVE


 

L’opposition congolaise va se casser les dents !

Ça y est ! Ils se sont projetés à corps perdu dans la boue de la désunion et de la discorde. Leur jeu irrésistible et favori a repris le dessus ! L’encre de l’accord de Genève portant désignation de Martin Fayulu, comme candidat unique de l’opposition, n’a pas encore séché qu’il a été remis en cause par certains de ses signataires. En effet, à la surprise générale, l’UDPS de Félix Tshisekédi vient de se retirer dudit accord et annonce qu’il maintient son candidat en lice pour la présidentielle du 23 décembre prochain. Morceau choisi : « On ne comprend pas pourquoi il (Félix Tshisékédi) peut se désengager pour un candidat impopulaire. Pour nous, l’UDPS, c’est un affront. Nous disons que le président Tshisékédi doit se ressaisir et revenir à la raison », a fulminé hier, Jean-Marc Kabund, le Secrétaire général du parti. «Nous lui demandons juste de retirer sa signature. S’il refuse, c’est nous qui dirigeons l’UDPS », ce n’est pas lui. Il ne sera même plus président de l’UDPS, a renchéri un autre militant du parti. Voilà qui est donc clair, l’accord de Genève est en train d’aller en vrille. Car, comme on le sait, les hommes politiques sont ainsi faits qu’ils sont ondoyants et versatiles. Ils n’agissent qu’en fonction de leurs propres intérêts. Sans doute en allant à Genève, le leader de l’UDPS dont la candidature a été validée, pensait-il que les autres ténors de l’opposition allaient porter leur choix sur  sa personne, surtout qu’un récent sondage le mettait en tête des pronostics et ce, devant même le candidat de la majorité présidentielle. Mais comme le choix a porté sur Martin Fayulu, Tshisékédi  choisit d’instrumentaliser sa base  pour pouvoir ainsi justifier son retrait d’un accord qu’il a pourtant lui-même signé.

Cette opposition n’a jamais été capable du sursaut salvateur à même de provoquer l’alternance

D’autres leaders de l’opposition lui ont aussitôt emboîté le pas, à l’image de Vital Kamhere, le candidat de l’UNC. Tous deux prétendent vouloir être en phase avec leur base. Et personne n’a pu donc convaincre sa base du bien-fondé d’une candidature unique de l’opposition. Que cette triste voire pitoyable ! Ils ont donc fini par se laisser prendre au piège de leur ego surdimensionné ! Et dans ces conditions, c’est le président Joseph Kabila qui se frotte les mains, tant l’opposition est en train d’ouvrir un boulevard à son poulain Emmanuel Ramazani Shadary. Rien à faire, ces candidats de l’opposition qui iront finalement en rangs dispersés au scrutin de décembre prochain, se casseront les dents ! Et, ce faisant, renverront l’alternance qui semblait pourtant à portée de main avec la candidature unique annoncée, aux calendes congolaises. En fait, on les voyait venir. Cette opposition n’a jamais été capable du sursaut salvateur à même de provoquer l’alternance. Accrochés à leurs petits intérêts personnels, il y a fort à parier que ces candidats iront à Canossa à ce scrutin de décembre prochain.  Pauvres Congolais avides de changement !  Mais, à vrai dire, il n’y a rien de surprenant sous le ciel congolais. Les divergences de vues au sein de l’opposition congolaise ne datent pas d’hier. Car, on se rappelle, il y a peu seulement, le candidat de l’UDPS se disait prêt à prendre part à la présidentielle à tout prix, là où les autres dont Martin Fayulu appelaient au boycott si la machine à voter n’est pas retirée du processus électoral. On croyait pourtant que l’accord de Genève avait permis d’aplanir les difficultés mais la volte-face de Tshisékédi et celle de Kamheré achèvent de convaincre que l’opposition congolaise est, pour l’essentiel, composée de grands enfants incapables de faire bloc autour d’une cause commune et cruciale.

Boundi OUOBA


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