HomeA la uneREUNIFICATION DE LA CHINE : Xi Jinping en fait une préoccupation

REUNIFICATION DE LA CHINE : Xi Jinping en fait une préoccupation


La réunification de Taïwan à la Chine populaire reste une préoccupation du président chinois, Xi Jinping. En effet, dans un discours tenu le 2 janvier dernier à Pékin, il a réaffirmé sa volonté de réunifier Taïwan à la Chine. Et pour cela, il n’exclut pas le recours à la force. Propos qui ont fait réagir immédiatement la présidente taïwanaise qui a appelé Pékin au respect de  « la liberté et de la démocratie ».

 

Le président chinois, Xi Jinping, considère que l’indépendance de Taïwan n’est qu’un désastre. Faut-il le souligner, Pékin a toujours considéré Taïwan comme sa 23e province bien que cette entité et le continent chinois soient dirigés séparément depuis 1949. En tout cas, depuis cette date qui marque la fin de la guerre civile chinoise et de la prise du pouvoir par les communistes, Pékin n’a jamais abandonné l’idée de réunifier Taïwan à la Chine.  Son vœu, c’est de réaliser cette ambition de manière pacifique mais si cela devrait passer par l’usage de la force, Pékin n’hésiterait pas à faire parler la poudre pour ramener Taïwan dans son giron. L’union fait la force, dit-on, et les autorités chinoises sont convaincues que la réunification des deux territoires permettra à l’Empire du milieu d’être plus fort.  Mais la présidente taïwanaise voit les choses autrement. En termes clairs, elle rejette même l’idée d’une Chine unique. Pour l’heure, Pékin privilégie le dialogue et les autorités sont disposées à offrir beaucoup de choses pour que Taïwan accepte l’idée de la réunification, comme l’a dit le président Xi Jinping dans son discours.  Pour le numéro un chinois, Pékin est prêt à négocier mais à condition que Taïpei capitule en acceptant d’abord le principe d’une Chine unique.  La bataille pour la réunification de la Chine va au-delà des rives du détroit de Taïwan. En effet, grâce à sa diplomatie intensive, nombre de pays ont rompu leurs relations diplomatiques avec Taïwan y compris le Burkina Faso. Le régime de Roch Marc Christian Kaboré a rétabli ses relations diplomatiques avec la République populaire de Chine le 26 mai 2018 et ce, après avoir annoncé la rupture des relations avec l’île. Preuve que Pékin est en train, si ce n’est déjà fait, de réussir l’isolement de Taïwan. Or, aucun pays ne peut vivre en autarcie, surtout une île dont les ressources sont limitées par la nature et la géographie. Même si elle continue de faire dans la résistance, Taïpei doit se rendre à l’évidence qu’elle a perdu la guerre diplomatique.  Un facteur pourtant important pour la réalisation de ses ambitions, à savoir l’indépendance qu’elle réclame depuis près d’un siècle. Comment pourrait-elle se faire accepter en tant qu’Etat indépendant auprès de l’ONU si elle n’a aucun pays crédible qui défend sa cause? En vérité, si jusque-là Pékin dit privilégier le dialogue, c’est sûrement parce qu’aucun président de Taïwan n’a franchi le Rubicon en proclamant l’indépendance de l’île.  Même la présidente Tsai Ing-Wen qui s’est dite favorable à une indépendance officielle de Taïwan, n’a pas osé aller plus loin que ses prédécesseurs. Certes, elle ne fait pas mystère de sa volonté d’œuvrer pour que Taïwan obtienne son indépendance mais au-delà de cette volonté manifeste, elle n’a posé aucun acte majeur, depuis son accession au fauteuil présidentiel en 2016, allant dans le sens d’accélérer le processus. Toutefois, si les relations entre la Chine et Taïwan se sont détériorées ces derniers mois, c’est justement parce qu’elle refuse l’idée d’une Chine unique, principe que Pékin considère comme la base de la réunification.

Dabadi ZOUMBARA

 

 

 

 


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