HomeA la uneREVENDICATIONS TOUS AZIMUTS AU BURKINA : Le Premier ministre en appelle à la responsabilité des syndicats

REVENDICATIONS TOUS AZIMUTS AU BURKINA : Le Premier ministre en appelle à la responsabilité des syndicats


Le Premier ministre (PM) Paul Kaba Thiéba a, à sa demande, rencontré les partenaires sociaux que sont les différentes centrales syndicales présentes au Burkina Faso. 2e du genre, cette rencontre, selon le PM, participe du principe de la concertation permanente avec les syndicats. Il a, par ailleurs, souhaité que ces derniers travaillent à apaiser le climat social, gage de la relance économique du pays. C’était le 18 octobre 2016, dans la salle de conférences du ministère des Affaires étrangères, de la coopération et des Burkinabè de l’extérieur.

 

Le Premier ministre Paul Kaba Thiéba a dépeint la situation du Burkina Faso face aux responsables syndicaux, le 18 octobre dernier. Pour lui, le « pays des Hommes intègres » se trouve à un carrefour important de son histoire, notamment marquée par la consolidation de la démocratie après les élections présidentielle et législatives du 29 novembre 2015. Rappelant que la démocratie est une quête permanente, le PM a estimé qu’il est important d’en conserver les acquis et de travailler à les renforcer. A ce propos, il a invité les syndicats à s’impliquer dans les débats relatifs au  passage à la Ve République, élément consolidant de la démocratie et qui est en phase avec l’engagement politique du chef de l’Etat.

Pour ce qui est de la justice, celle-ci reste une des exigences fortes de la société, selon le PM. Il a assuré que le gouvernement tient au respect de l’indépendance de la Justice et a initié de nouveaux textes pour accélérer et renforcer le dispositif sécuritaire. « Nous espérons tous que l’institution judiciaire nantie de son indépendance, fera de son mieux pour rendre la justice vraie  tant souhaitée, et avec la célérité requise », a dit Paul Kaba Thiéba.

 

Un projet de budget 201MAQUETTE JPZ 24/01/20127 d’environ 2 400 milliards de F CFA

 

Le volet économique a également été abordé. Le Plan national de développement économique et social (PNDES), a expliqué le PM, « vise à remettre tous les Burkinabè au travail, recréer la confiance en eux-mêmes, cultiver la conscience que seul le travail libère et dans une gouvernance vertueuse ». En adéquation avec le PNDES, a poursuivi le PM,  le gouvernement a proposé pour adoption,  un projet de budget 2017 se chiffrant à environ 2 400 milliards de F CFA qui consacre plus de 52%  des ressources aux investissements. « Nous devons quitter la logique des budgets moribonds, sans ambition et sans élan, essentiellement consacrés à payer les charges de l’Etat », a lancé Paul Kaba Thiéba.

Sur le plan du dialogue social, la disponibilité et la volonté du gouvernement d’entraîner un climat sain, est affiché selon le PM.  Et pour ce faire, le gouvernement a œuvré d’arrache-pied à la mise en œuvre conséquente des engagements pris avec les syndicats à travers le protocole d’accord de septembre 2015. Des engagements dont la majorité a été exécutée, à en croire Paul Kaba Thiéba. Par ailleurs, il a annoncé la mise en place prochaine d’un cadre permanent de dialogue social et la tenue, dans le mois de décembre, de la traditionnelle rencontre gouvernement-syndicats autour du cahier de doléances du 1er mai des partenaires sociaux. Somme toute, a dit le Premier ministre, les mouvements déclenchés par les syndicats malgré les efforts du gouvernement, ont mis à mal le climat social, ce qui ne permet pas une relance économique. « Certaines plateformes revendicatives ne tiennent pas compte des possibilités réelles de l’Etat et de la situation actuelle du pays », a déploré Paul Kaba Thiéba. Assurant que le gouvernement sait les conditions de vie difficiles des travailleurs, il a lancé un appel, afin que de concert avec les syndicats, ils puissent travailler à créer les conditions nécessaires à la relance économique et à la paix sociale ; les seules voies selon lui, pour l’épanouissement de la population en général et des travailleurs en particulier.

 

Le dialogue social, une parade pour gagner du temps

 

Reconnaissant la nécessité de pérenniser le dialogue social, le président du mois de l’Unité d’action syndicale (UAS), Inoussa Nana, a axé l’intervention de la structure qu’il pilote sur 3 axes, à savoir le point sur le dialogue social, les situations actuelles qui font l’objet de grèves ou de protestations et le point sur les engagements pris par le gouvernement lors de sa dernière rencontre avec les syndicats.

Parlant du dialogue social, les syndicats ont estimé qu’il a pris du plomb dans l’aile. D’ailleurs, a relevé Olivier Ouédraogo, depuis le 23 février dernier, l’occasion d’approfondir ledit dialogue ne s’est pas présentée. Aussi, a-t-il confié que l’impression qui se dégage, est que le dialogue social sert juste à calmer le front social et à gagner du temps. Ce d’autant que les conclusions qui en sont tirées ne sont pas, le plus souvent, appliquées. Olivier Ouédraogo a donc demandé au PM de travailler à débarrasser le dialogue social du plomb qui l’empêche de prendre son envol.

A la suite de ce dernier, c’est Bassolma Bazié qui a fustigé l’attitude du gouvernement face aux revendications des travailleurs. Avec des exemples à profusion pris dans chacun des départements ministériels, il a démontré que toutes les revendications sociales ne sont pas d’ordre pécuniaire. Pour lui, sans la vérité, il est difficile de construire. Bassolma Bazié a également dénoncé le renvoi inapproprié des luttes sectorielles des syndicats à la rencontre gouvernement-syndicats. Parlant de la mise en œuvre des engagements pris par le gouvernement lors de la dernière rencontre gouvernement-syndicats, l’UAS a estimé que le bilan n’était pas aussi rose, tel que présenté par l’Exécutif. En 15 points, elle a exposé ceux non encore ou partiellement satisfaits.

« Je ne suis pas venu ici pour ouvrir des négociations », a rétorqué Paul Kaba Thiéba. Qu’à cela ne tienne, il a instruit les membres de son gouvernement d’œuvrer à la reprise immédiate des discussions avec les syndicats relevant de leurs départements ministériels respectifs. Il a également rassuré qu’il va personnellement suivre l’évolution des différents dossiers. « Sans paix sociale, pas de développement possible », a conclu Paul Kaba Thiéba.

 

Thierry Sami SOU

 

 


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