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REVENDICATIONS DES AGENTS DU PEAGE


Pour l’auteur du point de vue ci-dessous, les agents du péage qui récriminent, doivent « savoir raison garder ». Car, dit-il, à vouloir « trop tirer sur la corde, elle finit par se casser ». Surtout par ces temps qui courent où le pays fait face à une grave épidémie. Lisez plutôt
Le 19 février 2020, la coordination des comités de la Confédération générale du travail du Burkina (CGTB) des agents du péage transformé en décembre dernier en Comité CGTB des agents du Fonds spécial routier du Burkina (FSR-B) suite à l’adhésion de deux agents du siège, a été reçue en audience par le ministre des Infrastructures, Eric Bougouma. Deux jours plus tard soit le 21 février, après avoir étudié les points de revendication de la coordination, le ministre a adressé à celle-ci une correspondance dans laquelle il s’est engagé à faire en sorte que le FSR-B dispose de ses propres gestionnaires des postes de péage d’ici fin juin 2020 en remplacement des régisseurs relevant du ministère des Finances. Quant à l’implication des directions régionales dans l’approvisionnement des postes en tickets de péage et en petites fournitures diverses, et celle de l’inspection générale des services du ministère des Infrastructures dans le contrôle des recettes de péage, le ministre s’est aussi engagé à réaliser un audit sur l’efficacité desdites implications. Sans oublier l’approvisionnement des postes de péage en matériels nécessaires d’ici fin juin 2020. Malgré tout, la coordination a décidé de maintenir son mot d’ordre de grève allant du 24 au 27 février dernier. Et elle l’a réellement fait. Le 24 février 2020, c’était au tour d’un autre syndicat, le Syndicat autonome des travailleurs des péages du Burkina Faso (SYNATRAP/BF), d’être reçu par le premier responsable du département des Infrastructures. A l’issue de cette seconde rencontre, de concert avec les parties prenantes, il a été mis en place un comité de réflexion et de suivi de la mise en œuvre des doléances du personnel du FSR-B auquel a été transférée la gestion du péage en janvier 2018. Depuis lors, le SYNATRAP a suspendu son mot d’ordre de grève. En attendant de voir la suite… C’est ainsi que du 10 au 15 mars 2020, les membres dudit comité se sont retrouvés à Koudougou à travers un atelier pour examiner les treize points relevant de leurs attributions. Dans le rapport du comité finalisé le 19 mars 2020, les principales doléances, y compris celles communes aux deux syndicats, ont trouvé des réponses en attendant leur application. C’est dans un tel contexte marqué par la volonté de l’autorité de trouver des solutions aux préoccupations soulevées par les agents des péages et avant que le comité n’ait rendu son rapport le 19 mars 2020 qu’à la surprise générale, l’opinion publique apprendra, par voie médiatique, le 16 mars 2020, la volonté de la coordination des comités de la Confédération générale du travail du Burkina des agents du FSR-B d’organiser des sit-in du 27 au 29 mars 2020, et d’aller en grève du 9 au 12 avril 2020 sur toute l’étendue du territoire national. Cela ressemble fortement à une volonté manifeste de faire un pied de nez au dialogue engagé par l’autorité pour apporter des pistes de solutions aux doléances du personnel du FSR-B. Tout porte donc à croire qu’organiser des sit-in et aller en grève sont devenus une obsession au Burkina où le mot « droit » sert souvent de paravent pour masquer l’inclination de certains de nos compatriotes à la flânerie. Le bon sens aurait voulu que les « candidats » à la grève sus-cités qui ont déjà eu gain de cause à travers la correspondance du ministre datant du 21 février dernier, eussent patienté pour attendre l’expiration des délais du respect des engagements pris par le ministre et aussi voir le contenu du ventre du rapport du comité sus-cité avant d’engager une action quelconque de protestation s’il y a lieu. Pourquoi la coordination gréviste ne suspende-t-elle pas, à l’instar du SYNATRAP, ses mouvements d’humeur en attendant l’application des engagements pris par l’autorité ? Bien malin est celui qui saura y répondre. La démarche de la coordination sent clairement le roussi à un moment où nous devons unir toutes nos forces pour faire face à l’hydre terroriste et à la pandémie du coronavirus auxquelles fait face notre pays. Il faut savoir raison garder et comprendre que ce n’est pas dans la précipitation ou en un clic de souris que l’on résout les problèmes de la république notamment ceux liés au péage dont certains ne datent pas d’aujourd’hui. A force de vouloir être jusqu’au-boutiste en tirant trop sur la corde de la république, c’est nous tous qui en pâtirons lorsque celle-ci se cassera. Ce, à travers les effets pervers et collatéraux sur l’économie nationale de mouvements d’humeur inutiles dont on peut se faire l’économie ! Et il faut que les syndicalistes réunis au sein de ladite coordination du secteur du péage en tiennent compte dans l’élaboration de leurs plateformes revendicatives. Sinon, le réveil sera douloureux pour tous, notamment pour les grévistes d’autant plus que l’Etat n’hésitera pas un seul instant à effectuer des retenues sur leur salaire en application de la règle du service fait. C’est ce que prescrit la loi et les grévistes ne peuvent que s’assumer en l’acceptant. C’est ce que je crois !

Abdoulaye OUEDRAOGO
Comptable et Consultant


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