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REVISION DU CODE ELECTORAL : L’association « prendre son envol » appelle à la vigilance


 

 

La révision du Code électoral, en vue de permettre à la diaspora de voter à la présidentielle de 2020,  suscite des réactions. A travers les lignes qui suivent, l’association « Prendre son envol »,  invite les Burkinabè à la vigilance car, elle estime  que le vote des Burkinabè de l’étranger pourrait annoncer une bataille politique dont les citoyens pourraient être les seuls à en payer les frais, si le processus n’est pas maîtrisé par les autorités qui font preuve d’amateurisme. Lisez plutôt !

 

L’association « Prendre son envol » salue et rend hommage à tous les dignes fils du Burkina Faso, qui, de par leur  engagement et dévouement ont marqué positivement les destinées de ce pays.

Notre association, toujours engagée à apporter sa contribution à l’essor de notre pays vient une fois de plus par la présente déclaration, donner son opinion sur les élections de 2020 mais surtout, sur les revendications salariales qui ont occasionné la tenue du 12 au 14 juin dernier, d’une conférence des forces vives de la Nation en vue d’examiner la problématique du traitement global des revendications salariales des agents de l’Etat.

Chers frères et sœurs

 

En ce qui concerne les élections de 2020, nul n’est myope pour ne pas savoir que les grands partis, tels que  le MPP, l’UPC et le CDP ont déjà déclenché les hostilités.

 A suivre leurs déclarations à travers les médias, les congrès ainsi que les meetings, nous apprécions certes le sens d’anticipation de chacun qui fait de lui un stratège politique.

Mais  nous osons du même coup  attirer  la vigilance de l’ensemble des forces vives du Faso à rester en état de veille dès ces instants, jusqu’aux dites élections car cela pourrait annoncer une bataille politique dont nous, les citoyens, pourrions être les seuls à  en payer les frais si nous baissons la garde.

Le déroulement des événements doit être suivi avec beaucoup d’intérêt pour la simple raison qu’il est fréquent de voir  les périodes post-électorales être sources potentielles de discordes, voire de crises.

Pour le cas du Burkina Faso, pour  la première fois de notre histoire, les Burkinabè de l’extérieur participeront au scrutin. Cela est vraiment à saluer. Cependant, notre passé politique récent  recommande à ce que le terrain soit balisé, d’où la volonté de l’Assemblée nationale de travailler en amont.

 Un adage dit « L’arbre ne doit pas cacher la forêt ». C’est certainement fort de cette conviction, que  la révision du Code électoral permettra d’endiguer au maximum les fraudes et garantir la sérénité post électorale.

 De notre point de vue,  il est légitime pour les partis politiques  ainsi que certains compatriotes, militants de leur parti en Côte d’Ivoire plus précisément, d’élever la voix pour contester la révision du Code électoral. Mais dans la même lancée, nous disons au gouvernement dit « diesel » qu’il serait fatal si jamais  les cafouillages et amateurismes observés ça et là dans la gestion de la crise avec les syndicats, sont reconduits comme  scénario de préparation ou de gestion des  élections en vue. La non maîtrise de cette question électorale de 2020 pourrait à coup sûr,  mettre en ballotage la stabilité post électorale de notre pays, et l’histoire retiendra que c’est sous sa responsabilité. A bon entendeur salut !

Nous recommandons vivement à tous les Burkinabè épris de cohésion et de paix, à tous les patriotes, d’œuvrer à ce que cette occasion du vote de nos compatriotes, et qui est un droit le plus absolu, aboutisse.

Notre inquiétude sur la problématique de ce vote  des Burkinabè de l’étranger réside sur les agitations dont font montre nos compatriotes en République de Côte d’Ivoire plus précisément.

Nous osons espérer que des mains invisibles mues par les forces du mal ne cherchent pas à se servir de cette occasion du vote  des Burkinabè de l’étranger pour susciter des mouvements d’humeurs afin d’assouvir leur vengeance, voir régler leur compte avec le peuple insurgé.

Nous invitons donc tous les compatriotes burkinabé à l’étranger, épris de paix et de cohésion, à être animés de patriotisme et  à se départir de telles actions tendant à nuire à la paix et à la stabilité de la mère patrie.

Chers frères et sœurs

 

Nous revenons sur  la conférence des forces vives de la Nation en vue d’examiner la problématique du traitement global des revendications salariales des agents de l’Etat.  Nous n’y avons pas été invités mais n’être pas convié à un débat national, ne doit pas empêcher les citoyens déterminés à apporter leur pierre à la construction de la nation à travers des idées, des analyses et des opinions. C’est cette philosophie qui nous guide à réagir dans un esprit positif relativement aux conclusions de la conférence. Car comme le dit Homère, « c’est l’idée qui fait le bon bûcheron, ce n’est pas la force ».

 

Chers frères et sœurs

 

Depuis que le « plus rien ne sera comme avant » se clame, l’on constate que son interprétation y va de l’entendement de chacun et en fonction de celui que l’on a en face. L’interprétation de ce slogan pour certains, se situe dans la logique de saper le moral du peuple et de mettre  à mal l’esprit du travail bien fait, du labeur, de la rigueur, et du civisme.  Cette expression erronément interprétée par d’autres s’assimile au laxisme, à l’irrespect des aînés, des personnalités et de la chose publique, voire au déni de l’autorité.

En 2017, plus de 70 grèves tous azimuts liées surtout à des revendications salariales ont rythmé la vie du pays. Le bal de ces grèves que l’on peut qualifier de sauvages a été ouvert par les magistrats peu après l’investiture du Président Kaboré en 2015. Dès lors, un festival lamentable et déplorable de grèves s’est installé sans répit depuis deux années maintenant au niveau de notre Fonction publique. Au centre de ces différents débrayages, les augmentations de salaires, toujours et rien que les augmentations de salaires. Et depuis, plus personne ne s’inquiète de servir convenablement le pays. Plus personne ne se soucie d’appliquer la conscience professionnelle. Plus personne ne s’inquiète des investissements au profit de l’ensemble du pays. Seules les revendications égoïstes et corporatistes ont droit de cité.

Heureusement que les travailleurs du privé n’ont pas emboîté le pas à ceux de la Fonction publique. De ce fait, on peut leur tirer le chapeau tout en les encourageant à ne pas se laisser aller à la mauvaise influence.

L’association « Prendre son envol » constate que le cas premier des magistrats est assez instructif de ce qu’une augmentation de salaires n’est pas synonyme d’une plus-value dans le travail. En tout cas de notre avis, jusque-là, les magistrats n’ont rien démontré qui puisse justifier les salaires qui sont désormais les leurs. En effet, les grands dossiers dont on espérait qu’ils connaîtront enfin un aboutissement au plan judiciaire consécutivement à l’augmentation des salaires, n’évoluent guère.

Un autre exemple édifiant est celui de certaines catégories de nos Forces de défense et de sécurité qui jouissent de statuts spécifiques assortis d’avantages pécuniaires. Pour autant, la corruption et le racket n’ont pas cessé d’avoir pignon sur rue à leur niveau. Les transporteurs en savent quelque chose.

Nous percevons la légitimité de certaines revendications des travailleurs du public mais, nous tenons à attirer l’attention du peuple burkinabè qu’une augmentation de salaires n’est pas une panacée. Elle ne règle pas les problèmes de conscience professionnelle, d’honnêteté, d’intégrité encore moins la question de la corruption.

Les exemples de la justice et des FDS cités plus haut démontrent à eux seuls que des salaires même triplement augmentés ne constituent pas une garantie contre l’inconscience, la corruption, l’escroquerie, le chantage et la paresse « administrative ». Une augmentation de salaires n’est pas une garantie que les fonctionnaires se mettent subitement comme par un coup de baguette magique à venir à l’heure ou à cesser de déserter avant l’heure leur service. Les fonctionnaires qui sont ponctuels et assidus à leur travail peuvent se compter sur les doigts de la main. Nous en profitons pour rendre hommage à ces courageux et valeureux travailleurs.

 Chers frères et sœurs

 

Au regard de cette analyse, il est nécessaire que les augmentations de salaires s’accompagnent d’un changement aussi qualitatif que profond au plan de la Fonction publique. C’est aussi en ce sens qu’il faut utiliser la désormais célèbre expression « Plus rien ne sera comme avant ». Désormais, les Burkinabè devraient être plus exigeants à l’égard des agents  de l’Etat.

C’est pourquoi dans l’esprit du prolongement de la conférence des forces vives de la Nation, l’association « Prendre son envol » voudrait proposer à tous les acteurs et parties prenantes à ces assises de décider des mesures ci-après :

  1. Que l’Etat procède désormais au remplissage des horaires (d’arrivée et de départ) des agents de l’Administration publique et qu’un compte-rendu périodique relatif au nombre des agents en retard, à ceux qui s’absentent de manière abusive soit fait au peuple ;
  2. Qu’on mette en place un système qui permet aux usagers de la Fonction publique de formuler des plaintes à l’endroit des agents de l’Administration publique qui font négligemment leur travail ;
  3. Que l’Etat sanctionne d’une manière ou d’une autre les agents exemplaires comme les agents véreux en encourageant les uns (par exemple par des moyens matériels ou des décorations) et en dénonçant ou condamnant les autres.

 

Chers frères et sœurs,

 

Nos parents Voltaïques ont lutté dans la sueur et dans le sang pour bâtir et défendre ce pays. Ils nous ont légué des valeurs immatérielles importantes que nous sommes malheureusement en train de dilapider. Il est impératif pour notre génération de léguer à son tour des valeurs morales et spirituelles proverbiales aux futures générations. Le philosophe Frantz Fanon disait que chaque génération a sa mission, soit la servir ou la trahir et nous empruntons à John F. Kennedy sa citation pour dire : « Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous. Demandez ce que vous pouvez faire pour votre pays ».

 

Chers frères et sœurs,

 

Pour clore, l’Association « Prendre son envol » exhorte tous les citoyens burkinabè sans exception d’âge, de fonction, de religion, ou de rang social, à enfin se départir de la voracité, de la rapacité, du laxisme, et à être animés d’un esprit de travail sans relâche pour servir l’intérêt collectif, dans la perspective des lendemains d’un Burkina meilleur !

Dieu bénisse le Burkina Faso !

 

Dieu accorde de la tolérance et de la clairvoyance à tous et à toutes !

 

Fait à Ouagadougou, le 27 juillet 2018

 

Pour l’Association « Prendre son envol »

 

Ollo Basile DAH

 [email protected]

 

 


Comments
  • Vraiement les politiciens là. Pardon laissez nous parler de developpement plutot que du bout de papier à présenter pour se faire elire

    1 août 2018

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