HomeA la uneSAINT VALENTIN : Une fête dévoyée en Afrique

SAINT VALENTIN : Une fête dévoyée en Afrique


Le 14 février de chaque année, est célébrée en Afrique comme en Occident, la Saint Valentin. Cette tradition qui remonte à l’antiquité, est perçue dans quasiment tous les pays  comme la fête des amoureux. Les amoureux  en profitent  pour s’échanger des cadeaux  comme preuve  de  leur amour.  En Afrique, la Saint Valentin qui, d’ordinaire, passait quasiment inaperçue, est devenue, de nos jours, une fête qui entre de plus en plus dans nos mœurs. En effet, le 14 février est devenu une date qui cristallise beaucoup d’attention voire de passions. On peut même dire que dans certaines capitales africaines, elle est en train de ravir la vedette à la Saint-Sylvestre. Où était  donc l’Afrique depuis tout ce temps ?  Pourquoi ce brusque intérêt pour la chose ? Seule certitude en tout cas : l’irruption soudaine de cette fête sur la scène culturelle africaine, montre à quel point notre continent  a la fâcheuse tendance à  imiter de manière servile et sans discernement,  les valeurs des autres.  Ce sont toutes ces pratiques copiées de l’Occident, qui ont fait dire  à  l’écrivain Henry Lopès dans son roman Tribaliques, que   « l’Afrique, à force de danser et de  chanter , s’est vu devancée par des peuples plus austères».  Franchement, a-t-on besoin d’un jour spécial de l’année pour manifester son amour à l’être aimé ?   L’amour ne devrait-il pas se vivre tous les jours ? Quoi qu’on dise,  l’Africain  a donné un autre caractère à la Saint Valentin. Il en a perverti l’esprit. En Occident, la Saint Valentin est   vécue comme un moment important pour les amoureux, qui s’échangent des bouquets de fleurs en signe d’amour. Un dîner aux chandelles  en plus, suffit à donner à la soirée, sa dimension féérique. Mais, en Afrique… toute une histoire !

Le 14 février apparaît parfois comme une date effroyable

 L’élève a dépassé le maître, tellement il est allé encore plus loin … pour une fête qui n’est pourtant pas  la sienne.  La dulcinée est dans tous ses états, si monsieur ne se montre pas à la hauteur de l’événement, à travers des cadeaux, parfois au prix prohibitif à troubler le sommeil. Et bonjour les dégâts psychologiques. Où allons-nous donc ?  Mais si on en est arrivé là, à qui la faute ? Certainement pas à l’Occident qui ne nous a pas forcé la main !  Mais à tous ceux qui tirent bénéfice de ce jour aux retombées financièrement juteuses.  Oui, il y a de l’argent dedans !  Et ce ne sont pas les commerçants, toutes tendances  confondues, qui diront le contraire.  Disons-le tout net,  cette fête, en  Afrique particulièrement,  a perdu toute  sa symbolique,  du fait de son caractère mercantile. Mais, bien sûr, si cette fête a pris une telle envergure, les techniques de l’information et de la communication ( TIC) y sont aussi pour quelque chose. Certains Africains, réfractaires à la Saint Valentin, estiment  que c’est une fête de plus pour faire dépenser les hommes. Faut-il leur donner tort ?  Quid des femmes qui  attendent tout de l’homme, ce jour,  sans se gêner de ne rien offrir en retour ? En tout cas, voilà une fête qui promet de faire bien des malheureux, comme si la Saint-Sylvestre, à elle  seule, ne suffisait pas à créer bien des scènes de ménage dans  les couples. Car, c’est connu,  le 14 février apparaît parfois comme une date effroyable pour  ceux ou celles qui entretiennent  plusieurs relations en même temps.  La flamme de l’amour doit s’entretenir tous les jours à travers nos paroles et nos actes. Voilà qui paraît bien plus simple !

Seydou  TRAORE


Comments
  • pour le sondage, je répond par oui.Que Dieu benisse le Burkina

    16 février 2015

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