HomeA la uneSALIFOU GUEBRE, VAINQUEUR DU MARATHON OUAGA-LAYE : « A quelque chose malheur est bon »

SALIFOU GUEBRE, VAINQUEUR DU MARATHON OUAGA-LAYE : « A quelque chose malheur est bon »


Pour la 6e édition du marathon international Ouaga-Laye, seulement les athlètes nationaux et ceux vivant au Burkina ont été autorisés à y prendre part. Ceux des autres pays ont été exclus de peur que la maladie à virus Ebola, qui sévit actuellement en Afrique, ne gagne le Burkina Faso. L’absence des Marocains et des Ethiopiens, champions dans la discipline, a beaucoup profité au Burkinabè Salifou Guébré, qui a remporté haut les mains cette édition de transition du marathon, comme l’a nommé Ousséni Ilboudo, le président du comité d’organisation, en 2h 51mn35s. « A quelque chose malheur est bon », a-t-il lâché à l’arrivée. Il faut noter que la compétition s’est déroulée dans la ville de Ouagadougou ce 6 décembre avec plus de 400 marathoniens sur 42, 195km.

 

De statut « abandon » puisqu’ayant jeté l’éponge au 35e kilomètre l’année dernière à cause du rythme infernal à lui imposé par les Ethiopiens et les Marocains, le Burkinabè de 30 ans, Salifou Guébré, est passé à un autre statut à l’édition 2014 du marathon Ouaga-Laye : «winner». Un statut qu’il a acquis sans grand effort ce 6 décembre. Très confiant de lui, c’est à petit pas que Salifou Guébré a pris le départ devant le siège de l’Observateur Paalga à 6h30, après le faux départ pris par le ministre des Sports et des loisirs, David Kabré, accompagné entre autres du président du Conseil national de transition, Chérif Sy, et des organisateurs. Chaque athlète allait à son rythme et avait en tête une stratégie pour surclasser ses adversaires. « Ma stratégie était de suivre mes concurrents jusqu’au 12e kilomètre avant de tenter une échappée », a confié Salifou Guébré. Bien avant qu’il mette en place sa stratégie, nombreux sont les athlètes, les plaisantins, qui avaient déjà quitté la compétition. Et comme prévu, à partir du 12e kilomètre, Salifou Guébré met sa stratégie en marche. Après l’hôtel Golden Tulip (ex-Silmandé), il s’échappe et creuse un écart de plus de 4 minutes avec ses poursuivants immédiats. Se faufilant entre les nombreux Burkinabè en circulation qui ont beaucoup gêné la course, il parvient à prendre une avance confortable.

Faire de Ouaga – Laye une affaire de tous les Burkinabè

Il est allé même jusqu’à creuser un écart de plus de 45 minutes avec Inoussa Simporé, son poursuivant immédiat à l’échangeur de l’Est de Ouagadougou. Ayant la conviction que la victoire lui appartenait et frappé par les rayons de soleil, l’homme de tête ralentit un peu sa course tout en jetant un coup d’œil de temps en temps en arrière. « L’essentiel c’était de remporter la course, la performance m’importait peu », a-t-il confié à son arrivée. Et c’est en toute tranquillité qu’il a, après être passé par l’échangeur de l’Est, la Patte d’oie, Pissy, l’échangeur de l’Ouest Gounghin, Hamdalaye, Larlé, le siège de UBA, la SONABEL, franchi tout seul la ligne d’arrivée à la Place de la révolution aux environs de 10h. Loin derrière lui est venu, quelques minutes plus tard, Inoussa Simporé et Kuole Jean François Dabiré arrivE 3e. Après ces trois arrivées, c’est au compte-gouttes que les invités et les populations ont assisté à l’arrivée des marathoniens qui ont tenu à boucler les 42, 195 km. Pauline Waponou, la première des dames, est arrivée 80e. Elle sera suivie par Assétou Ouédraogo et Mariam Ouédraogo. Grande était la joie des organisateurs qui ont tenu le pari de l’organisation malgré la menace de la maladie à virus Ebola. Edouard Ouédraogo, directeur de publication de l’Observateur Paalga, n’avait d’autres mots que des remerciements qu’il a adressés à l’ensemble des partenaires et des sponsors qui ont accepté d’accompagner l’évènement et l’ensemble de tous ceux et toutes celles qui se sont investis pour sa réussite. Il a confié que son objectif est de faire de Ouaga-Laye une affaire de tous les Burkinabè à l’image du FESPACO et du SIAO. Un objectif que le ministre David Kabré, qui était présent à la Place de la révolution, a promis d’aider à atteindre. Il a par ailleurs promis d’examiner la demande de Salifou Guébré d’aller faire un stage en Ethiopie ou au Kenya, pour améliorer sa performance afin de pouvoir rivaliser avec les étrangers l’année prochaine. Dans la soirée du 6 décembre, une cérémonie de remise de prix a été organisée dans les locaux de la Télévision nationale. Cette soirée, qui a été retransmise en direct sur les antennes de la Télévision nationale, a permis de récompenser les 20 premiers hommes et les 3 premières dames. Salifou Guébré a reçu la somme de 1 000 000 de F CFA en plus de plusieurs autres lots offerts par les partenaires et les sponsors de l’événement, contre respectivement 500 000 et 400 000 F CFA pour Inoussa Simporé et Jean François Dabiré. Chez les dames, Pauline Wapounou est repartie avec la somme de 150 000 F CFA plus de nombreux prix spéciaux dont une moto offerte par l’ancien ministre des Sports et des loisirs, Yacouba Ouédraogo. Les deux autres dames ont reçu respectivement 75 000 et 50 000 F CFA. Rendez-vous est pris l’année prochaine pour la 7e édition.

Yannick SANKARA

 

 


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