SANCTIONS CONTRE DES MILITANTS MPP : Effet d’annonce ou annonce sans effet ?
Cent vingt-neuf (129) ! C’est le nombre de militants du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) qui ont été sanctionnés par le Bureau politique national dudit parti, réuni le 18 février dernier, à l’occasion de sa deuxième session ordinaire de l’année. L’événement était placé sous la présidence de Salifou Diallo, président par intérim du MPP, parti au pouvoir. Des sanctions disciplinaires qui vont de l’avertissement à l’exclusion, ont été prononcées à l’encontre des militants qui se sont illustrés négativement par, entre autres, l’assignation en justice d’autres camarades du parti, les cas de violences avérés et le vol de certains matériels d’appui au parti. Le moins que l’on puisse dire, c’est que de pareilles mesures n’avaient que trop tardé. Car, je me rappelle qu’à maintes reprises, nombreux sont les militants du MPP qui se sont rendus coupables d’actes de violences répétés. Ce fut le cas à l’arrondissement 8 de Ouagadougou, à Bagré et dans bien d’autres communes où des jeunes excités du parti ont fait parler d’eux en posant des actes hautement répréhensibles. J’éprouvais personnellement de la peine à voir certaines choses, tant elles étaient horribles. Je me rappelle d’ailleurs que l’opposition politique et la société civile ont toujours demandé au MPP d’éduquer ses militants. Je me félicite d’ailleurs que ce cri du cœur ait été enfin entendu. Car, en décidant de sanctionner les 129 militants, le parti reconnaît implicitement que ceux-ci ont fauté. Ce qui est une bonne chose en soi, puisque, comme on le dit, une faute avouée est à moitié pardonnée. Il faut poursuivre le ménage. Car, je suis sûr qu’il y a des gens qui pensent toujours qu’avec le parapluie du parti, ils peuvent tout se permettre dans ce pays-là. C’est pourquoi, au-delà des mesures disciplinaires prises par le parti à l’encontre de ses militants fautifs, je souhaite que la Justice puisse aussi situer la responsabilité des uns et des autres dans les manquements observés à travers le pays. Ce n’est pas trop demander, si tant est que nous soyons en République où chacun doit répondre de ses actes.
Mieux vaut un parti sans militant qu’un parti majoritairement formé de militants hors-la-loi
Il faut donc aller jusqu’au bout. Du reste, en le faisant, le MPP donnerait là la preuve qu’il rompt d’avec l’ordre ancien, en n’encourageant pas l’impunité. Sans oublier qu’un procès contre les militants qui se sont montrés irresponsables, pourrait participer, à mon avis, du souci de la restauration de l’autorité de l’Etat constamment mise à mal dans notre pays. On attend donc de voir la suite qui sera donnée. Cela dit, il faudra pour le moment se garder de tout angélisme. Car, nous sommes là en politique où tout est possible. J’ai bien peur que ces sanctions disciplinaires prises à l’encontre de certains militants ne soient qu’une simple opération de communication destinée à divertir l’opinion. Je ne dis pas que c’est le cas. Seulement, j’émets des doutes, puisque je sais qu’en politique, aucun parti ne souhaite perdre un seul militant. C’est pourquoi j’aurais personnellement bien voulu lire les noms de ceux qui sont sanctionnés dans la presse, pour me laisser convaincre davantage. Peut-être suis-je pressé, me dira-t-on. Et avec juste raison d’ailleurs ! Mais qu’on se le tienne pour dit. Des militants indisciplinés, il n’y en a pas seulement qu’au sein du MPP. Il en existe aussi dans bien des partis politiques de l’opposition qui gagneraient aussi à taper du poing sur la table. Car, pour moi, mieux vaut un parti sans militant qu’un parti majoritairement formé de militants hors-la-loi.
« Le Fou »
