HomeA la uneSCANDALES A REPETITION DE ZUMA : La faute à l’ANC

SCANDALES A REPETITION DE ZUMA : La faute à l’ANC


 

Quarante-cinq jours pour verser la cagnotte de 450 000 Euros à l’Etat! C’est l’ultimatum donné par la Cour constitutionnelle sud-africaine au président Jacob Zuma, qui fait suite au scandale de rénovation de sa résidence privée. On se serait cru dans un scénario de film si l’on n’était pas en Afrique du Sud version Jacob Zuma  où les leaders de l’ANC, surfant sur leur légitimité historique tirée de la lutte contre l’apartheid, confondent allègrement les biens publics avec leurs poches. Et la palme de ces scandales revient au premier magistrat du pays en personne, qui nage dans toutes les eaux sales et boueuses de la République : détournements, corruption, affairisme, affaires de fesses, etc. Ces scandales à répétition ternissent l’image de la nation arc-en-ciel et mettent le pays de Madiba en porte-à-faux avec le leadership continental qu’il entend mener. Mais pouvait-il en être autrement quand un grand pays  est dirigé  par un petit président parvenu au pouvoir par effraction ?  Zuma, en effet, ne doit son élection qu’à son rôle de chef de la branche armée de l’ANC, le Nkotonasiswe et par conséquent, l’Afrique du sud n’est pour lui qu’un butin de guerre à vendanger. Mais ce faisant, il  accentue les reliefs entre lui et le père de la Nation, Nelson Mandela, dont il ne sera jamais que le pâle reflet. Mais le véritable fautif dans le mélodrame sud-africain qui se joue actuellement, c’est l’ANC qui, aveuglément, soutient à bras-le-corps un président vomi. Il se susurre même l’éventualité d’une cotisation au sein du parti pour venir en aide au président Zuma. On peut dès lors se demander quelles sont les valeurs qui guident aujourd’hui le parti de Nelson Mandela qui, visiblement, est en train de brader  son héritage. En effet, la posture de l’ANC confine à une prime à la spoliation au profit d’un «  plus-que-nanti » du citoyen lambda sud-africain qui, au quotidien, nage dans l’océan de misère des ghettos.

On peut compter sur la solidité des institutions sud-africaines

Elle perpétue  donc, de fait, l’apartheid qu’elle a combattu, trahissant non seulement ainsi la mémoire de tous ceux qui sont tombés sur les champs de bataille de la lutte contre cette injustice,  mais aussi les espoirs de l’immense majorité des Sud-Africains  qui avaient vu dans l’accession du parti au pouvoir la fin des injustices sociales et l’aube d’une gouvernance politique et économique vertueuse.  Pire, en refusant de tirer toutes les conséquences politiques de la décision de la Cour constitutionnelle qui a reconnu Zuma coupable de la violation de la Constitution, l’ANC se rend complice d’une forfaiture et dévie l’Afrique du Sud de sa belle trajectoire qui en faisait  un phare démocratique sur le continent. Et quid de l’iniquité dans le traitement de ses  militants, que le parti étale sur la place publique ? Pour moins que ça, en effet, Thabo Mbeki a été   poussé vers la sortie. Fort heureusement, on peut compter sur la solidité des institutions sud-africaines, en particulier sur la ténacité et le courage de la Justice. Car, il n’est pas courant dans l’Afrique « gondwanaise » de voir un président en exercice traqué à ce point par la Justice, au point de lui faire rendre gorge. Face à des partis politiques dont les intérêts sont divergents de ceux du peuple comme on le voit aujourd’hui avec l’ANC, le meilleur paravent reste donc la solidité des institutions. Dans le cas de l’Afrique du Sud, la nécessité est clairement établie aujourd’hui de relire et de renforcer l’armature institutionnelle et juridique pour éviter que plus jamais, un parti ne vienne à prendre ainsi  en otage tout un peuple par son soutien inconditionnel aux lubies d’un président dont l’histoire ne retiendra que la vacuité morale en raison de ses nombreux scandales au plus haut sommet de l’Etat.

SAHO


Comments
  • Tu sais critiquer Saho, c’est le moins qu’on puisse faire pour son leader. Que voulez-vous? Que les militants de son parti le vomisse et le rejette comme quoi? Ne dit-on pas en Afrique que le linge sale se lave en famille? Au BF dans mon très chère pays c’est encore pire quand on soutient sans relâche des assassins et on reconduit au pouvoir des gens qui ont leur mains et leurs pieds noyés dans la boue du régime Compaoré. Du reste je veux que cet exemple de justice indépendante puisse un jour s’installer dans mon pays.

    2 juillet 2016
    • Oui, les militants de l’ANC doivent “vomir” et rejeter Zuma. Ils doivent ça à tous ceux qui sont morts pour la justice tout court en Afrique du Sud. Ils doivent surtout ça aux Sud-africains qui ont nouri un espoir légitime en l’avenir de leur pays. Ce n’est pas parce que dans certains pays on ne respecte pas les lois républicaines qu’il faut soutenir les déviations criminelles dans d’autres. Si vous êtes vraiment un burkimbila, vous devez rejeter l’injustice quelque soit.sa nature. On n’encourage pas le “copiage” du mal. On apprécie plutôt le bien que font les autres et on essaie de faire autant qu’eux, si ce n’est mieux.Ce n’est pas parce qu’au Burkina, les dirigeants ne sont pas dignes qu’il faut dire que c’est normal qu’ il en soit de même partout ailleurs. Vous semblez être un aigri, monsieur le BURKIMBILA. Si vous êtes un vrai burkimbila, changez votre attitude et combattez l’injustice sous ses formes, sous tous les cieux.

      3 juillet 2016

Leave A Comment