HomeA la uneSECOND TOUR DE LA PRESIDENTIELLE AU PAYS DE BAÏ KOROMA : La Sierra Leone ne doit pas décevoir

SECOND TOUR DE LA PRESIDENTIELLE AU PAYS DE BAÏ KOROMA : La Sierra Leone ne doit pas décevoir


Ça y est. Le processus électoral suspendu depuis le 24 mars dernier, en Sierra Leone, ne l’est plus. Ainsi en a décidé la Haute cour de justice qui a rejeté la requête déposée par un militant de l’APC, parti au pouvoir. Du coup, le second tour prévu pour se tenir aujourd’hui, 27 mars, aura lieu, en principe sur toute l’étendue du territoire. Car, même la Commission électorale qui avait suspendu le déploiement du matériel de vote, a repris du service hier, sitôt après la décision de la Haute Cour. On a tout lieu d’assister au même scénario qu’au Libéria où suite à des soupçons de fraude, la Cour suprême avait également décidé de suspendre le processus électoral, le temps d’examiner avec   minutie les recours introduits par l’un des candidats en lice. A la seule différence que dans le cas de la Sierra Leone, il s’agissait, dit-on, d’un juriste issu du parti au pouvoir dont le porte-étendard vient en deuxième position avec 42,7% contre 43,3% pour son adversaire. Pour autant qu’il soit sincère, on peut tout de même rendre un vibrant hommage à l’initiateur pour sa démarche citoyenne qui, disait-il, avait pour souci de  « préserver la paix et la stabilité du pays ». Seulement, voilà ! On craignait que ce ne fut là une stratégie, pour ne pas dire une entourloupe destinée à retarder les échéances dans le but d’inverser les tendances au profit du candidat du parti au pouvoir. On était d’autant fondé à penser ainsi, au regard du moment choisi pour introduire ce recours demandant une enquête sur des accusations de fraudes. Pourquoi avoir attendu d’être à quelques jours du vote du second tour pour le faire ?

De la décision des grands juges dépendra la suite du processus électoral

La question mérite d’être posée. Toujours est-il que la Haute cour de justice serra-léonaise ne s’est pas laissée conter fleurette. Elle a su rester à équidistance des chapelles politiques. Car, les hommes politiques sont ainsi faits qu’ils ont plus d’un tour dans leur sac, si fait qu’à la moindre inattention, ils sont capables de vous faire prendre des vessies pour des lanternes. On n’en est pas là. Pour sûr, le processus électoral est finalement débloqué en Sierra Leone où, faut-il  le rappeler, le président sortant a eu l’élégance de faire valoir ses droits à la retraite et ce, à l’issue de ses deux mandats constitutionnels. Sur un continent où la tendance est aux règnes à vie, une telle démarche qui favorise l’alternance ne peut qu’être saluée à sa juste valeur. Aussi faut-il relever la transparence qui a caractérisé le scrutin qui a permis d’obtenir des résultats fiables, acceptés de tous. Sous d’autres cieux, à défaut de passer haut la main, le candidat du parti au pouvoir caracolerait en tête. Ce qui n’est pas le cas au pays de Ernest Baï Koroma où le candidat de l’opposition est arrivé en tête, à l’issue du premier tour du 7 mars dernier.

Pour toutes ces raisons et pour bien d’autres, la Sierra Leone ne doit pas décevoir. Elle a montré au reste du monde que l’on pouvait compter sur elle en matière de respect de la démocratie et de la promotion de l’alternance. Ce faisant, elle doit tout faire pour que prévale à toute épreuve, la transparence tout le long du processus électoral en cours. C’est à ce prix que l’on pourrait éviter des contestations électorales pouvant déboucher sur des violences meurtrières, surtout que le pays revient de loin, voire de très loin.

Boundi OUOBA


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