SECTEUR 3 DE BANFORA : Un jeune de 22 ans tue sa mère

Les habitants de la zone non lotie du secteur 3 de Banfora ont passé la nuit du 7 au 8 novembre 2014 dans la consternation. Et pour cause, Drissa Sanou, un jeune d’environ 22 ans, a froidement mis fin aux jours de sa maman en l’assommant avec un gourdin.

 

Emoi, pitié, peine ; voilà entre autres les sentiments qui se lisaient sur le visage des membres de la famille Sanou et le voisinage au secteur 3 de Banfora, dans la zone non lotie située en bordure de la route conduisant à Mangodara. Dans la nuit du 7 au 8 novembre 2014, un jeune de 22 ans de la famille Sanou a ôté la vie de sa mère aux environs de 23 h. Selon Mamadou Sanou, frère aîné du présumé bourreau, il était 22 h lorsqu’il (Mamadou) est revenu de la séance de répétition avec les membres de sa troupe musicale. « Comme je sentais la fatigue, je suis allé directement me coucher. Quelque temps après, notre sœur est arrivée en courant et en criant, chez moi. C’est elle qui m’a annoncé que mon petit frère Drissa venait de blesser gravement notre mère », a-t-il expliqué avant de poursuivre que celle-ci avait perdu beaucoup de sang. Transportée d’urgence au CHR par les sapeurs-pompiers, elle a rendu l’âme quelques minutes plus tard. Qu’est-ce qui a bien pu pousser Drissa à commettre un tel crime ? A cette question, son frère Mamadou dira qu’il lui est difficile de répondre dans la mesure où il n’était pas présent. Toutefois, et contrairement à ce qu’a dit son père, Mamadou a confié qu’à un certain moment de sa vie, son petit frère avait développé des troubles mentaux que la famille avait du reste vite pris en charge. Quant au père, Kassoum Sanou, il a soutenu que le petit a passé la journée comme d’ordinaire.

Drissa serait un grand travailleur

« On n’a pas du tout senti en lui un quelconque écart de comportement de nature à nous mettre en danger », a-t-il martelé avant d’expliquer que c’est sans mot dire que Drissa, après avoir fini son plat du soir, a rejoint sa mère dans la chambre à coucher. A entendre le père, il était muni d’un gourdin qu’il avait dissimulé le long de sa jambe. Ayant senti sa présence, sa mère lui aurait demandé ce qu’il voulait mais le jeune ne répondra pas. Elle est revenue à la charge en lui demandant s’il venait lui solliciter de l’argent comme c’est le cas très souvent. Drissa aurait répondu par la négative. C’est alors, a poursuivi le vieux Kassoum, que la mère s’est aperçue qu’il tenait un gourdin. Prise de peur, elle a tenté de sortir en force mais au même moment, son fils lui avait déjà porté un coup sec à la tête. Elle ne pu faire un seul pas de plus et tombe. « Ayant entendu mon épouse crier, je me suis précipité vers la maison et j’ai croisé mon fils qui y sortait. J’ai réussi à lui retirer l’arme et il a pris la fuite avant de revenir quelques minutes plus tard pour exiger qu’on le tue lui aussi », a confié le père. Dans le voisinage, des indiscrétions ont laissé entendre que Drissa est un jeune respectueux et calme mais vivait de façon solitaire. A les croire, il pouvait passer toute une journée dans sa maison, ne sortant que pour certains besoins. Travailleur, selon les voisins, il pouvait à lui seul fabriquer 200 briques en banco par jour et d’une qualité irréprochable. Il arrivait même qu’il produise les briques jusque tard dans la nuit. Dans la même nuit du 7 au 8 novembre, il a été conduit par des éléments de la sécurité. Quant à sa défunte mère, elle a été inhumée en fin de matinée du 8 novembre 2014.

Mamoudou TRAORE