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SECURITE ET GRANDES MANIFESTATIONS PUBLIQUES


 Comment anticiper le danger terroriste?

Le Burkina Faso abrite du 26 octobre au 4 novembre 2018, la 15e édition du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO) et la 31e édition du Tour du Faso. Ces deux grands événements qui magnifient l’artisanat africain et le sport, notamment la petite reine, ont lieu cette année dans un contexte d’insécurité jamais égalée au Burkina. Ce qui avait fait penser à certains que le pays des hommes intègres reporterait ces événements. Mais c’était sans compter avec la ferme détermination des autorités à respecter ces rendez-vous qui rassemblent des participants venus des quatre coins du monde. Et il faut s’en féliciter car, si le Burkina avait renoncé à l’organisation de l’un de ces événements, cela aurait pu contribuer à faciliter sa récupération par certains pays quand on sait qu’en la matière, la concurrence est féroce. Outre ce fait, cela aurait créé plus de psychose au sein des populations, mais surtout fait l’affaire des partisans du terrorisme. On ne le sait que trop bien, l’objectif des terroristes, c’est de semer la psychose au sein des populations et les contraindre ainsi à vivre selon leur seule volonté. En maintenant l’organisation de ces deux grandes manifestations d’envergure internationale, nos autorités ont fait le bon choix. Du reste, sauf omission de notre part, depuis sa création, le SIAO n’a été reporté qu’une seule fois, en 2014, pour cause d’Ebola, cette fièvre rouge qui sévissait à l’époque dans certains pays africains. En tout cas, l’obstination positive du Burkina à tenir ces rendez-vous, pourrait s’avérer payante, car plus de 27 pays ont déjà annoncé leur participation au SIAO et 12 au Tour du Faso. L’on pourrait donc dire qu’en dépit des attaques terroristes, le Burkina est et demeure un pays d’attraction.

Chaque citoyen doit être son propre agent de sécurité

Et c’est heureux, car le contraire aurait été fatal pour le pays qui, il faut le dire, est  toujours en quête d’une croissance économique forte. Il est vrai que ces actes terroristes auront un impact négatif sur la participation des citoyens à ces deux grands événements, mais tout est une question de proportion. D’ailleurs, les Burkinabè semblent avoir compris qu’ils ne doivent pas céder à la peur, mais plutôt apprendre à vivre avec ce fléau. Et c’est la meilleure option, puisque le combat contre le terrorisme est une guerre de longue haleine. En tout cas, tout porte à croire que les Burkinabè ont une grande capacité de résilience face à toute adversité et le terrorisme ne saurait les empêcher de soutenir leur culture et leur sport.

Cela dit, la prudence et la vigilance doivent être de mise au cours des deux grandes manifestations. Au regard de l’enjeu, l’Etat se doit de mettre les bouchées doubles pour relever le défi de la sécurité.  Comment anticiper le danger terroriste? Seuls les spécialistes de la sécurité   ont la réponse. Tout ce qu’il faut souhaiter, c’est que les autres localités du pays ne soient pas délaissées au détriment de la seule capitale où a lieu l’essentiel des événements.  C’est vrai que la sécurisation de tels événements nécessite de gros moyens en termes d’hommes et de logistique, mais cela ne devrait pas non plus constituer une excuse pour abandonner des portions de terre qui pourraient constituer  des brèches  pour l’ennemi. Les FDS n’ont pas droit à l’erreur, elles doivent garder l’arme au pied mais il appartient aussi aux populations de jouer pleinement leur partition. Comme on le dit, la guerre est une chose trop grave pour être confiée aux seuls militaires. Chaque citoyen doit être son propre agent de sécurité. Tout comportement suspect doit être signalé immédiatement aux FDS. Un autre aspect et non moins important, c’est la sérénité. Tous ceux qui se rendront dans les différents sites, doivent avoir à l’esprit qu’ils ne doivent pas prendre la poudre d’escampette au moindre bruit assourdissant ou de pétard au risque de provoquer une bousculade dont les conséquences pourraient être dramatiques. Personne ne doit céder à la panique pour un rien, car elle est mauvaise conseillère.

Dabadi ZOUMBARA   


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