HomeOmbre et lumièreSEMAINE NATIONALE DE LA CULTURE : Abdoul Karim Sango interpellé

SEMAINE NATIONALE DE LA CULTURE : Abdoul Karim Sango interpellé


 

Ceci est une lettre ouverte adressée au ministre  de la Culture, des arts et du  tourisme par le  président du réseau Maaya. Il est question des problèmes liés à la Semaine nationale de la culture. Lisez plutôt !

 

Monsieur le stagiaire, que dis-je ? Monsieur le ministre de la Culture, félicitations et bienvenue à la tête de notre département, celui en charge de la culture, des arts et aussi du tourisme. Je ne suis pas de ceux qui vendent la peau de l’ours avant de l’avoir abattu. D’ailleurs qui suis-je pour douter d’une personnalité de votre trempe qui bénéficie de la confiance totale du président de la République et aussi du fondateur du PAREN, votre appartenance politique ?

Néanmoins permettez que je sois inquiet et dubitatif sur un certain nombre d’aspects :

– Primo, votre statut de stagiaire (Pour reprendre vos propos) n’est pas du tout à me mettre en confiance car la dernière fois que nous avons eu un analphabète de la culture à votre place, le ministère a navigué à vue, tangué par moments et fini  par accoucher de projets savamment orchestrés par quelques cadres du département, préoccupés par le carrelage de leur tombe que de l’avenir même de la culture, des arts et du tourisme.

– Secundo, lui, malgré son analphabétisme, il a préféré composer avec ceux qui pouvaient l’aider à froisser la politique nationale de la culture, à aliéner tous les fondements juridiques pour produire des projets gré-à-gré…

Mais ce n’est point pour les erreurs de vos prédécesseurs que je vous écris malgré que je note aussi des points de satisfactions de sa part.

Je voudrais vous parler de notre Semaine nationale de la culture, faut-il encore l’appeler ainsi sans être dans un abus de fond? N’empêche, je garde l’appellation par respect et reconnaissance pour certains aînés qui ont tout donné pour voir cette prestigieuse biennale au firmament des huppées rencontres africaines de la culture.

Voici en 5 points toutes les ambiguïtés de la SNC version 2018:

 

1-Malgré notre combat pour la valorisation des artistes burkinabè, la SNC est la seule manifestation au monde qui rend public le cachet bien qu’insultant de nos artistes. Rendant du même coup nos prix sur le marché local et sous régional dérisoires (à vos agents de comprendre que nous sommes prêts à contribuer à un essor vrai de notre culture mais de façon professionnelle).

 

2-Les manifestations comme la SNC ne sont utiles que de par le nombre de professionnels qu’elles mobilisent. Votre département trouve que cela est inutile.

 

3-La SNC qui se veut une occasion de promotion et de valorisation de notre culture dans toute sa diversité, veut nous servir des spectacles les plus amateurs possibles, à travers la technique d’un orchestre pour plusieurs artistes bien qu’elle sache qu’un artiste professionnel a forcément un groupe qui évolue avec lui depuis des années (Vivement encore que vos types nous élucident cette gymnastique) ce n’est pas sur la création qu’il faut faire des économies mais plutôt sur les dîners ministériels.

 

4-La SNC et ses cachets de 50 000, vous devriez normalement avoir honte, même les petits bars et maquis de la ville de Bobo proposent mieux que toute votre institution avec tous ses honneurs. Quel message la SNC veut-elle envoyer à nos clients et potentiels partenaires ?

 

5-La SNC et les MANAGERS : il n’y a que cette institution de la République qui ignore encore et pire jusqu’en 2018 que, qui dit artiste, dit forcément et intrinsèquement manager, malgré que c’est au manager de postuler et de suivre le dossier jusqu’à la proclamation, ces gens n’ont prévu aucune ligne, je dis bien aucune place pour celui qui fait de l’artiste ce qu’il est.

Pour rappel, l’Association des managers professionnels de musique du Burkina en abrégé AMPM-BF a entrepris des démarches il y a deux ans de cela, pour exprimer son mécontentement vis-à-vis de cette formule dégradante et humiliante de la SNC et son envie de voir les choses évoluer positivement, mais comme vous pouvez le constater avec nous, rien n’a changé.

Pour ne pas m’inscrire dans le rang des acteurs de la critique facile, voici quelques propositions de pistes de solutions :

 

1-Comme cela se fait ailleurs, mettre du sien pour inviter le maximum de professionnels dans les différentes disciplines à travers le pays et le reste du monde.

 

2-Rappelez-vous que la SNC n’est pas obligée de programmer 50 groupes pour payer 50 000. On peut rendre la semaine plus prestigieuse avec de bons cachets qui resteront  privés. Le cachet est un salaire.

 

3-Redynamiser le marché des arts à travers un partenariat avec le secteur privé ou les différentes faîtières qui composent la confédération nationale de la culture. Ce marché deviendra une plateforme de rencontres et d’échanges entre professionnels et artistes.

 

4-Pensez à des conventions avec les maisons de production pour le suivi et la promotion des vainqueurs à travers des plans de promotion et distribution à l’international en lieu et place des tournées à deux bales organisées l’an dernier pour couvrir la carence du ministère en termes de projet innovant.

Vous arrivez à un moment où la relecture de la stratégie nationale de la culture est effective et le débat sur le statut de l’artiste très avancé ; aidez-nous à en finir et passer à autres choses. Dans l’espoir de vous voir vous pencher sur les enjeux stratégiques de notre culture mieux que les regards et égards politiques, recevez tous nos vœux de succès pour cette mission difficile certes, mais prenable avec de la bonne volonté.

 

Cordialement le NOURRISON

Issouf BALIMA

Manager/Diffuseur

 

Président du réseau MAAYA

 


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