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SEQUESTRATION DES JOURNALISTES A BALLOLE : L’AJB profondément indignée


Ceci est une déclaration de l’Association des journalistes du Burkina (AJB) à propos de la séquestration le 11 juillet dernier, des journalistes de Ouaga FM et de Notre Temps. L’AJB se dit profondément indignée et souhaite  que soient situées les responsabilités. Lisez !

 

Le 11 juillet 2016, c’est avec consternation que l’Association des journalistes du Burkina (AJB) a appris  la séquestration des  journalistes  Paul Miki Rouamba, rédacteur en chef  de la Radio Ouaga FM, et Boukary Ouédraogo, reporter au quotidien Notre Temps, à Ballolé, dans la commune rurale de Tanghin Dassouri sur la RN 1, à 35 km de Ouagadougou. Les confrères ont été séquestrés sur le site d’un abattoir où des ressortissants de la République populaire de Chine se livrent à un abattage massif d’ânes. C’est, du reste, à l’appel des populations riveraines de cette infrastructure, extenuées par les pollutions  de toutes sortes consécutives à cette activité,  que les journalistes se sont déportés sur les lieux. Après avoir échangé avec des jeunes de la localité, les journalistes, dans un souci d’équilibre de l’information, se sont rendus  sur ce qui tient lieu de bâtiment administratif de l’abattoir, en vue de  recueillir la version des responsables  de  l’activité. C’est une fois sur ce lieu que les journalistes ont été retenus contre leur gré dans une salle  et soumis au traitement  suivant :

– des prises de vues opérées par un individu de nationalité chinoise et par des agents de sécurité ;

-la confiscation des enregistreurs et des téléphones portables ;

-des fouilles corporelles.

Au terme de leur séquestration, les journalistes sont allés porter plainte au commissariat de police de Tanghin Dassouri. Ils ont été accueillis en plein air pour leur première audition. Informé de la mobilisation et de la détermination des jeunes de Ballolé à marcher sur l’abattoir pour libérer les journalistes qui y étaient séquestrés, le commissaire de police a tenté d’utiliser nos confrères pour calmer leur furie. Contrairement à ce qui avait été convenu, le commissaire de police a récupéré les appareils des journalistes des mains des séquestreurs en l’absence de ces derniers.

Après vérification, les journalistes séquestrés constatent :

– la disparition d’un des téléphones portables ;

– la suppression des images sur l’autre téléphone ;

– l’écrasement du contenu de la carte mémoire d’un des enregistreurs qui comportait des données autres que celles relatives au reportage sur l’abattage des ânes.

Au regard de ces faits, l’AJB s’indigne de ce que des personnes dont on ne sait pas encore si elles ont toutes les autorisations requises pour se livrer à une activité aussi nuisible à la santé de la population depuis septembre 2015, se permettent par-dessus tout de prendre en otage des journalistes en quête d’informations.  

Aussi, l’AJB :

– condamne fermement la séquestration des journalistes dans l’exercice de leur métier ;

– appelle les responsables de cet acte à restituer le téléphone égaré ;

– soutient toutes les démarches visant à sanctionner les responsables et les complices de leur séquestration ;

– proteste contre l’audition en plein air et avec peu d’égards des journalistes et la tentative de les utiliser pour calmer la colère des jeunes ;

– appelle les autorités judiciaires à diligenter toutes les enquêtes nécessaires à la manifestation de la vérité ;

– félicite les journalistes Paul Miki Rouamba de la Radio Ouaga FM et Boukary Ouédraogo              du quotidien Notre Temps pour,  non seulement leur courage, mais aussi, pour avoir répondu à l’appel des populations de Ballolé en détresse.

 

Ouagadougou, le 18 juillet 2016

 

Pour le Bureau national,

 

Le Président

Guézouma SANOGO

 

 

 


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