HomeA la uneSIMON COMPAORE A PROPOS DE LA LUTTE CONTRE L’INSECURITÉ : « On ne peut pas jeter l’anathème sur tous les Koglwéogo »

SIMON COMPAORE A PROPOS DE LA LUTTE CONTRE L’INSECURITÉ : « On ne peut pas jeter l’anathème sur tous les Koglwéogo »


Suite aux dérapages des Koglwéogo de la province de la Sissili, notamment dans l’affaire dite du catéchiste séquestré pour refus de payer les frais d’adhésion au comité d’auto-défense, le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité intérieure (MATDSI), Simon Compaoré, a convoqué ces derniers le 7 mars 2016, pour en savoir davantage. Mais ce sont des responsables Koglwéogo de la province de la Gnagna qui ont répondu à l’appel du MATDSI.

« Nous avions convié les Koglwéogo de la Sissili, notamment de Léo, après les problèmes qu’il y a eu dans cette province et dans le Ziro. Malheureusement, ils ne sont pas au rendez-vous. Ce sont des Koglwéogo de la Gnagna qui ont entendu le communiqué et qui sont venus ». C’est ce qu’a déclaré le ministre en charge de la Sécurité intérieure, Simon Compaoré, le 7 mars dernier. A la question de savoir comment il interprétait l’absence des principaux concernés, Simon Compaoré a indiqué qu’avant d’aviser, il allait vérifier si l’information de la rencontre leur était parvenue, puis chercher à comprendre pourquoi ils ne se sont pas présentés.
Quant à ceux qui se sont présentés, ils ont dit avoir entendu le communiqué à la radio. Il s’agit du pasteur Sibiri Bourgou, président des Koglwéogo de Mani, de son adjoint Léopold Bourgou et de Daouda Haro, président des Koglwéogo de Bogandé. Chacun d’entre eux a expliqué les raisons pour lesquelles il a rejoint les groupes d’auto-défense et les améliorations que ces Initiatives locales de sécurité (ILS) ont apportées dans leurs zones d’intervention respectives.

Une réunion enrichissante malgré tout

Une rencontre qui, somme toute, a été très enrichissante, selon Simon Compaoré. A l’en croire, elle a été l’occasion de leur expliquer ce qui est toléré ou non dans un Etat de droit, de leur rappeler que les Koglwéogo ne sont ni des policiers ni des gendarmes, encore moins des juges ou des magistrats. Jamais, a martelé Simon Compaoré, il ne sera accepté qu’ils puissent légiférer.
Par ailleurs, le MATDSI a rappelé que les Koglwéogo ne datent pas d’aujourd’hui. Pour en apporter la preuve, Simon Compaoré a brandi un récépissé de déclaration d’existence d’une association Koglwéogo de Ouahigouya datant de 2010. Ils défraient la chronique, a-t-il dit, à cause du contexte sécuritaire du pays. Pour lui, ces ILS font partie de la police de proximité et il n’est pas question de jeter le bébé avec l’eau du bain. Simon Compaoré a fait noter que le Burkina compte plus 8 900 villages pour lesquels il n’est pas possible pour l’Etat d’installer des brigades de gendarmerie ou des commissariats de police ; et c’est grâce aux ILS que les populations, en accord avec les Forces régulières, ont pu assurer leur sécurité dans de nombreuses localités. « On ne peut pas jeter l’anathème sur tous les Koglwéogo. A notre niveau, il y a un besoin d’aller sur le terrain pour expliquer aux gens ce qu’ils peuvent faire ou non, et surtout de créer un climat de confiance mutuelle entre les ILS et les Forces de sécurité », a dit Simon Compaoré. Et d’ajouter qu’une fois les ILS nanties de leur récépissé d’association, il est nécessaire que leurs actions s’inscrivent dans un cadre légal. Pour lui, chaque fois que les ILS agissent selon les règles de la République, « c’est tout bénef ». « Au niveau de l’Etat, c’est un appui, à chaque fois que les actions des Koglwéogo vont s’inscrire dans la régularité. Au niveau des fonctionnaires, c’est tout bénef, parce que ça sécurise la zone où elles évoluent. Au niveau des commerçants, c’est tout bénef. Au niveau de la population qui a son patrimoine, sa richesse (bétail à sauvegarder), c’est tout bénef », a expliqué Simon Compaoré. Pour cela, il est primordial que les Koglwéogo aient tout l’encadrement nécessaire. Et pour ce faire, des sorties sur terrain sont prévues dans les prochains jours, selon le MATDSI.

Thierry Sami SOU

 


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