HomeA la uneSIT-IN DE LA CCVC : Forte mobilisation devant le ministère du Commerce

SIT-IN DE LA CCVC : Forte mobilisation devant le ministère du Commerce


La Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC), a observé un sit-in de 3 heures, sur toute l’étendue du territoire national, dans la matinée du 4 février 2015 à Ouagadougou. La mobilisation était grande devant le ministère de l’Industrie, du commerce et de l’artisanat (MICA) pour exiger du gouvernement de la transition, une baisse « significative » des prix des hydrocarbures au Burkina Faso et la disponibilité du gaz butane. A cette occasion, ils ont remis leur plate-forme revendicative au ministre de tutelle, Hippolyte Dah, pour qu’il la transmette à qui de droit.

« Trop c’est trop sur la gestion opaque de la Société nationale Burkinabè d’hydrocarbures (SONABHY), le refus de baisser conséquemment le prix des hydrocarbures à la pompe, les explications « scabreuses » sur les déficits de la SONABHY, les surfacturations faites par des individus malveillants à la SONABHY, les tentatives de faire payer la mauvaise gestion de la SONABHY par les consommateurs ». Tels étaient les slogans que les manifestants scandaient devant les bâtiments abritant le ministère de l’Industrie, du commerce et de l’artisanat (MICA), à Ouagadougou, dans la matinée du 4 février dernier. Comme partout dans les 45 provinces du Burkina, les structures qui regroupent la CCVC ont observé un sit-in de 3 heures, soit de 7h à 10h, devant toutes les représentations du MICA sur l’ensemble du territoire national, le mercredi 4 février 2015. « Chose promise, chose faite », fera savoir le 1er Vice-président de la Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC), Chrysogone Zougmoré. Dans la capitale, Ouagadougou, grande était la mobilisation des citoyens sortis nombreux pour exiger la réduction significative des prix des hydrocarbures et la disponibilité du gaz butane au Burkina. Une plate-forme revendicative a été remise à cette occasion par le 1er vice-président de la CCVC, Chrysogone Zougmoré, au ministre de l’Industrie, du commerce et de l’artisanat, Hippolyte Dah, afin qu’il la transmette à qui de droit. Dans cette plate-forme, les revendications des membres de la CCVC n’ont pas varié. Ils exigent, entres autres, une baisse substantielle des prix des hydrocarbures à la pompe, soit une réduction d’au moins 150 F CFA, une subvention des prix des hydrocarbures par l’Etat, une véritable politique nationale de l’énergie, une gestion transparente de la Société nationale burkinabè d’hydrocarbures (SONABHY), créée depuis 1985 pour assurer la sécurité énergétique au Burkina Faso. Pendant le sit-in, le Secrétaire général de la Confédération syndicale burkinabè (CSB), Guy Olivier Ouédraogo, n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour dénoncer la politique de gestion de la SONABHY. « C’est une société affairiste, sinon, comment comprendre que la SONABHY qui existe il y a près de 30 ans, soit toujours ravitaillée par des camions privés. On sait qui sont derrière ces camions (…). Il y a plus que « des Guiro » au niveau de la SONABHY. Nous avons suivi à un moment le compte de cette société et nous avons su comment elle pouvait, d’une année à l’autre, aller de 15 milliards de F CFA de bénéfice à des déficits qu’elle ne pouvait pas expliquer. Nous avons vu, nous avons suivi et nous avons des preuves », a-t-il clamé. Lors de la rencontre avec le Premier Ministre, a-t-il poursuivi, ce dernier a avoué qu’au niveau de la SONABHY, il y a avait des gens qui faisaient de la surfacturation. « Quand le litre coûte 400 F CFA sur le plan international, certains le payent à 500 F CFA au Burkina Faso. Les 100 F CFA, savez-vous à qui étaient-ils destinés ? On ne peut plus demander aux Burkinabè de remplir un tonneau des Danaïdes (NDLR : un tonneau sans fond). La SONABHY est un tonneau des Danaïdes. Que le Premier Ministre qui connaît qu’il y a des malversations, aille arrêter ces voleurs. Trop c’est trop, les tonneaux des Danaïdes, nous n’en voulons plus », a-t-il insisté. Sur la pénurie du gaz, il a lancé des piques au gouvernement de la transition. « La SONABHY est une société qui n’a jamais été prévoyante. Le gouvernement a voulu faire croire que ce sont des commerçants qui spéculent. Nous ne sommes pas des crétins», a-t-il dit. Pour les membres de la CCVC, l’Etat peut et doit diminuer le prix des hydrocarbures. « Si on fait les calculs, l’Etat doit être à mesure de réduire le prix des hydrocarbures par produit, autour de 200 F CFA. En prenant en compte un certain nombre de difficultés qu’il pouvait souligner, nous avons exigé qu’il y ait au moins une diminution de 100 à 150 F CFA et cela est faisable », a indiqué Bassolma Bazié, Secrétaire général de la Confédération général des travailleurs du Burkina (CGT-B). A l’en croire, au moment où le gouvernement fixait les prix des hydrocarbures, le 2 avril 2012, le prix du baril, au niveau international, était fixé à 130 dollars soit 74 334 F CFA, alors qu’en ce moment, le prix du baril, au niveau international, s’élève à 29 951 F CFA, soit une baisse de 44 383,65 F CFA (52,71%). « Si on enlève 19,71% sur ce pourcentage et qu’on le confère à l’argument avancé par le gouvernement qui dit qu’il y a spéculation du coût du dollar, on devait constater une baisse de 40% sur les prix des hydrocarbures », a-t-il révélé. Avec la répercussion de 40%, a-t-il noté, le prix du super 91 qui était fixé en 2012, à 730 F CFA le litre à la pompe, devrait être, en ce moment, fixé à 438 F CFA soit une baisse de 292 F CFA. « Le prix du mélange devrait être fixé à 444 F CFA soit une baisse de 296 F CFA, le gasoil qui était à 656 F CFA en 2012, devrait coûter 393,6 F CFA, soit une baisse de 262,4 F CFA et le pétrole à 366 F CFA soit une baisse de 244 F CFA», a expliqué M. Bazié. Selon ses explications, l’Etat peut diminuer le prix des hydrocarbures en jouant sur deux tableaux : le tableau structurel et celui conjoncturel. « Sur le tableau structurel, il conviendra d’agir sur les taux des taxes qui sont perçus par le gouvernement sur le prix des hydrocarbures. Quand un citoyen paie 1 litre d’essence, il verse 125 F CFA d’impôts et quand on associe les autres impôts parallèles, nous nous situons autour de 250 F CFA de taxes d’impôts par litre. Pour ce qui est du tableau conjoncturel, il s’agira de tenir compte de la baisse du prix des hydrocarbures au niveau international qui est passé de 130 à 45 dollars », a-t-il mentionné.

« Il faut toujours être optimiste »

Du reste, les membres de la CCVC exigent un audit de la SONABHY pour situer les responsabilités, afin que les auteurs des malversations puissent répondre de leurs actes. « L’heure n’est plus aux discours, mais à la mobilisation et à l’action. Si les jeunes sont sortis se sacrifier les 30 et 31 octobre 2014, ce n’est pas pour qu’on organise des élections. C’est pour que les Burkinabè aient un mieux-être et cela doit se réaliser », a laissé entendre le 1er Vice-président de la CCVC, Chrysogone Zougmoré. Après avoir reçu la correspondance de la CCVC, le ministre de l’Industrie, du commerce et de l’artisanat (MICA), Hippolyte Dah, a été interpellé par les journalistes sur les pourparlers qui seraient déjà entamés entre le gouvernement et les syndicats, concernant la réduction des prix des hydrocarbures. A ce sujet, il a été on ne peut plus clair. « Je pense qu’avec cette correspondance, des discussions beaucoup plus approfondies pourront être entamées. Mais, je ne peux pas, de façon plus détaillée, me prononcer pour le moment, avant que la correspondance ne soit transmise à qui de droit ». Parlant de la suite à donner à cette préoccupation, il pense qu’ « en tant que Burkinabè, il faut toujours être optimiste ». Et d’ajouter qu’il devra transmettre la correspondance en Conseil des ministres qui devrait se tenir le même jour. (NDLR : le Conseil des ministres du 4 février dernier, qui a été reporté). Toutefois, si rien n’est fait à la suite de ce sit-in, la CCVC entend aller en grève les 17 et 18 février prochains, sur l’ensemble du territoire national. « Après cette grève, nous pensons que nous aurons les moyens et les capacités de nous faire entendre, jusqu’à ce que le prix des hydrocarbures connaisse une baisse significative telle que nous le demandons », a averti M. Zougmoré. Pour rappel, la CCVC a été créée le 12 mars 2008 et regroupe une quarantaine d’associations, de mouvements, de réseaux et de syndicats.

Mamouda TANKOANO


Comments
  • COURAGE ET SOUTIEN A VOUS

    6 février 2015
  • ma jennesessss ses pas la que des autre
    que,blaise ,zida ou autre ses pa mon problem

    7 février 2015

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